L’IFDC (Centre international pour le développement des engrais) n’a pas dérogé à la règle en célébrant cette année la Journée Mondiale des Sols (JMS), célébrée le 5 décembre.
A cette occasion, le centre a organisé un wébinaire en collaboration avec le Réseau des Medias Africains pour la Promotion de la Santé et l’Environnement (REMAPSEN).
Cette journée a été placée sous le thème : « Des sols sains pour un avenir résilient : transformer les données probantes, les partenariats et l’inclusion en actions ».
Promouvoir l’agriculture durable
Les participants ont été édifiés sur le programme « Soil Values » qui promeut l’agriculture durable grâce à des pratiques agro écologiques pour améliorer la santé des sols, la technologie et l’inclusion sociale à travers le Sahel.
Ainsi, le programme « Soil Values » déploie une série d’initiatives innovantes à travers le Sahel afin de promouvoir la gestion intégrée de la fertilité des sols (ISFM), de renforcer les capacités des acteurs ruraux, de diffuser des technologies appropriées et utiles auprès des petits exploitants agricoles et de favoriser l’inclusion sociale.
Du Mali au Nigeria, en passant par le Burkina Faso et le Niger, le programme déploie une approche en cascade pour renforcer la santé des sols. Ces actions, parmi d’autres, contribuent à bâtir un secteur agricole plus résilient, durable et inclusif face aux défis climatiques, économiques et sociaux.
Financé par la Direction générale néerlandaise de la coopération internationale (DGIS), avec une enveloppe de 100 millions d’euros, le programme « Soil Values » est mis en œuvre sur une période de 10 ans (2024-2033), sous la direction du Centre international de développement des engrais (IFDC), en consortium avec SNV et l’Université et centre de recherche de Wageningen (WUR), ainsi que des partenaires scientifiques tels que l’AGRA, le Centre pour la recherche forestière internationale et l’agroforesterie mondiale (CIFOR-ICRAF), l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), l’ISRIC -World Soil Information et l’Institut international de gestion de l’eau (IWMI).
Les experts ayant intervenu à l’occasion de ce wébinaire ont tous insisté sur l’importance de la restauration des sols qui est indispensable pour parvenir à une agriculture résiliente. Et cela est d’autant plus urgent ont-ils soutenu que l’insécurité alimentaire a atteint une phase critique.

Mettre en œuvre un plan intégré pour la fertilité des sols
Ainsi, l’IFDC, en collaboration avec les partenaires internationaux et les agences locales s’attèle à cette tâche qui permettra d’améliorer la productivité et la sécurité alimentaire.
Et pour ce faire il convient de rétablir l’écosystème et de mettre en œuvre un plan intégré pour la fertilité des sols afin de parer à la menace de l’insécurité alimentaire. Il s’agira aussi soulignent les experts de cibler les engrais en étudiant mieux le marché africain et les besoins spécifiques des sols (dosage, période de jachère…) ; faire recours aux techniques pour piéger le carbone ; utiliser les méthodes biologiques ; accompagner les jeunes ; promouvoir le genre et les approches scientifiques et techniques locales et adopter le Bundele Box.
Et pour l’exécution de toutes ces recommandations le programme « Soil Values » est en première ligne. Ce programme devrait à long terme, à l’horizon 2034, améliorer la production, la sécurité alimentaire et la résilience grâce à la restauration de 2 millions d’ha dans les 4 pays concernés.
Il comprend plusieurs volets dont un aspect agro-écologie pour la promotion des pratiques durables. Il y a aussi les marchés inclusifs et les financements pour l’incitation des paysans à une agriculture durable ; des initiatives d’accès au crédit avec une chaine de valeurs pour une agriculture durable. Il y a aussi des composantes productivité pour tout le programme ; la mise en place d’un mécanisme de financement novateur (crédit Carbone) ; la mise en place d’une agri-wallet, une plateforme numérique pour la fourniture des services financiers ; l’introduction des agro-intrants et l’amélioration des normes régionales avec le Comité Ouest Africain de Contrôle des engrais (COCAN).
Les actions menées par le programme sont bien appréciées par les bénéficiaires. GAMBERE Nouriatou, Assistante financière de projet BURKINA FASO : « félicite les équipes du programme « Soil Values/IFDC » pour le travail déjà accompli dans les pays du Sahel. Les résultats montrent que le programme est solide et apporte une réelle valeur ajoutée.
Je souhaite encourager les équipes à poursuivre dans cette dynamique et à renforcer encore la visibilité des actions sur le terrain, afin que les communautés bénéficiaires puissent mieux percevoir l’impact de ce qui est déjà réalisé. »
Ainsi, au Sahel, plusieurs programmes ont été lancés pour préserver les terres agricoles, notamment l’initiative « Grande Muraille Verte » de l’Union africaine.
Le programme « Soil Values/IFDC » intervient dans ce cadre et œuvre pour assurer une gestion plus efficace et durable des sols dans le but de lutter contre la dégradation de l’écosystème et la contribution à la sécurité alimentaire.
Bakari Gueye
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