Profil genre dans l’espace du G5 Sahel : Pour un Sahel résilient post-covid-19

Le 30 Mai 2022 a eu lieu le lancement de l’atelier de consultation et d’échanges sur les résultats préliminaires du profil genre dans l’espace du G5 Sahel.  Organisé par la Banque et le Secrétariat exécutif du G5 Sahel, l’évènement a eu pour but de faciliter l’intégration systématique de la dimension genre dans la formulation des projets/programmes d’investissement de la Banque dans le G5 Sahel.

Il est attendu également que cette intégration soit prise en compte dans l’élaboration des documents stratégiques.

En dépit des efforts consentis, depuis une décennie, la région du Sahel est confrontée à un cycle de crises multiformes dues notamment à l’instabilité politique, aux inégalités socio-économiques et à la montée de l’extrémisme violent.  Ont rappelé les organisateurs de cette rencontre.

Dembelé Tiésira du service de communication du G5 Sahel a introduit M. Éric Tiaré YEMDAOGO, Secrétaire Exécutif du G5 Sahel qui a soutenu qu’aujourd’hui plus que jamais la question de l’égalité genre et l’autonomisation des femmes et des filles est au cœur des préoccupations du G5 Sahel.

Il a apprécié le rôle de la banque africaine de développement qui accompagne les initiatives allant dans le sens de faire jouer le plus grand rôle aux femmes et aux filles. « Le G5 sahel donne une place de choix à l’égalité-genre et à l’autonomisation des femmes. Cela est clairement indiqué dans sa stratégie de développement et de sécurité. » A-t-il déclaré. Pour le SE du G5 Sahel, cette prise en compte permettra d’atteindre une croissance inclusive et soutenue dans un environnement sécurisé. D’où la réalisation par le secrétariat du G5 Sahel de plusieurs actions et programmes prenant en compte la dimension genre. A poursuivi M. Eric YEMDAOGO. Il a rajouté que les pays de notre espace sont confrontés à des défis communs et multidimensionnels causés dans une large mesure par la montée de l’extrémisme violent et le climat d’insécurité. « Face à ces défis nous avons besoins d’adopter des réponses adéquates qui sont difficiles à obtenir si les femmes ne sont pas impliquées. » A—t-il conclu.

De son côté, Mme Dasssanou Mariemme Ester, Directrice du département Genre et Société Civile à la Banque a exprimé la reconnaissance de son institution au G5 Sahel ainsi qu’à sa plateforme des femmes pour leurs engagements constants. « La région à travers ses pays membres à franchi un grand pas dans la promotion des droits de la femme avec la ratification presque unanime des différents textes juridiques internationaux, régionaux et sous régionaux sensible aux genres. » A-t-elle soutenu tout en reconnaissant qu’il reste encore beaucoup à faire. Il faut « un réel engagement des parties prenantes clés et nous parlons ici des institutions étatiques et régionales de même que de la société civile et du secteur privée. » A dit Mme Dassanou Ester pour qui il faut en même temps une ambition politique manifeste.

L’inégalité entre les sexes sur le marché du travail a coûté 95 milliards de dollars par an à l’Afrique Subsaharienne

Il importe de rappeler par ailleurs que selon le rapport sur les Perspectives économiques en Afrique 2020 les fondamentaux de la croissance s’améliorent, avec une transition progressive de la consommation privée vers l’investissement et les exportations. Ces perspectives économiques positives sont susceptibles d’être remises en cause dans les années à venir en raison de l’impact de la COVID-19. Celle-ci pourrait également préparer le terrain de la reprise économique et de la croissance.

L’analyse des secteurs clés, à savoir l’agriculture, le commerce, l’industrie, l’énergie, la finance, l’eau, l’assainissement et l’hygiène et les secteurs sociaux, montre que les femmes et les filles sont confrontées à plusieurs contraintes qui les empêchent de participer activement et de profiter pleinement du potentiel et de la croissance des différents secteurs.

L’inégalité entre les sexes sur le marché du travail a coûté 95 milliards de dollars par an à l’Afrique subsaharienne entre 2010 et 2014 (PNUD, Rapport sur le développement humain, 2016). Une donnée qui démontre la sous exploitation du potentiel de croissance du continent. Environ 50% de la population africaine est composée de femmes, et pourtant les ressources, les opportunités et la prise de décision sont encore fortement influencées par les hommes, et ce, dans quasiment tous les secteurs d’activités.

Néanmoins, si les pays africains veulent s’engager effectivement sur la voie de la prospérité économique, ils doivent œuvrer pour améliorer l’égalité des sexes et l’autonomisation économique des femmes.

La Banque Africaine de Développement a fait de l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes et des filles un élément central de ses activités en élaborant et en mettant en œuvre des stratégies sur la nécessité d’intégrer les préoccupations des femmes dans les opérations et engagements internes et externes de la Banque.

La Banque a réalisé des progrès significatifs dans la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles au fil du temps grâce à plusieurs actions, notamment :

  1. l’intégration de la dimension du genre dans les plans de développement nationaux par le biais des Documents de Stratégie Pays (DSP) et des Documents de stratégie d’intégration régionale (DSIR) ;
  2. ii) l’intégration de la dimension du genre dans les opérations de la Banque tout au long du cycle de vie des projets ; iii) le renforcement des capacités de son personnel et la mise en place d’un soutien approprié à l’intégration de la dimension du genre ;
  • iii) la production de connaissances sur le genre, telles que les profils de genre pays, régionaux et sectoriels, entre autres.

C’est dans ce contexte que s’inscrit l’élaboration du profil genre régional de l’espace du G5 Sahel qui vise à fournir aux pays membres (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) et aux acteurs régionaux et internationaux, une compréhension des barrières spécifiques, du potentiel de croissance et des types d’investissements publics et privés nécessaires pour une participation équitable socio-économique des femmes et des hommes aux enjeux de développement dans la sous-région.

Les participants travailleront durant ces deux jours sur l’une des thématiques suivantes :

Dynamique de genre au Sahel Acquis institutionnels et les instruments mis en place pour l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes de l’espace du G5 Sahel ; Le genre au cœur des enjeux économiques ; Leviers pour un Sahel résilient post-covid-19.

                                                                                           Compte rendu Hawa Bâ

 

 

 

 

 

 

 

 

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