A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de l’enfant africain, le projet Mauri-Santé a organisé un briefing pour les journalistes.
La Coordinatrice Lalla Fall a fait la présentation ci-dessous qui a été suivi d’un débat sur les droits de l’enfant et la situation qui prévaut en Afrique et en Mauritanie.
- Le thèmede la Journée internationale de l’enfant africain 2021 est:
- «L’accès à un système de justice adapté aux enfants en Afrique».
La journée de l’enfant africain est une journée internationale organisée chaque année depuis le 16 juin 1991 par l’Organisation de l’Unité Africaine, en souvenir du massacre de centaines d’enfants lors d’une marche pour leurs droits à Soweto (Afrique du Sud) par le pouvoir de l’apartheid le 16 juin 1976.
- Le continent africain a la population la plus jeune au monde. Les enfants de moins de 15 ans y représentent 41 % de la population, comme l’indique le rapport 2016 de Perspectives économiques en Afrique– une population qui devrait plus que doubler pour atteindre les 2,5 milliards d’habitants d’ici à 2050, d’après les projections.
- Aujourd’hui, la situation des enfants en Afrique est toujours préoccupante et les dirigeants sont appelées à mettre en place des mesures fortes pour que tous les enfants africains puissent avoir accès à l’éducation, aux soins, à un niveau de vie décent, et soient pris en compte dans les décisions les concernant.
- EN AFRIQUE DE L’OUEST ET EN AFRIQUE CENTRALE, 2 ENFANTS SUR 10 N’ATTEIGNENT PAS L’ÂGE DE 5 ANS
- Réduire la mortalité infantile était l’objectif numéro 4 des Objectifs du Millénaire pour le développement(OMD) – auxquels ont succédé les Objectif de développement durable (ODD) fin 2015
- La mortalité infantile a, en effet, fortement baissé sur le continent, et cette baisse s’est accélérée entre 2000 et 2013. La baisse de la mortalité des moins de cinq ans correspondrait ainsi à 48 millions de vies sauvées en Afrique subsaharienne depuis 2000, note l’OMS
- A comparer les sous-régions, l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe ont davantage progressé en ce domaine que l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest. « L’Angola, l’Éthiopie, l’Érythrée, le Liberia, Madagascar, le Malawi, le Niger et le Rwanda ont connu une chute spectaculaire de la mortalité infantile au cours des deux décennies allant de 1990 à 2010 », selon l’UNICEF.
- Nos enfants sont l’avenir de l’Afrique, une ressource précieuse. Mais si le boom démographique que vit le continent peut se transformer en dividende et en moteur de croissance.
il aiguise aussi davantage de nombreux défis, en termes de santé, de qualité de vie et de développement, de formation et de perspectives d’avenir – autant de combats que mène la Banque africaine de développement (BAD) aux côtés de ses pays membres et des partenaires au développement
- La santé est aussi une question de nutrition –
- Des enfants mal nourris présentent un retard de croissance, un poids trop faible et leurs facultés d’apprentissage sont altérées. La malnutrition en Afrique subsaharienne coûterait même 25 milliards de dollars EU par an, selon l’UNICEF.
- « Environ 33 % des enfants africains vivent dans la faim chronique, 40 millions de moins de cinq ans ont un retard de croissance, tandis que la malnutrition infantile en Afrique a un impact économique de 2 à 16 % du PIB annuel »
- « Le plus grand contributeur à la croissance économique n’est pas l’infrastructure physique, mais […] la matière grise.
- « atteindre l’autosuffisance alimentaire en Afrique dans les dix ans, éradiquer la malnutrition et la faim, hisser l’Afrique au sommet des chaînes de valeur agricole et accélérer l’accès à l’eau et à l’assainissement. », dont celle de « Nourrir l’Afrique » qui entend transformer le secteur de l’agriculture pour atteindre l’autosuffisance alimentaire
- Certes, des progrès ont été constatés ces dernières décennies, surtout en matière de scolarisation en cycle primaire. Au nombre des bons élèves, figure ainsi le Sénégal, qui a alloué jusqu’à 5 % de son PIB au secteur de l’éducation de 2000 à 2011.
- Grace à quoi, le Sénégal est parvenu à atteindre un taux de scolarisation de 79,4 % en 2012, contre 44,7 % en 1990, souligne le rapport 2015 sur les OMD.
- Le Burkina Faso a lui aussi enregistré des progrès spectaculaires, en passant de 36,7 % de taux net de scolarisation en 2000 à 66,8 % en 2012. Autre exemple prometteur : la Côte d’Ivoire, qui a rendu l’école obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans l’an dernier.
- Toutefois, rien qu’en Afrique de l’Ouest, « plus d’un million d’enfants âgés de 7 à 15 ans sont déscolarisés, dont 380 000 depuis quatre ans, ce qui compromet leurs chances de finir leur scolarité.
- 49% DES ENFANTS EN AFRIQUE SUB-SAHARIENNE VIVENT DANS L’EXTRÊME PAUVRETÉ
- Les temps changent, l’Afrique aussi
- Le continent vit une urbanisation galopante, qui ne fait qu’aiguiser les défis de toutes sortes auquel il est confronté.
- Pour permettre à tous les enfants d’Afrique d’aller à l’école, d’apprendre et de croître dans de bonnes conditions, et de façonner l’Afrique de demain.
- il faut mettre un terme :
- au manque d’électricité (plus de 640 millions d’Africains n’ont pas accès à l’énergie et trop d’enfants apprennent leurs leçons dans le noir ou à la lumière d’un lampadaire),
- à l’insécurité alimentaire, à l’extrême pauvreté.
- il faut leur donner accès à l’eau potable et à des conditions de vie salubres (la pneumonie, la diarrhée, le paludisme, la rougeole et le VIH/sida, qui causent à elles seules plus de la moitié des décès d’enfants, sont endémiques dans les bidonvilles urbains, en raison de conditions de vie désastreuses).
- L’Afrique doit prendre soin de ses enfants, son meilleur capital pour un avenir propice. Leur offrir des perspectives d’emploi, la promesse d’un avenir sur son sol. Le continent a la chance d’être le plus jeune au monde. Tous ces jeunes Africains sont tous de potentiels Kelvin Doe, ce jeune Sierra-Léonais qui, dès 12 ans, a inventé un système de batteries pour éclairer son village.
- Chaque année, le 16 juin, les gouvernements, les organisations internationales, les ONG et d’autres parties prenantes se réunissent pour discuter des défis et des opportunités «face à la pleine réalisation des droits des enfants en Afrique».
- La journée internationale des droits des enfants nous offre l’opportunité de réfléchir à la réalisation et la promotion de tous les droits des enfants en Mauritanie.
- les enfants ont plus de responsabilités que de droits.
- C’est d’ailleurs l’un des éléments de considération qui a mené à la création de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant en 1989. Pourtant, encore aujourd’hui, dans un grand nombre de pays, les enfants continuent à avoir des responsabilités qui sont trop importantes, aussi bien par rapport à leur âge qu’à leur niveau de développement.
- Le sens de responsabilité que ressentent les enfants envers leurs familles, et leurs communautés est parfois si lourd qu’il constitue l’une des principales causes de leur mobilité.
- Beaucoup d’enfants qui décident d’entreprendre un voyage, en Mauritanie ou depuis un pays étranger, se déplacent en recherchant des opportunités de travail ou d’éducation pour subvenir aux besoins de leurs parents et familles.
- Souvent victimes d’exploitation ou vivant dans des conditions de vie très précaires, leur sens de responsabilité est plus fort que tout.
- La force de ce sentiment de responsabilité n’a pas seulement un impact sur leur départ ou sur leurs conditions de vie, mais aussi sur leurs espoirs et attentes par rapport à l’avenir.
- L’éducation ou d’autres types de formation sont toujours mises à l’écart dans leurs priorités quotidiennes, mais demeurent comme étant des rêves. Intégrer les enfants dans le système national de protection en leur offrant des services et en garantissant leurs droits signifie leur assurer une enfance et un avenir.
- Chaque enfant a droit à l’éducation, au jeu et à une réelle protection contre l’exploitation et le travail.
compte rendu B. G