Conférence économique africaine 2020 : « L’Afrique au-delà du COVID-19 : Accélérer vers un développement durable inclusif »

La Conférence économique africaine 2020 a débuté ce mardi. Cette conférence virtuelle est organisée conjointement par la Commission économique pour l’Afrique (CEA), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et la Banque africaine de développement (BAD). Son thème est le suivant : « L’Afrique au-delà du COVID-19 : Accélérer vers un développement durable inclusif ».

Elle se tient du 8 au 10 décembre. Durant cette première journée les panélistes ont édifié les journalistes présents sur l’impact humain et les effets socio-économiques de la pandémie de COVID-19 et les mesures visant à atténuer ces effets et à se remettre l’économie africaine sur les rails.

La batterie de questions posées par les journalistes présents à ce webinaire a permis aux panélistes de faire le point sur les questions pendantes.

Répondant à une question sur l’économie du savoir Mr Bartholomew Armah de la CEA est revenu sur la manière dont la CEA fonctionne. La CEA est dit-il considérée par certains comme un groupe de réflexion mais elle est aussi dans l’action ajoutant que la CEA  a élaboré un rapport sur la Covid, un rapport analytique des économies africaines. Il y a une assistance aux Etats. La réflexion a porté sur les impacts socio-économiques et il y a eu des mesures de relance budgétaire. Et Armah de poursuivre : « Nous nous rendons dans les pays pour les appuyer. Nous avons un pouvoir rassembleur et nous informons les parties prenantes de nos conclusions. »

Ainsi la CEA suit de près les progrès réalisés dans le cadre de l’Agenda 2063 et les ODD et procède à une analyse des politiques.

Pour Mme Hanane Morsy de la BAD, le secteur agricole et les PME ont été durement impactés. En effet dit-elle le secteur agricole est très vulnérable et la fermeture de certaines entreprises l’a impacté. Il est donc essentiel de soutenir ce secteur car cela touche à la sécurité alimentaire et à la possibilité d’intégration agricole. Il faut donc selon Hanane accroitre la résilience contre les chocs extérieurs.

S’agissant de l’économie numérique, la BAD travaille suivant une approche pluridisciplinaire avec d’une part un appui budgétaire et d’autre part l’utilisation des financements. Et le but est de faire avancer la recherche économique.

Pour sa part Raymond Gilpin du PNUD a magnifié la célébration de la réussite des entrepreneurs africains et la publication des grandes innovations.

Abordant l’impact de la Covid sur le secteur informel, Bartholomew Armah a affirmé que les retombées étaient très négatives. Selon lui certains pays ont mobilisé 44 milliards d’aide budgétaire pour assurer la relance mais la question de l’utilisation des ressources se pose avec acuité. Il est en effet nécessaire de documenter ce qui se passe dans le secteur informel afin de mieux garantir la relance post-covid.

Ainsi, le degré d’informalité des économies africaines vient compliquer l’assistance aux personnes les plus vulnérables de la société. Il y a de ce fait un problème délicat d’identification des personnes les plus démunies. Il est donc nécessaire de créer des registres d’état civil. Il faut que les gouvernements tiennent compte de ce secteur à l’avenir.

A notre question sur l’existence oui ou non d’une stratégie africaine commune pour aider le continent à se relever après les ravages économiques, sociaux et culturels de la pandémie de la COVID 19, le représentant de la CEA a répondu qu’il n’y a pas de stratégie commune à proprement parler mais qu’il y a un plan de relance verte et une intervention menée en collaboration avec l’Union Africaine. Il y a une plate-forme qui a fédéré les pays africains afin de faire des achats groupés ce qui va permettre d’assurer une baisse des coûts pour les approvisionnements en produits pharmaceutiques et médicaux.

A propos de la politique sur la question de la dette, les ministres africains des finances se sont réunis pour voir comment relever les défis immédiats Quelques demandes ont été faîtes dans ce sens dont entre autres : le paquet de relance budgétaire de 100 milliards ; la suspension de la dette et la question des Droits de Tirage Spéciaux du FMI. En effet 2018 était la dernière année d’affectation des fonds.

Ces pays se sont rassemblés pour rédiger leur requête pour la suspension de la dette mais des efforts supplémentaires seront nécessaires note l’expert de la CEA.

Et de poursuivre en soulignant que le Conseil Consultatif et Technique des Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) a d’ores et déjà mis en place plusieurs initiatives et la prochaine étape consistera à élaborer une stratéie africaine commune pour consolider les systèmes de santé. Il s’aira de créer des centres régionaux qui vont renforcer les systèmes nationaux de santé.

A en croire Hanan Morsy de la BAD cette crise sanitaire et économique requiert une coordination au niveau continental et mondial. Selon elle le monde actuel est interconnecté c’est pourquoi il faut faire en sorte que les médicaments et les vaccins soient livrés. Et il faudrait éviter les majors protectionnistes et il faudrait que la communauté internationale puisse accorder les financements aux pays pauvres.

Et pour Raymond Gilpin sans une approche collaborative l’Afrique ne pourra pas avancer.

A noter enfin que cette conférence se concentrera sur la manière dont les pays africains peuvent renforcer leur résilience et être mieux préparés à faire face aux chocs futurs. Elle proposera les meilleures pratiques du continent et se penchera par ailleurs sur la manière dont les économies africaines peuvent accélérer les progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable et des aspirations de l’Agenda 2063.

Compte rendu/Bakari Guèye

 

 

 

 

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