Bientôt trois ans après le départ du Président Mohamed Ould Abdel Aziz, après avoir organisé une élection présidentielle démocratique, les populations mauritaniennes regrettent fortement son départ, car, Mohamed Ould Adel Aziz, président des pauvres, qui pendant 10 ans au pouvoir n’a pas ménagé d’efforts pour atténuer la souffrance des mauritaniens en particulier les plus démunis.
En réalité, ce n’est un secret pour personne que la Mauritanie traverse une situation économique difficile caractérisée par la cherté de la vie, la baisse du pouvoir d’achat qui ont atteint un niveau alarmant, le chômage des jeunes a atteint un niveau jamais connu, le secteur de l’éducation n’arrive pas à décoller, les reformes prévues par le pouvoir pour ce secteur tardent à voir pas le jour, d’ailleurs la récente démission de la présidente de la commission chargée desdites reformes en est une preuve vivante.
Cette situation difficile n’épargne aucun secteur, surtout les plus vitaux pour nos populations, citons quelques exemples parmi les plus importants :
– L’enrôlement, question fondamentale et droit inéluctable des citoyens, les difficultés sont connues de tous, alors qu’une commission avait été créée par le Président Mohamed Ould Abdel Aziz pour améliorer l’accès aux papiers d’Etat civil à ceux qui ont eu des difficultés. Au moment où j’écris ces lignes, beaucoup de mauritaniens sont devenu des sans-papiers, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
– Sur le plan de la sécurité : Je n’apprends à personne, l’insécurité sévit dans notre pays depuis un certain temps, des viols, des agressions, des vols en plein jour…, des mauritaniens sont agressés sur nos frontières avec le Mali et souvent même au sein de ce territoire voisin avec qui nous avons pourtant toujours eu de bons rapports, comment ce phénomène est-il géré ? Pas de façon efficace il me semble. Mieux en mai 2014, Ould Abdel Aziz, alors président de l’Union Africaine, jouissant de son leadership avait obtenu, un accord de cessez-le-feu à Kidal, pour des problèmes internes au Mali, certainement s’il été là ces problèmes allaient être réglés depuis.
– Les infrastructures, la cadence avec laquelle l’ancien chef d’Etat réalisait les infrastructures s’est fortement baissée, alors que le pays en a fort besoin. La route Boutilimit-Aleg est impraticable, idem pour l’axe Boghé-Kaédi et tant d’autres…, les projets d’autoponts dans certains carrefours stratégiques de Nouakchott peinent à voir le jour. Quelles en sont les raisons ?
– Qu’en est-il de l’aménagement du territoire et la politique de modernisation des grandes villes, à travers l’organisation de la fête de l’indépendance chaque année dans une capitale régionale, ce qui a permis à la ville de Kaédi, par exemple, de changer rapidement de visage ?
– La pauvreté s’est accentuée, selon la révélation du président de la République à Madrid lors de sa récente visite en Espagne, je cite : «la Mauritanie est un pays pauvre et il y a des mendiants éparpillés sur les trottoirs et aux feux rouges à cause de la faim», il s’agit d’un amer constat dont il faut lui reconnaitre l’audace de l’avoir exprimé. Qu’est ce qui est fait pour atténuer ces souffrances ?
– Le secteur de la santé s’est dégradé, alors que le Président Ould Adbel Aziz avait fait des progrès significatifs en dotant au moins toutes les capitales régionales des structures sanitaires capables de répondre aux besoins des citoyens. Aujourd’hui, en guise d’exemple, à Kaédi : pour faire une radiographie, faute d’équipements et de techniciens, pas de clichés, le résultat de la radio sont pris en photo par les téléphones pour permettre aux médecins de statuer sur un cas avec tous les risques de mauvaise lecture qu’il y avoir liées à l’imprécision des photos.
– Les agriculteurs sont laissés pour compte, à Kaédi par exemple, on a raté au moins deux campagnes, au lieu d’aider les agriculteurs, le ministre de l’agriculture procure des menaces consistant à «retirer les terres des mains de leurs propriétaires, si le paiement des redevances n’est pas effectué »…, or, du temps de Ould Abdel Aziz, conscient de la limite des moyens des paysans, il a toujours été à leur secours soit pour payer les redevances à leurs places, soit pour les soutenir en mettant à leur disposition des engrais, des semences et tout autre intrant pouvant leur faciliter la tâche d’exploiter et de produire, cette faveur a été accordée pour une durée de trois ans successif. Est-ce le cas aujourd’hui ? Je ne pense pas !
– Le problème récurrent d’eau potable à Kaédi lié à un simple problème de groupe électrogène servant d’alternative en cas de coupure d’électricité. Et pourtant, il y’avait un groupe disponible pour cela, du jour au lendemain, il a disparu. Ou est-ce qu’il est ? Les populations de Kaédi peuvent banalement rester 1 à 2 jours sans eau. Est-ce normal ? Espérons un changement de situation avant le début imminent du mois de Ramadan.
A travers ce cris de cœur, je lance un appel à toute la population mauritanienne consciente et soucieuse d’un avenir meilleur pour la Mauritanie, de lever la voix pour nous faire entendre, afin de trouver des solutions idoines à nos problèmes et aux maux que vivons en ce moment.
Demba SEMEGA
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