La capitale mauritanienne fait face à un sérieux problème d’assainissement et avec le manque cruel d’hygiène, il ne serait pas exagéré de dire que les ordures sont la chose la mieux partagée à Nouakchott.
En effet, depuis le départ de la société française Pizzorno qui s’occupait de l’hygiène publique, la ville a renoué avec son délabrement d’antan. Et les équipes des sociétés de nettoyage supervisées par les mairies déployées çà et là sont complètement submergées par les ordures.
C’est ainsi par exemple que, l’axe Polyclinique/Toujounine, qui passe pour être l’axe sur lequel transite le plus gros du trafic automobile détient un autre record beaucoup moins glorieux celui-là. En effet, l’insalubrité sur cette route est effarante. Cela s’explique par la proximité de plusieurs marchés sans compter une concentration anormalement excessive des charretiers qui font de cet axe leur quartier général. C’est ainsi qu’il est le plus souvent loisible de remarquer, de part et d’autre de cet axe des tas d’immondices déversées à même le bitume par des vendeurs indisciplinés. On peut également observer des charrettes au repos avec des ânes trônant au milieu de montagnes d’immondices. Les passants sont ainsi indisposés par l’odeur pestilentielle dégagée par les amas d’ordures.
Le tableau sombre fait penser à une étable grandeur nature dans une brousse reculée du pays. Et pourtant, on est bien à l’intérieur de la ville de Nouakchott, capitale de la République islamique de Mauritanie. Et le plus grave c’est que cet axe est loin d’être une exception : le problème des ordures continue en effet à se poser un peu partout à Nouakchott où les mairies ont montré leurs limites.
Pourtant, les équipes de ramassage font quotidiennement leur travail mais l’absence cruelle de civisme et l’ancrage d’habitudes rétrogrades héritées de la vie bédouine font que ce travail demeure inutile. Et les mairies départementales qui auraient dû prendre les devants pour discipliner la populace et épauler les éboueurs brillent par leur absence.
Ce n’est donc pas surprenant que la situation aille de mal en pis. Les Nouakchottois devront donc attendre longtemps avant d’avoir le droit de vivre dans une ville propre où ils pourront flâner à leur guise dans les rues loin des immondices et des odeurs nauséabondes.
Bakari Guèye