Kaédi célèbre son festival, mais interpelle sur la mémoire oubliée de Youssouf Koita

Kaédi, Mauritanie – Alors que la capitale du Gorgol vibre ce week-end au rythme du Festival de la Vallée, un appel solennel a été lancé pour raviver la mémoire d’un homme dont l’action a profondément marqué la Mauritanie indépendante : Youssouf Koita.

Visionnaire et bâtisseur, Koita a consacré sa vie à la construction nationale après l’indépendance. Ses initiatives en matière de développement économique, social et culturel ont contribué à faire de Kaédi un centre rayonnant au lendemain de la naissance de l’État mauritanien.

Une mémoire absente de l’espace public

Malgré son rôle central, aucune rue, aucune école, aucune place publique de Kaédi ou du pays ne porte aujourd’hui son nom. Une absence qui interroge : pourquoi l’État mauritanien n’a-t-il pas reconnu officiellement son apport, alors que d’autres figures de l’indépendance sont honorées ?

« Rendre hommage à Youssouf Koita, ce n’est pas seulement honorer un homme, c’est réhabiliter une vision : celle d’une Mauritanie juste, unie et prospère », rappelle Youssouf Birry Diagana, auteur d’un vibrant plaidoyer diffusé à l’occasion du festival.

Un contraste saisissant

La Mauritanie traverse une période où la démocratie demeure fragile et où les inégalités sociales persistent. Kaédi, jadis dynamique grâce aux efforts de Koita, a perdu de son attractivité et de son éclat. D’où la nécessité, selon ses partisans, de renouer avec cet héritage pour redonner à la ville son identité et son rayonnement.

Les revendications

Les citoyens et acteurs culturels réunis autour de cet appel demandent :

  • La dénomination d’une rue, d’une école, d’une place publique ou d’un centre culturel de Kaédi au nom de Youssouf Koita.
  • L’intégration de son action et de sa mémoire dans les programmes scolaires et les commémorations nationales.
  • La reconnaissance officielle de son rôle dans la construction de la Mauritanie indépendante.

Mémoire et responsabilité

« La mémoire est une responsabilité. L’oubli est une injustice. Il est temps d’agir », conclut l’appel.
En célébrant le Festival de la Vallée, Kaédi ne se contente donc pas de mettre en avant sa richesse culturelle ; la ville pose également une question essentielle : celle du devoir de mémoire et de la justice historique envers l’un de ses fils les plus illustres.

Youssouf Biry Diagana

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