La question de l’organisation d’un dialogue en Mauritanie revient avec insistance au devant de la scène. Est-ce une réelle volonté du pouvoir du président Ghazouani de faire amende honorable et d’engager un jeu franc avec une opposition longtemps malmenée et roulée dans la farine ou tout simplement une nouvelle astuce pour amuser la galerie et maintenir le statu quo ante?
Les récentes déclarations du ministre de l’intérieur au quotidien national sénégalais « Le Soleil » ont fait l’effet d’une douche froide.
Ould Merzoug a en effet déclaré que la Mauritanie n’est pas en situation de crise pour initier un dialogue, une déclaration qui s’inscrit en porte à faux avec la volonté affichée du président de la République qui a donné son accord de principe aux leaders politiques qui ont évoqué avec lui la nécessité d’un tel dialogue.
Les dès sont d’ailleurs jetés depuis belle lurette et le parti au pouvoir comme les partis de l’opposition ont planché sur cette question même si les choses tardent à s’enclencher.
Avec la déclaration du ministre de l’intérieur on a l’impression qu’entre le gouvernement, le parti au pouvoir et la Présidence de la République les canaux de communication sont grippés et il n’existe pas de coordination au sujet de cette question qui tient aujourd’hui en haleine la classe politique et l’opinion publique nationale.
L’organisation d’un dialogue de grande ampleur sur les principales questions de l’heure s’avère nécessaire et ce d’autant plus que le contexte y est favorable.
L’union sacrée autour du président Ghazwani constitue une véritable aubaine. L’opposition a fait preuve de responsabilité et de patriotisme. De ce fait un retour de l’ascenseur s’impose avec l’organisation d’un dialogue global au cours duquel la situation politique sera assainie.
Il y a lieu de rappeler que la pomme de discorde entre le pouvoir et l’opposition est toujours là. Les revendications ayant trait au système électoral sont toujours de mise et il serait urgent de faire quelque chose de ce côté-là, en perspective des échéances électorales qui pointent à l’horizon. Le code électoral, la CENI, le Conseil Constitutionnel, la liste électorale entre autres sont autant de questions de taille qui demeurent pendantes.
Sur le plan social il y a des questions non moins cruciales de l’exclusion, des inégalités, du partage des richesses, de l’unité nationale, du passif humanitaire, de l’esclavage, de la bonne gouvernance…
Toutes ces questions et bien d’autres nécessitent un dialogue national mais aussi et surtout un consensus national.
Actuellement la situation sociale est intenable, les prix continuent leur folle envolée et la Présidence de la République est devenue plus qu’avant le mur de lamentations des citoyens abandonnées à leur triste sort et qui n’ont le plus souvent comme interlocuteurs que les matraques et les gaz lacrymogènes.
L’opposition commence à perdre patience, le coût de la vie devient prohibitif, la persistance du même mode de gouvernance, les soubresauts du dossier de la CEP, voilà un véritable cocktail explosif qui devrait inciter le président de la République à faire très attention au triomphalisme à tout va de ses troupes et a accéder à la demande politique et populaire de l’organisation d’un dialogue sérieux.
Bakari Guèye
Ce ministre Oul Merrzoug est le moins crédible pour tenir ce genre de discours pour la simple raison qu’il traine avec lui un passé de haute trahison de l’Etat et de mauvaise gestion. Ould Merzoug est l’un des cadres appartenant à la communauté des Haratines. Il a bénéficié depuis des années du système de discrimination positive. Au sein de cette communauté des Haratines, contrairement à Ould Merzoug, de brillants cadres et hommes d’Etat, dignes et respectés, se sont distingués et se sont affirmés. Quant à Ould Merzoug, il est connu pour être utilisé par le gouvernement comme cadre Haratine chaque fois que le gouvernement a besoin de quelqu’un pour remplir une fonction sans pour autant avoir une assise sociale ou politique qui le rend difficile à manipuler. Ould Merzoug a effectivement ce profil, c’est-à-dire quelqu’un qui n’est pas porteur d’une cause et dont le seul objectif est d’être nommé. Enfin, malgré les discriminations positives dont il a bénéficié pour occuper de grands postes, il est toujours dépendant du groupe tribal des anciens maîtres lointains de sa famille.
Le discours du ministre de l’Intérieur Oul Merzoug est toujours vague, bégayant et stérile. Le rôle du ministre est de suivre et d’exécuter les décisions du gouvernement et d’être en mesure de prononcer de bons discours pour communiquer la politique du gouvernement, mais ce ministre de l’Intérieur Oul Merzoug est complexé et n’a malheureusement pas assez de contrôle sur ce qui se passe sur les lieux. C’est pourquoi ses déclarations ne reflètent pas la réalité de ce qui se passe. Son discours à la campagne contre la pandémie Covid et dans le cas de la décharge de Tivirit a également causé l’incompréhension de la population de la politique de l’État sur la question. Nous espérons que son discours ne provoquera pas d’incompréhension parmi les Français sur la politique de l’Etat en matière de coopération entre Paris et Nouakchott.
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On a souvent vu dans la presse et dans les réseaux sociaux que Oul Merzoug avait été utilisé par l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade pour ses intérêts dans la mauvaise gestion de l’Organisation OMVS, et que Oul Merzoug avait été rattrapé par sa mauvaise gestion plus tard au temps du président Maky Sall où il avait été arrêté, emprisonné à Dakar jusqu’à ce que l’Etat mauritanien intervienne pour le libérer et le ramener en Mauritanie, bien qu’il avait trahi la patrie pendant sa gestion de l’organisation OMVS. Il paraît qu’il avait été ramené de Dakar sous garantie de son frère. C’est donc l’Etat mauritanien qui l’a affranchi des sénégalais qui l’avaient asservi et exploité à fonds dans leurs intérêts dans l’OMVS, et ce de manière intelligente, sans heurt diplomatique, et c’est d’ailleurs de bonne guerre dans les tiraillements qui arrivent entre états dans ces organisations. L’Etat mauritanien, avait ainsi mis fin à une situation honteuse et déshonorante pour tous nos ressortissants à Dakar qui voyaient un compatriote appuyé et asservi par un autre pays pour les intérêts de ce pays.
Ce ministre de l’intérieur Oul Merzoug vit dans un monde virtuel de rêves, de photos, d’apparitions sur les écrans de télévision, de réunions.