Post-scriptum : Dors en paix, Abdallah mon ami fidèle, mon frère loyal

Par quel bout faut-il aborder mon témoignage pour Abdallah Diakité, l’ami fidèle, le frère loyal qui s’en est allé ? Je ne sais ? Mais résonne encore dans mon oreille et dans mon cœur ton message vocal du 17 mars 2018. Ta voix était déjà faible mais revigorée par ta foi en Allah.

« Ousmane, c’est ça mon Watsapp. On ne s’est pas parlé avant mon départ… » Tels sont les premiers mots de ce vocal par lequel tu me donnais de tes nouvelles. J’ai été saisi par cette phrase : « En kolli Allah (on s’en remet à Allah) » que tu as prononcée après m’avoir expliqué le diagnostic que t’ont révélé les médecins tunisiens. Saisi parce que j’ai senti que tu savais que ce seraient les derniers mots que j’entendrais de toi. Et puis, voyant que tu recevais tous mes autres messages et que tu ne réagissais, je sentais cette panique mêlée au désarroi de quelqu’un qui ne peut rien contre le cours d’un destin dont Seul Allah est Maître. « Diagana, an kay a da anduno Ablaye ko jaahdo ! (tu savais qu’Abdallah nous quittait !)» Me dira, pour me consoler, notre sœur Rougui lorsque je suis passé la voir samedi à mon retour de voyage. Une manière de me faire comprendre qu’on était préparé à cette perte et qu’on devait se résigner et accepter la volonté divine. Oui, nous sommes résignés, mon frère, mon ami fidèle et loyal. Conformément d’ailleurs à ta volonté. Car homme de foi, tu as toujours réagi ainsi face à la mort.

 Tu avais un sens de l’autonomie, tu étais un croyant honnête

Je me souviendrai de cet homme qui a toujours aimé l’autonomie. Dans les années 90, c’est sans complexe que tu te mis courageusement au travail pour subvenir à tes besoins et soutenir ta maman et tes proches.

La vente de la menthe-Boghé, tu en fus l’initiateur. Jeune économiste, fraîchement sorti de l’Université, tu  ne t’es pas enfermé dans le carcan d’éternel chercheur d’emploi qui poireaute devant les bureaux. Tu as décidé de mettre ton sac de « naana » sur l’épaule. Et c’est avec dignité que tu réussissais cette activité lucrative. Le sens de l’indépendance, voilà une image que l’on gardera de toi.

Me pardonnerai-je de ne pas reconnaitre cette foi en Allah qui n’a cessé de s’enraciner en toi, le barbu que nous aimions affectueusement taquiner ? « Ittaqi Allah, ya akhi ! » (Craignez Allah !) Avais-tu l’habitude de nous dire sur un ton de rappel courtois, lorsque durant nos retrouvailles entre amis, il nous arrivait de faire des écarts de langage. Ou encore, « daliilak ya akhi ! » pour me dire apporte la preuve (religieuse) de ce que tu avances ! Avais-tu l’habitude d’objecter quand Barry ou moi en petits philosophes avancions des arguments sur tel ou tel aspect de la vie.

Tu étais un homme engagé pour la vérité, la sincérité

Ah, qu’est-ce que tous ces bons et inoubliables moments vont nous manquer, Abdallah ! Nous envierons cette chance que tu avais à être toujours disponible pour la prière à la mosquée. Tu débordais toujours d’énergie quand il s’agissait de faire œuvre de bien.

Diaki, tu étais aussi, un homme engagé pour la vérité, la sincérité. Bref, pour le bien. Nous te devrons, toute notre vie, tes actes de médiations pour empêcher nos familles d’éclater. Car, c’était toujours en ami fidèle, en frère loyal que tu intervenais lorsqu’il nous arrivait de déborder ou d’abuser de notre autorité à l’intérieur de nos foyers. Ton rôle de conciliateur nous marquera encore et continuera de nous inspirer.

Ton combat politique était humanisme

 Ton engagement politique a fait de toi un incompris. Nous nous en voudrons tous de n’avoir pas perçu le sens de sacrifice pour une Mauritanie unie dans sa diversité et engagée pour ce qui la définissait le mieux : l’islam. Oui, c’est bien parce que tu as tenu l’islam pour principe fondateur et fondamental pour ton pays que tu as choisi TAWASSOUL, le parti où tous sont tes frères et toutes tes sœurs. Un parti dont tu as toujours dit du bien des hommes qui l’ont créé, dirigé, géré, promu. Ton islamisme était fraternisation. Un engagement humain et humaniste.

Diaki, mon frère, Diaki mon ami, Abdallah, le père d’Aicha, de Roughi et de Muhammad, repose en paix. Qu’Allah te réservé le meilleur au paradis. Qu’Allah accorde une longue vie excellente remplie de baraka à ton épouse Khadijetou et à vos enfants. A ton frère Oumar, à tes sœurs Dieyna et Rougui, nous souhaitons excellente santé et longévité. Nous leur disons patience également.  Qu’Allah nous accorde à tous la chance de continuer à honorer ta mémoire en étant renforcé dans la foi.

Tu es venu, tu as vécu, tu as rempli noblement ta part de mission sur cette terre. Que ta récompense soit le meilleur au paradis.

Dors en paix mon ami fidèle, mon frère loyal !

 

Kissima

 

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