Un groupe de vingt personnes à mobilité réduite a reçu des lots de matériel de cordonnerie jeudi 11 janvier 2018 à Nouakchott. C’est à l’issue d’une formation qui a duré trois mois que l’ONG Initiatives de Développement (ID) a organisé une cérémonie de remise de ce matériel de travail à ce groupe de personnes à mobilité réduite composé de 4 jeunes femmes et de 16 hommes.
Portant sur les techniques de cordonnerie, cette formation a été effectuée en partenariat avec la fédération luthérienne mondiale (FLM). Deux facilitateurs venus de la Cordonnerie Dramé et Fils ont assuré la formation dans les locaux du CENTRE VOCATIONNEL DES JEUNES situé au quartier Scogim Baghdad.
coups d’essais, coups de maitre
La cérémonie a été l’occasion pour les formateurs MM. Abdoulaye Gacko et Madani Dramé, deux professionnels de la Cordonnerie Dramé et Fils, de saluer les performances des groupes qu’ils ont encadrés.
« Nous avons été agréablement surpris par l’engagement des participants à cette formation et la rapidité avec laquelle ils assimilaient les techniques de confections de chaussures. » A dit M. Madani Dramé qui a tenu à faire une mention spéciale pour les 4 filles qui faisaient partie du groupe. « Elles ont montré un talent original et ont fabriqué des chaussures qui rivalisent solidement avec ce que nous voyons sur le marché. » A-t-il dit en montrant des modèles, bien appréciés par le public venu assister à cette cérémonie et qui y a vu « un véritable coup de Maitre ».
Pour sa part, M. Gacko a indiqué que le matériel qui sera remis va être adapté pour ls besoins de ces personnes qui se sont déjà spontanément organisés en groupes de 4 pour constituer déjà des ateliers. « Ces personnes à mobilité réduite réussissent à fabriquer des chaussures de leurs propres mains et savent déjà utiliser les machines qui leur seront mises à disposition. » A-t-il poursuivi, rappelant qu’ « en plus de la formation en atelier il a été dispensé aux groupes des cours de langue Français/Arabe en vue de leur faciliter la communication. »
Des pas vers l’autonomisation
Côté bénéficieras, Khadjetou, 18 ans, affirme : « Au début c’était un peu difficile mais au fur et à mesure qu’on avançait, je me suis adaptée et j’ai vu que c’était une très bonne expérience. C’est un métier que j’aime. Je remercie mes chers formateurs, le responsable de l’ONG ID et et son partenaire de la FLM. »
Un autre bénéficiaire de la formation a tenu à remercier les formateurs et les partenaires qui ont rendu possible l’initiative qui selon lui aura comme impact de le mettre à l’abri de la mendicité.
« Nous vous exprimons notre profonde reconnaissance car cette formation, en plus de nous avoir donné des capacités nous aidera à gagner notre vie à la sueur de notre front. » A déclaré Mohamed au nom des participants avant d’ajouter : « Nous aurons besoin d’être soutenus davantage pour un temps afin de consolider ce qui est déjà acquis. »
Assistant à la cérémonie, Madame Tabara MBODJ, présidente l’ONG AISER pour l’enfance a salué l’initiative de ID. « C’est une très bonne initiative qui doit être soutenue parce que l’insertion socioéconomique des personnes à mobilité réduite passe par la formation professionnelle qualifiante qui aboutira à l’autonomisation financière.» A dit Madame Mbodj qui a insisté pour dire que les autorités doivent s’engager également dans cette dynamique.
développer des compétences, reconquérir sa dignité
Abdoul Salam Tandia, président de ID a rappelé le contexte de cette cérémonie pour dire qu’elle couronne ainsi une formation de trois mois à l’intention de personnes à mobilité réduite en vue de leur offrir des conditions de vivre dignement dans la société. « Dans le cadre de du développement communautaire intégré que nous avons mis en place pour l’année 2015-2020, nous avons un volet jeunesse. Aussi avons-nous inscrit parmi nos actions cette formation pour répondre aux préoccupations de ces personnes à mobilité réduite. » A-t-il souligné.
Pour sa part, M. Yahya Kane a félicité, au nom de la fédération luthérienne mondiale (FLM), les formateurs qui selon lui ont réussi une prouesse en fournissant à ces groupes les moyens de s’insérer dans la vie active. « En trois mois, vous avez réussi à former des des gens pour qu’ils développent des compétences, créent des revenus en produisant quelque chose de commercialisable. » A-t-il noté avant de rajouter : « Il n’y a pas limites physiques, il n’ y a que ce que l’on peut penser qui crée des limites. »
Hawa Ba (Stagiaire)