Mauritanie : Les veuves et orphelins des victimes civiles et militaires dénoncent l’impunité et exigent vérité, justice et réparations

Les veuves et orphelins des victimes civiles et militaires de Mauritanie dénoncent l’impunité et appellent à un règlement conforme aux standards internationaux.

Nouakchott, 30 novembre 2025, Dans une déclaration, le Collectif des Veuves et l’Alliance des Orphelins des Victimes Civiles et Militaires de Mauritanie ont réaffirmé leur détermination à obtenir vérité, justice et réparations, trente-cinq ans après les événements tragiques d’Inal et les exécutions massives de militaires noirs mauritaniens survenues entre 1989 et 1991.

Les organisations rappellent que « la nuit du 27 au 28 novembre 1990 n’a jamais pris fin », soulignant que le sort des disparus reste encore entouré de silence, de déni et d’impunité.

Les familles poursuivent leur combat depuis plus de trois décennies, dans un contexte où aucune enquête indépendante n’a été menée, aucune vérité officielle n’a été rendue publique, et où les responsables présumés continuent d’être protégés au sein des institutions de l’État.

Le Collectif des veuves et l’Alliance des orphelins dénoncent les tentatives visant à présenter un pseudo-règlement du passif humanitaire sans répondre aux exigences fondamentales de la justice transitionnelle.

Les familles rappellent que leur lutte ne peut être instrumentalisée ni réduite à une normalisation politique construite sur l’oubli.

Le communiqué exprime une vive préoccupation concernant les arrestations survenues après une marche pacifique organisée le 28 Novembre 2025  pour réclamer justice.

Treize personnes, dont une mineure née en 2009, deux orphelins, la vice-présidente du Collectif des veuves et plusieurs blessés graves privés de soins, seraient actuellement détenues dans sept commissariats différents de Nouakchott.

Dans certains postes, comme à Sebkha1, l’accès aux détenus aurait été refusé.

Les organisations rappellent que revendiquer justice, honorer la mémoire des victimes ou dénoncer l’impunité ne constitue en aucun cas un crime, et exigent la libération « immédiate et inconditionnelle » des personnes arrêtées.

Le communiqué souligne également que la non-résolution du passif humanitaire constitue une violation grave des engagements internationaux de la Mauritanie, notamment du :

Pacte international relatif aux droits civils et politiques, Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, Convention contre la torture.

Ces textes imposent à l’État l’obligation d’enquêter, de poursuivre les responsables, de garantir des recours effectifs et de préserver la dignité humaine.

Or, les familles estiment que leurs droits fondamentaux,droit à la vérité, à la justice, à la sépulture et au deuil,leur sont systématiquement refusés depuis plus de trente ans.

Alors que l’Union africaine a placé l’année 2025 sous le thème « Justice et Réparation », le Collectif souligne l’ironie d’une Mauritanie qui avait présidé l’organisation en 2024 et qui n’a toujours pas reconnu ni traité son propre passif humanitaire.

Une contradiction qui, selon les familles, met en lumière l’écart entre les discours officiels et la réalité vécue par les victimes.

Les veuves et orphelins réaffirment que leur engagement constitue un acte de résistance contre l’effacement et le mensonge.

Tant que: les tombes n’auront pas été retrouvées, la loi d’amnistie de 1993 restera en vigueur, les sites de torture ne seront pas identifiés, les responsables présumés resteront protégés, et que des jeunes seront arrêtés pour avoir réclamé justice, elles continueront de se battre « debout, unies et déterminées ».

« Nous n’avons pas peur. Nous ne céderons jamais. »

 En Rappel : Liste des personnes arrêtées

Les organisations publient la liste suivante des 13 personnes détenues :

Moussa Thiam

Abdallah Ould Mohamed Mahmoud (blessé grave)

Moctar Keita

Moussa Soumaré (orphelin)

Kaaw Lô

Dieynaba Ndiom

Baalal Maimouna Sall (vice-présidente du Collectif des veuves)

Jemila Ahmed

Hawa Diallo

Moctar Diaw

Mariem Bocar Sy (orpheline), malade et sans accès aux soins

Moctar Gourmo Ndiaye dit Bayal

Boudalaye Diouma Sy

Les familles affirment que plusieurs d’entre eux souffrent de blessures graves sans aucune prise en charge médicale.

H.B

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