A l’occasion de la Journée Internationale de la Paix célébrée le 21 septembre 2025, la Plateforme des femmes du Sahel a organisé hier à Nouakchott un dialogue stratégique inclusif sur cohésion sociale en Mauritanie.
Selon les organisateurs, ce dialogue multi-acteurs vise à réaffirmer que la paix ne se décrète pas à la veille d’une élection, mais se cultive au quotidien, dans les discours, les pratiques institutionnelles, les relations sociales et les récits collectifs.
Ce débat national inclusif a réuni des participants issus des institutions, OSC, médias, partis politiques, communautés locales, experts, femmes, jeunesses, observatoire électoral et CENI.
20 des 50 participants sont venus des wilayas de l’intérieur, du Brakna et de Dakhlet Nouadhibou en l’occurrence.
Dans son mot d’ouverture, Mme Diyé Bâ, présidente de la plateforme et de l’Observatoire national pour la surveillance des élections a souligné l’importance de relever les défis engendrés par les processus électoraux et la nécessité d’œuvrer pour des élections apaisées.

Et pour ce faire il convient d’instaurer la justice sociale, l’inclusion et l’égalité. Et faire du pays un modèle d’inclusion.
Elle a appelé à un engagement collectif et a préconisé l’enseignement de la paix aux enfants.
« Nos différences doivent être transformées en richesse » a-t-elle conclu.
A son tour au nom de la Représentante Résidente du système des Nations Unies en Mauritanie, une fonctionnaire du Bureau de Nouakchott a affirmé que la paix est un droit.
La journée nationale de la paix a été célébrée cette année sous le thème « Agir pour un monde pacifique ». La paix dit-elle se construit à partir des communautés.
Elle a salué la stabilité politique en Mauritanie et les efforts des autorités mauritaniennes pour bâtir un mécanisme de paix durable.
Cet atelier sur le dialogue inclusif et la cohésion sociale en Mauritanie par la consolidation de la paix au-delà des urnes s’est déroulé sous la forme d’une approche interactive et inclusive, combinant des échanges en plénière, des groupes thématiques et une restitution collective en fin de séance.
Au programme des 5 panels animés par les experts : comprendre le processus électoral pour renforcer la participation ; Médias, réseaux sociaux et paix : quel usage responsable de la parole publique ; observation citoyenne et prévention des tensions ; de la médiation communautaire à l’engagement politique des femmes et des jeunes ; et enfin discours politique et cohésion sociale.

Les débats qui ont tourné autour de ces différentes thématiques ont mis en exergue la soif de discuter de ces grands sujets d’intérêt national.
Et les avis étaient naturellement partagés. Pour certains le modèle démocratique adopté par la Mauritanie n’est pas adapté aux réalités. Par ailleurs, la CENI qui supervise toutes les opérations électorales gagnerait à améliorer ses prestations.

S’agissant des questions de l’unité nationale et de la cohésion sociale des efforts sont à faire afin d’apaiser les cœurs et éviter que la situation ne prenne une pente dangereuse.
D’aucuns attribuent les causes des tensions à la classe politique.

L’absence d’un discours politique officiel est considéré comme un vide qu’il conviendrait de combler.
Et la société civile doit œuvrer pour un discours unificateur et cohérent.
D’autres par contre estiment qu’il y a un vrai problème de justice sociale qu’il conviendrait de régler sans plus attendre.

Les tares des medias et surtout des réseaux sociaux ont également été cloués au pilori. En effet la montée en flèche des nouveaux medias avec toute la désinformation qui l’accompagne constitue un danger qu’il conviendrait de combattre.
Des femmes médiatrices ayant pris part aux débats ont soutenu que la société mauritanienne est une et indivisible.
Toutes ces questions et d’autres ayant fait l’objet de débats sérieux et approfondis ont été passées en revue au cours des ateliers et des recommandations liés à chaque thématique ont été formulées.
Cet atelier fut une occasion pour la Plateforme des femmes du Sahel de faire le bilan des dynamiques post-électorales et de nourrir une réflexion collective afin de prendre des mesures préventives pour assurer un mécanisme de cohésion sociale et de consolidation de la paix et formuler des recommandations concrètes pour désamorcer les tensions et créer un climat de dialogue pour une paix durable en Mauritanie.

La présidente de la plateforme promet de poursuivre cette dynamique qui constitue une contribution appréciable pour la préservation de la paix civile.
Bakari Gueye