A l’occasion de l’ouverture hier à Rabat de la 40ème réunion du Comité intergouvernemental de hauts fonctionnaires et d’experts pour l’Afrique du Nord ,Mr Adam B. Elhiraika directeur du Bureau de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies (CEA) en Afrique du Nord a accordé une interview conjointe au journal marocain « le Matin » et au site web mauritanien « Initiatives News ».

Nommé en Avril dernier à la tête de ce bureau, Adam B. Elhiraika est un macroéconomiste chevronné, spécialiste des problématiques du développement.
De 2020 à 2022, M. Elhiraika, en détachement temporaire de l’ONU, a servi en qualité de conseiller économique auprès du Premier ministre du Soudan.
Au sujet de la réunion en cours il affirme qu’elle a 3 objectifs à savoir : la présentation d’un résumé du travail du bureau; une concertation autour de l’ordre du jour de la réunion actuelle et la discussion de la thématique arrêtée qui porte sur la mobilisation des ressources domestiques.
A ce sujet, le directeur du bureau d’Afrique du Nord de la CEA a dit que certains pays de la région ont réussi une mobilisation des ressources locales à hauteur de 70%.
Abordant le bilan du bureau durant l’année écoulée, il a affirmé qu’il tourne autour de 4 priorités.
Il s’agit des petites et moyennes entreprises, considérées comme des moteurs du développement durable ; la mise à profit de la contribution économique des migrants au développement durable ; la mobilisation des ressources intérieures et l’intégration régionale et la diversification économique.
Ainsi soutient-il le bureau s’est attelé à renforcer les capacités des pays dans divers domaines ayant trait au système fiscal et au domaine institutionnel, afin d’augmenter les ressources.
Le bureau a aussi aidé les pays à développer des politiques et des programmes afin de profiter des avantages de la ZLECAf.
L’objectif visé, c’est, note Mr Adam, d’aider ces pays qui ont besoin de diversifier leur économie, à réussir un développement global et durable.
Répondant à une question sur la problématique du changement climatique, le directeur a évoqué la crise de l’eau en Afrique du Nord et l’impact de la sécheresse sur les agriculteurs, sur les couches vulnérables et sur le développement économique.
Et pour contrer les effets du changement climatique il recommande la mise à contribution des jeunes et des femmes qui doivent être intégrés dans les politiques de développement.
Sur les progrès réalisés par certains pays de la région dans le domaine fiscal, Mr Adam cite en exemple la Tunisie et le Maroc qui sont dotés de systèmes fiscaux très développés.
En Tunisie par exemple 25% des recettes budgétaires proviennent du système des impôts.
Concernant les échanges commerciaux entre les pays de la région, le directeur du bureau a reconnu qu’ils sont toujours faibles affirmant que l’intégration se joue sur d’autres fronts ; le Maroc par exemple est tourné vers les pays de la CEDEAO.
Il a cependant reconnu que la région fait des efforts dans le cadre du marché commun africain.
Enfin au sujet des priorités au niveau du plan triennal du bureau d’Afrique du Nord de la CEA (2026-2029), le directeur a affirmé que le Développement durable et le genre sont à la tête des priorités. Il a ajouté qu’au niveau de la région on compte 6 pays à revenus intermédiaire.
Dans ce plan affirme le directeur, nous allons œuvrer pour le développement de la production et de l’inclusion et se focaliser sur les problèmes de financement, d’urbanisation…
Propos recueillis Par Bakari Gueye & Brahim Mokhlis/Rabat
![]()
