Le lundi 6 janvier 2025, Tunis a été le théâtre d’un événement marquant dans le domaine de la recherche scientifique : la soutenance de la thèse de doctorat en Sciences Géologiques de Mme NDiarel Baidy BA, ingénieure de recherche senior en minéralogie et minéralurgie à l’Agence Nationale de Recherches Géologiques et du Patrimoine Minier (ANARPAM) en Mauritanie.
Intitulée « Valorisation en matériaux utiles et caractérisation géotechnique et géochimique des résidus miniers Cu-Au de Guelb Moghrein d’Akjoujt – Mauritanie », cette thèse a été réalisée sous la direction scientifique du Professeur Fouad Souissi à la Faculté des Sciences de Tunis, Université de Tunis El Manar, en collaboration avec le Laboratoire des Matériaux Utiles de l’Institut National de Recherche et d’Analyse Physico-Chimique (INRAP) de Tunis.
Mme Ba a développé des approches avancées et innovantes pour la caractérisation physico-géotechnique, chimique, minéralogique et environnementale des rejets miniers, tout en élaborant des mécanismes permettant leur valorisation industrielle.
Pour ces travaux de recherche, Mme Ba a utilisé les rejets miniers de la mine Cu-Au de Guelb Moghrein, située à Akjoujt et exploitée par la société Mauritanian Copper Mines (MCM). Ce site a généré plus de 40 millions de tonnes de résidus miniers, faisant de son traitement minéralurgique (flottation et séparation magnétique) un défi colossal. Ce choix illustre la pertinence et l’enracinement local des travaux de Mme Ba, qui visent à répondre à des problématiques concrètes et pressantes.
S’inscrivant dans une démarche d’économie circulaire au service d’un développement durable, ce travail pluridisciplinaire et approfondi a permis de mettre au point des procédés innovants capables de transformer les rejets miniers nuisibles en matériaux à forte valeur ajoutée. Par exemple, grâce à des expériences et des études basées sur le traitement minéralurgique (flottation) et thermique (calcination), il a été possible d’extraire de l’or et d’autres éléments stratégiques, tout en produisant des minéraux ferromagnétiques et des matériaux pouzzolaniques, adaptés à diverses applications industrielles.
Les résultats de cette recherche, validés par des revues scientifiques internationales de prestige, sont d’une importance capitale pour la Mauritanie. Sur le plan environnemental, la valorisation des rejets miniers contribue à réduire l’empreinte carbone et à éviter la pénurie du minerai de fer dans l’industrie sidérurgique, tout en visant l’ambitieux objectif de zéro déchet, illustrant pleinement les principes de l’économie circulaire. Sur le plan socio-économique, ces innovations ouvrent la voie à de nouvelles opportunités industrielles et permettent, par exemple, de favoriser la politique d’autosuffisance en matériaux de construction.
Ce succès, fruit de plusieurs années de recherche, positionne la Mauritanie comme un acteur clé dans la valorisation des rejets miniers. Il reflète également l’engagement de Mme Ba à contribuer à l’avancement scientifique tout en répondant aux défis environnementaux et industriels auxquels le pays est confronté.
Pendant près de cinq heures, Mme Ba a présenté ses travaux avec une maîtrise remarquable devant un auditoire captivé par la rigueur scientifique, la pertinence et l’étendue de ses résultats. À l’issue de cette soutenance, Mme Ba a été déclarée digne du grade de docteur en Sciences Géologiques avec la mention Très Honorable et les félicitations du jury.