Contribution : CHEIKH AHMADOU BAMBA OUVRE LA PORTE DE LA TRANSCENDANCE AU PEUPLE NOIR !

Dans l’Histoire générale de la théologie, le nom de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké restera gravé dans le marbre et reconnu comme le pôle spirituel le plus scintillant de tout l’univers soufi d’Adam à la fin des Temps !

Le Cheikh est, en effet, le premier, le seul et l’unique  « noir africain »  à  avoir tenu des conversations confidentielles directes et sans intermédiaire avec La Divinité  Transcendantale !

« Le dénouement des confidences chuchotées » « خاتمة المناجات »

De cette rencontre au sommet, de ce dialogue intime, Serigne Touba décroche le titre « d’intercesseur » en faveur du « Peuple Noir » auprès de Dieu !

Il affirme détenir, de par la « faveur » du Seigneur Allah, le pouvoir de guider, d’orienter et d’offrir la Félicité, ici-bas et dans l’au-delà, à tout celui qui s’attache sincèrement à  lui !

« الفوز في الدارين »

Cette   » prétention » est une nouveauté chez le « Peuple Noir » Aucun africain avant lui n’avait eu une telle audace !

L’audace de supprimer tous les intermédiaires « obligés » entre l’homme Noir et la Divinité Céleste !

La « khidma », c’est à dire l’intermediation du prophète Mohammed n’ayant été qu’un moyen de conquérir et d’accéder à cette indépendance  spirituelle !

Cette étape de « médiation Mohammedienne » fut imposée par Dieu puis dépassée, du moins, rendu non nécessaire, finalement par Serigne Touba, une fois parvenu dans l’antre privatisée du Seigneur :L’apothéose d’une détermination pour le triomphe de la cause de l’homme africain !

Désormais Serigne Touba a atteint la station finale de « serviteur de Dieu » : « عبد الله »

Une performance unique dans l’univers Soufi !

C’est la raison pour laquelle, disputer cette « prétention » au sens latin de « disputatio » c’est, déjà, se réjouir du caractère sans appel de la sentence Divine en faveur de Cheikh’ul Khadiim notre maître spirituel !

Voilà, d’emblée, le mot est lâché : « faveur ».En effet de « faveurs », il en sera beaucoup question au cours de cette réflexion avec d’autres mots tels que « pacte », « alliance », « contrat » « élection », sacralité, sainteté, théophanie, etc,.

Procédons alors, immédiatement, à la démonstration de la preuve de ce que nous affirmons, en ne nous fondant, exclusivement, que sur ses propres écrits ainsi que le recommande le Cheikh lui même !

كَــــرامتي خــــط يــــدي في خدمــــــة المؤيــــــد

 وكــــــان لي بالأفيــــــد الله مــــــولي الكــــــرم

كــرامتي خــطُّ يــدي ولي جــذب اعظمه ربي بخطي فانجذب

Voici le chant de victoire qu’il entonne au moment de débarquer au port de Dakar après presque huit années d’exil, de brimades et de privations de toutes sortes ! Et pourtant, comble de paradoxe, le ton est, indubitablement, triomphaliste !

و إجعل رجوعي إلى قومي سعادتنا

والتكفنا يوم جمع الخلق نيرانا

« Ô Seigneur, Fais de mon retour parmi mon peuple un motif de félicité et épargne nous du châtiment de l’enfer le jour de la résurrection (de la création) !

Ahmadou Bamba se pose en « sauveur » et en « intercesseur » résume toute sa philosophie et tout son mysticisme en un seul vers : la Félicité dans les deux mondes pour lui et pour son Peuple : « السعادة الدارين »

L’objectif pour lui est de réaliser pour son Peuple et pour lui même le Bonheur ici-bas et dans l’au-delà !

Un projet généreux, exaltant et de portée universelle !

Pour matérialiser ce projet ambitieux, Bamba doit subir avec succès un examen de passage obligé :

Le pacte de Khidma constitué d’épreuves ésotériques hors normes !

L’INDÉPENDANCE SPIRITUELLE DU PEUPLE NOIR : 18 SAFAR LA FIERTÉ DES AFRICAINS !

Bamba, au nom du salut de son peuple bien aimé, s’engage dans l’épreuve avec une détermination sans faille !

Le mot « قومي »  (mon peuple) fait naturellement de chaque sénégalais ou plutôt de tout Africain (le Peuple Noir, précisément ), un mouride au sens, au moins « anthropologique » du terme !

( Conception minimaliste) !

Pour cette raison, nous sénégalais, nous africains, nous « Peuple Noir » devons ressentir et prendre la juste mesure de l’obligation, pour ne pas dire de « la dette spirituelle » que nous avons contracté au près du Cheikh en ayant, en guise de reconnaissance, l’élégance morale de prendre une part active aux actions de grâces auxquelles nous a associés le fondateur du mouridisme, Khadim Rassoul, célébrées annuellement dans la capitale resplendissante du mouridisme située au cœur du Sénégal : Touba la sainte, Touba la florissante !

فتحت باب الشكر في الشهر صفر طيب نفس دون ضر و سفر

En effet, c’est lui, Cheikh Ahmadou Bamba qui a changé en respect et considération l’aversion et le mépris que les peuples d’Orient et d’Occident nourrissaient à notre encontre !

À Touba et dans l’univers du mouridisme, les « Cheikhs », les « Seigneurs » les sommités de références et les « héros de l’histoire » c’est « NOUS », pas des occidentaux ou des orientaux !

Sans aucun mépris ou esprit revanchard de notre part !

Dire cela, ce n’est pas faire « acte de racisme » d’excès de zèle militant ou, encore moins, de chauvinisme national, loin s’en faut !

C’est plutôt poser un regard serein et objectif à travers une lecture anthropologique méticuleuse, à bonne distance et sans parti pris sur la longue marche de l’humanité à partir des six milles ans avant la naissance du Christ auxquels on ajoute, après sa venue, deux millénaire d’histoire décrites et racontées par les autres peuples dans leurs livres de références scientifiques et/ou à valeurs théologiques : Torah, Évangiles, Coran, Histoire, Poésies épiques, épopées, fouilles archéologiques, etc, !

(Approche sacrée et/ou profane )

L’horizon de l’Homme Noir, dans la perspective de ces peuples, se réduisait, à leurs yeux, en une vision dominatrice à peine voilée : nous n’étions que des peuples à anéantir, a conquérir, à asservir ou, à moindre mal, à civiliser.

Il faut savoir que judaïser, christianiser ou islamiser un peuple équivaut à dire coloniser ledit peuple dans la mesure où, ces conquêtes constituent des dévoiement du monothéisme pur lequel postule une liberté totale de croire ou de ne pas croire ) !

En effet, Il n’y a pas lieu de conquérir et d’occuper le territoire d’un peuple pour soi-disant le convertir !

Quel prétexte fallacieux !

La religion étant par essence une « affaire » privée », elle s’adresse à la conscience de chaque homme : La foi étant de l’ordre de l’intime, « elle doit être persuadée et non imposée », selon la formule bien connue de B. Clairvaux, un abbé, docteur en droit de l’Eglise ayant vécu au XIIème siècle de notre ère !

La Révélation coranique confirme sans ambages :1) « افانت تكره الناس حتى يؤمنوا »2) « لَّسْتَ عَلَيْهِم بِمُصَيْطِرٍ »

« Nulle contrainte en religion »

« D’où tiens-tu le pouvoir de contraindre les gens jusqu’à ce qu’ils adhèrent à ta croyance »?

« Tu n’as point sur eux le moindre pouvoir de contrition »

sous entendu qu’on ne peut contraindre personne à croire ou à se soumettre à qui que ce soit ou à quoi que ce soit !

En matière de croyance la liberté est un principe absolu !

« La conscience même erronée, disait Saint Thomas D’Aquin, oblige; c’est dire qu’il est rationnel et donc juste que l’homme suive sa conscience » !

On sait que le prophète Mohammed avait bien précisé avant de s’en aller pour toujours que l’islam avait atteint sa complétude si bien que nul ne peut donc plus rien ajouter ni ne rien retrancher du dogme musulman, la guidance éclairée ayant supplanté et triomphé sur l’égarement et l’obscurantisme !

Par conséquent, chacun, à partir de ce moment, était libre de croire, de ne plus croire ou même de mécroire !

En matière de religion avait-il renchérit, la liberté individuelle et la liberté d’expression se situaient au dessus de tout aussi longtemps qu’elles n’entravent pas l’exercice des libertés d’autrui !

« إِنَّكَ لَا تَهْدِي مَنْ أَحْبَبْتَ وَلَٰكِنَّ اللَّهَ يَهْدِي مَن يَشَاءُ ۚ وَهُوَ أَعْلَمُ بِالْمُهْتَدِينَ »

Le prophète avait érigé la liberté de ne pas croire en un principe coranique et donc « divin » c’est à dire élevée au même rang que celle de croire !

Point de contraintes en religion disait-il très précisément !

1) « اليوم اكملت لكم دينكم و اتممت عليكم نعمتي و رضيت لكم الاسلام دينا »

2) « لا اكراه في الدين قد تبين الرشد من الغي »

« فمن شاء فليؤمن ومن شاء فليكفر »

3) « لكم دينكم و لي دين »

L’islamisation, par exemple,( comme la christianisation et la judaïsation ) est un processus de soumission politique, d’exploitation économique et d’acculturation sociale de peuples par une entité étatique hégémoniste déterminée !

Ce sont les pouvoirs politiques qui procèdent à la conquête des territoires avec des armées et des idéologies précises qui à dessein, leurs servent de prétextes pour justifier la prise et la défense de leurs intérêts et assouvir leurs soif de puissance.

L’islamisation est donc différente de l’islam !

La première est un puissant moyen ou levier politique tandis que le second est une finalité ou aspiration spirituelle !

L’islam est un mouvement religieux et spirituel par essence ayant connu son parachèvement du vivant du prophète Mohammed, son charismatique fondateur  !

Le reste, après sa disparition n’est qu’histoire nationale, « califale », émergence étatique, velléités de puissance, de construction d’empires, de royaumes, d’États, etc,. loin de toute idée de spiritualité sauf, bien entendu, à l’occasion !

Il faut donc comprendre que toutes les conquêtes menées sous les bannières  et enseignes lumineuses et tapageuses du genre : islamisation, christianisation, judaïsation ne sont, en définitive, que  d’effroyables hérésies contre ces religions elles-mêmes en premier lieu avant d’être des pogroms, des massacres et des génocides contre des peuples dont le seul tort est d’être faibles et de n’être pas assez outillés intellectuellement et militairement pour se défendre !

Aucun juif, chrétien ou musulman n’ose s’attaquer, de nos jours, à la Chine ou à l’Inde sous prétexte qu’on doit les islamiser, christianiser ou judaïser ou que sais-je encore !

Ces pays étant devenus de grandes puissances militaires et « civilisationnelle » !

C’est au regard de ce qui précède que le pacifisme originel du mouridisme et l’engagement matricielle pour la non-violence de Serigne Touba apparaissent (et on pourrait même dire constituent) comme une lutte de libération spirituelle du « Peuple Noir » contre ces « islamisation », « christianisation », « judaïsation » lesquelles constituent des processus désignant, toutes, des euphémismes de l’idéologie coloniale, d’accaparement des richesses, de prédation, d’acculturation et de dépossession identitaire !

Cheikh Ahmadou Bamba procède par une logique de recouvrement identitaire et se livre à une entreprise de libération de l’eschatologie de l’homme noir prise en défaut et en otage mais surtout détenue exclusivement par d’autres peuples qui s’arrogent un Dieu « anthropometré » et « ethnocentré », bref, taillé sur mesure pour ne pas dire « sculpté » à leurs convenances !

Un affranchissement spirituel s’imposait !

La levée de toutes les tutelles qui constituaient des  intermédiaires, soi-disant, Indispensables, des passages rendus obligatoires et des médiations factices pour accéder à l’enceinte « privatisée » du Divin devait être impérativement opéré par les seuls moyens de la Raison et de la Foi

L’objectif étant d’élever et de faire accepter l’Homme Noir comme, spirituellement, l’égal de tous les autres hommes, c’est à dire capables, au même titre que les autres peuples, d’être un interlocuteur valable et agrée par le Divin (reconnaissance de la capacité et de la majorité théologique) !

Ahmadou Bamba s’adresse directement à Dieu qui lui répond : comme à Noé, comme à Abraham, comme à Moïse comme à Jésus, comme à Mohammed ! ( La pratique des « théophanie » n’étant l’apanage d’aucun peuple en particulier )

A l’exemple de tout ce beau monde biblique et coranique, Khadim Rassoul l’Africain, a réussi à se connecter au Seigneur, Le Dieu de l’Univers par le moyen des المناجات (conversations avec le Très Haut sans voile ni intermédiaire)!

1) « ناجيت ربي »

2) « ناجاني الواحد بالذات وفي الوصف والفعل بلا مخاوف »

3) « علمني الرحمان في السفينة بأنني خديم ذي المدينة« 

Avec sainteté et charisme, Bamba a réussi la prouesse de reproduire et de faire revivre la sacralité des « temps biblique dans un continuum historique étendu à notre époque contemporaine, sur une terre sénégalaise et donc africaine  !

Exactement comme l’avait réussi Mohammed au 7ème siècle dans le désert d’Arabie en s’agrippant à Ismaël pour renifler afin d’exhumer une lointaine et nébuleuse filiation à un « ancêtre » juif (fils aîné d’Abraham selon les Écritures saintes :  peut-être trouve-t-on ici le lien entre le clan des Térachites (père d’Abraham) et le clan des Koraïchites le clan de Mohammed (العرب المستعربة)

Et peu avant le prophète « naturalisé arabe », (plus de six cents ans quand-même !) était né Jésus sur les terres saintes de sa patrie la Palestine, « un pays où coule le lait et le miel » !

Il évoluera et s’opposera comme un juif, réfractaire à la Loi Mosaïque.

Ce rebelle affûte son « verbe » et s’annonce à coup de semonce dans le sanhédrin juif et vitupère contre l’anachronisme des « mitsvots » en dénonçant farouchement le stat quo religieux, rappelant que La « Loi » est faite pour les hommes et non l’inverse).

Son activisme religieux très dense permettra, à termes, d’agglutiner autour de la croyance du peuple hébreu (autoproclamé « précurseur » du monothéisme) les germes d’une excroissance du Judaïsme qui s’éternise jusqu’au jour d’aujourd’hui : le Judéo-christianisme, selon l’expression même de ses propres fidèles !

Les Hébreux, ( les Béni Israël ) ayant tissés (depuis plus de quatre millénaires) un lien de « filiation affective » avec YHWH ou Elohim, leur Dieu  prétendument « national » qui les aurait élu et favorisés sur tous les peuples de la terre (Élection et Pacte d’Alliance ) !

1) « وَإِذْ أَخَذْنَا مِيثَاقَ بَنِي إِسْرَائِيلَ لَا تَعْبُدُونَ إِلَّا اللَّهَ وَبِالْوَالِدَيْنِ إِحْسَانًا وَذِي الْقُرْبَىٰ وَالْيَتَامَىٰ وَالْمَسَاكِينِ وَقُولُوا لِلنَّاسِ حُسْنًا وَأَقِيمُوا الصَّلَاةَ وَآتُوا الزَّكَاةَ »

2) « يَا بَنِي إِسْرَائِيلَ اذْكُرُوا نِعْمَتِيَ الَّتِي أَنْعَمْتُ عَلَيْكُمْ وَأَنِّي فَضَّلْتُكُمْ عَلَى الْعَالَمِينَ« 

Les arabes, révulsés par cette prétention hors normes, crieront à l’imposture pour dénoncer ce « favoritisme Divin » et prônent la caducité d’une telle « clause » et sa restriction à la seule période considérée.

En dehors de ce « temps de narration biblique » toute revendication de cette nature sera considérée comme excessive et déclarée « hors contexte »

On ne peut acquiescer que pour une simple validité temporaire : في زمانهم) argumentent-ils scandalisés !

Allant plus loin dans la « riposte », les partisans de Mohammed, se mirent à sculpter et a affiner, à leur tour, un corpus, du moins un concept celui de « perfection humaine » qu’ils attribuent unilatéralement à Mohammed installé sur un piédestal de sainteté et de majesté! (  الخيرية البشرية وعالمية الرسالة)

C’est ainsi qu’Ils décrètent, sans autres formes de procès sinon poétique, « Mohammed meilleure créature que les cieux et la Terre aient jamais portés, le Messager d’Allah à tout l’univers »

« محمد خير خلق الله على الاطلاق »

محمد رسول الله الي الناس كافة

Devant tant  « ethnocentrismes » rivaux,  se crêpant le chignon à n’en point finir, l’originalité du mouridisme va, ainsi se déployer à travers une démarche théologique radicalement révolutionnaire !

Une idée de génie : l’approche participative, fédérative et de partage : Sky has no limits !

Pourquoi se bousculer pour admirer la Lune 🌙 si chacun est libre de le faire du pas de sa porte: c’est à la portée de tout le monde !

Pourquoi se quereller pour ce qui en soi est « appropriable » par tous et par chacun ? ( Dieu, chacun peut se l’approprier sans que personne ne se sente dépossédé ou lésé ) !

Désormais, le Peuple Noir sera connecté, à son tour, au Divin sans rompre avec le monothéisme hérité de la Torah, des Évangiles et du Coran grâce à la construction théologique de Serigne Touba, (le mouridisme : Amour du Divin), qui opère une rupture paradigmatique fondamentale des rapports de nos grands patriarches et guides spirituels quand à leurs approches de la Transcendance Divine (ses grands pôles ou maîtres spirituels qui l’avaient précédés sur le terrain de la foi et du soufisme (troisième pilier de l’islam après imaane et Islam).

(الايمان,الاسلام و الاحسان)

Je m’explique :

Tous les Soufis « africains » avant l’avènement de Cheikh Bamba Mbacké  sur la scène politico-religieuse se contentaient simplement, se satisfaisaient fièrement, devrais-je dire, de n’être que des simples aspirants-disciples ou tout au plus de grands et respectables « Muqqadem » (lieutenants) pour d’autres « cheikhs » qui sont leurs guides et leurs servaient d’intermédiaires auprès du prophète Mohammed lequel assurait le transit de leurs requêtes, en dernier ressort, vers la Demeure de Dieu, l’Unique, l’Omniscient !

 

وجدت بالتمكين والرسوخ

وقدت لي مواهب الشيوخ

وراثة منك إلي للجنان

ولسواي ينتحي ضيق الزمان

Cette remarque est tout aussi valable pour les chrétiens africains ! C’est, donc, à partir de l’entrée en scène de Serigne Touba avec sa grande « ambition » de faire sauter cette cascade d’intermédiaires et cette lourde chape de plomb (qui mettaient le « Ciel » hors de portée et d’atteinte de l’Homme Noir) qui ouvrit l’Espace (le Ciel) au « Peuple Noir » grâce à cette ambition débordante du marabout sénégalais الهمة العاليةا)

كُلِّيَّتِي مُعْجِـــــــــــــزَةٌ تَأَخَّرتْ وَخَيْرُ خَيْرَاتٍ لَدَيْكَ ادخرت

Pour Bamba « Sky has no limit » La parole divine ne nous sera plus seulement et uniquement rapportée ou conté par les autres !

إذا كتبت اهتز عرش الملك

واهتز بالتسبيح كل ملك

هاجت قصائدي قلوب الصالحين

ولي يقود الله سؤلي كل حين

كتابتي تدور تحت العرش

بين الكرام عابدي ذي العرش

هرب من كتابتي المدحور

وبعروضي يتغنى الحور

 

Bamba s’engage résolument à « instaurer ce dialogue et se met à tisser, théologiquement », ce lien étroit avec le Seigneur de tous les hommes pour le compte et en faveur de son grand peuple : l’Afrique !

Le grand Maître, Bamba, va s’employer à trouver le moyen d’établir le contact direct avec Dieu par l’interstice de la « khidma » ( الخدمة ) dédiée au dernier prophète en date en l’occurrence Mohammed l’homme du Hedjaz !

 

1) دلني الله على محمد

وقادني محمد للصمد

2) « رَامَ رَسُولُ اللهِ مِنْ إِلَهِي َكوْنِي خَدِيمَهُ وَعَبْدَ اللهِ

3) شَكَرْتُهُ إِذْ خَصَّـــنِي بِخِدْمَةِ المَْاحِي السَّنِي »

4) أُبَايِعُ الْيَوْمَ الرَّ ُسولَ المُْصْطَفَى بِخِدْمَــــــــةٍ وَأَسألُ اللهَ الْوَفَـــــآ

َيعْبُدُ « كُلِّي » اللهَ رَبَّ الْعَالمَِيـــنْ إِنْ شَاءَهُ بِخِدْمَةِ الْهَادِي الأَْمِينْ

Et comme s’y était pris Mohammed en son temps se revendiquant une filiation biologique avec Abraham par l’entremise d’Ismaël, abandonné à peine né, sur ordre de YHWH, dans le désert d’Égypte nous raconte la Bible; (dans le désert d’Arabie affirme le Coran) avec sa pauvre mère Hagar une servante de Sarah d’origine Égyptienne !

Sarah étant l’épouse légitime du patriarche Abraham, avait contraint son mari de répudier l’égyptienne et de la refouler vers son pays d’origine car entre temps Dieu avait tenu sa promesse de réaliser le miracle de lui donner, à elle, « femme stérile en âge avancé » ( plus quatre-vingt ans peut-on lire dans la Bible), un héritier mâle (Isaac) qui continuera la lignée Abrahamique et perpétuera le pacte d’Alliance avec le peuple élu !

C’est ainsi qu’à la fin d’une mise à l’épreuve difficile et mystique qui lui avait été imposée à travers un contrat « ésotérique » rigoureux et qu’il réussi à surmonter avec brio, panache et aplomb, Bamba se hissa au niveau de la station enviable et enviée de « rédempteur de son peuple » en accédant au grade de « Notable, illustre, rapproché, voisin, un fondé de pouvoir avec la compétence d’intercesseur de son peuple auprès de Dieu »

1) « جاه »، « وجيها »

2) « سبب غيبتي أن الله اراد أن انال منه جاها

و ان اكون شافعا لقومي و ان اكون خادما فى الدوم« 

« Un impétrant au droit d’intercéder en faveur de mon peuple » comme ce fut le cas d’Abraham, de Moïse, de Jésus et de Mohammed !

اصلح ظاهري وباطني معا

من لي العدى بلا سلاح قمعا

أجورهم لو عبدوا لي وصلت

بلا انتهآ من ربنا فوصلت

لم يك مثل ذا لغيري ولا

يرى لغيري فر من تقولا

 

Devenu plus qu’une « confrérie » ( n’étant plus nécessaire, désormais, de se connecter à un Cheikh, qui se connecte à son tour au prophète Mohammed lequel fais accéder à l’enceinte divine, Bamba a décroché, désormais, un droit d’accès direct en Haut-Lieu sans que sa « congrégation » ne soit  pour autant une « nouvelle religion » au sens commun de ce terme !

Le mouridisme tout en restant dans l’orthodoxie stricte de l’islam « abrahamique » et « mohammadien » creuse son sillon vers une spiritualité authentique qui a gagné ses lettres de noblesse en se frayant un chemin de croix sans Croix à travers une résistance à la menace de désertification spirituelle dans l’espace Saharo-Sahélien, réalisant une douce expansion politique et économique dans la savane arborée et une laborieuse pénétration culturelle (sous menace d’intempéries), dans la forêt dense équatoriale !

Une belle tropicalisation de la dynamique monothéiste en terre  sénégalaise et africaine, en somme et en perspective, bien entendu avec une diffusion et le développement d’un « mouridisme » spirituellement salutaires pour le Peuple Noir et intuitivement embaumés de senteurs et de parfums locaux, jalousement attrayants et  éminemment salvateurs pour le prestige du Peuple africain !

ألان لي القلوب والأبدانا

من قاد لي في بلدي البلدانا

زمام ورى عصري لدى الله في يدي

وما رمته من مالكي انقاد بالأني

لي انقادت الآمال بالأمن والرضى

ولي جاد ربي بالهديات والبلد

 

Par la faveur divine que Dieu réserve à ses serviteurs privilégiés, Khadim Rassoul, dorénavant, peut interpeller Dieu et Dieu lui répondra de « bouche à bouche » sans intermédiaire comme ce fut le cas avec Abraham avec Moïse avec Le Christ et avec Mouhamed !

بِخِدْمَةِ المُْخْتَارِ ِصرْتُ َجارَا بَاقٍ مُقِيتٍ فِيهِ لَـنْ أُ َجــــــارَى

خِدْمَةُ خَيْرِ الْعَالمَِينَ سَلَبَتْ لِيَ المَْقَامَاتِ مَعاً فَــانْسَلَبَت

Telle est la différence fondamentale et la singularité toute particulière du mouridisme comparé à tout le reste de l’univers soufi, (partant du microcosme Sénégalais jusqu’au reste du monde)

Telle est l’empreinte génétique du mouridisme car tel était le pari démesuré de Bamba, son fondateur :

« LE SINGLETON » de l’univers soufi !

« درجتي تعلو وليس تنخفض

ومن نحا من الورى خفضي خفض« 

Le résultat final est sans appel Bamba se pose et se définit comme un asile, un havre de paix, un château fort, une tour de défense qui garantit la félicité ici-bas et dans l’au-delà à tous ceux qui s’attachent à lui selon le commentaire de son plus célèbre disciple Serigne Mohammed Diop Dagana :

 

« امرني ربي بأن أصرح بأنني ملاذ و حمى و مفزع

فمن اراد الخير في كلتي الدارين فاليلذ بي« 

Une auto-proclamation bien connue dans la tradition biblique et coranique ! d’Abraham à Mohammed en passant par Moïse et Jésus tous ont eu de telles prétentions du moins de telles vocations !

Défi fut de lever les entraves qui empêchaient un lien d’adoration directe avec le Seigneur du Monde, un challenge inouï mais relevé sans fioritures et sans coup férir par notre grand Guide spirituel Khadiim Rassoul !Ainsi dans la pensée de Cheikh Ahmadou Bamba la notion de « Himmat’u l alya » ne se conçoit et ne se comprend que par le caractère, désormais, caduque, en tous cas, non nécessaire de l’intermediation mohammadienne !

Le Mouridoullah se connecte à Serigne Touba qui est directement relié au Seigneur du Monde.

C’est aînsi qu’il faut comprendre la sortie récente de l’actuel khalife général des mourides Serigne Mountaqaa Mbacké parlant du jour où il rencontrera Serigne Touba et le Prophète Mohammed dans l’enceinte divine.

Le marabout affirme qu’il n’aura d’yeux que pour Bamba en ce fameux jour de Résurrection car, dit-il, Bamba est notre intercesseur assermenté auprès du Seigneur des Mondes !

Une belle faveur du Seigneur, Exalté-soit-Il au profit de notre guide bien-aimé : Khadim Rassoul

 

« ذالك فضل الله يؤتيه لمن

يشاء من عباده خير منن

ذالك لم أجده بالتحيل

بل نلته بمحض تخصيص العلي

ذالك نعمة إلهي الكريم

وإنني عن شكرها لست أريم

ذاك الذي قد طيب النفس كما

أقر عيني وشكرت النعما »

Paix et salut  sur l’ensemble de ce beau monde et le monde dans son ensemble !

« يا مالك الملك

يا من جل عن قود

« ارحم جميع الوري يا هادءا ردءا »

Seigneur prend-nous en affection dans Ta miséricorde infinie afin que nul d’entre le Peuple Noir, le Peuple bien-aimé de Serigne Touba ne songe à contester « les bienfaits de l’Eternel » (المنن الباقي القديم) à son serviteur exceptionnel et particulier : Ahmadou Bamba Mbacké, le concepteur initial  de la Khidma comme vecteur d’onction, d’auréole et de faveurs divines !

Bon Magal bu and ak Fékké ak tal !

Inchallah rabbi !

Dieurédieuf Serigne Touba

Mbacké NDIAYE (Bruxelles, Belgique)

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