Editorial : Aziz dans l’œil du cyclone

L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz n’est pas encore au bout de ses peines. Visé par une enquête parlementaire qui a mis en exergue sa gestion boutiquière du pays, l’ancien homme fort qui a été lâché par tous ses soutiens est aujourd’hui seul face à la justice et à son destin.

Convoqué ce dimanche pour la 3ème fois consécutive en l’espace de quelques jours l’homme maintient toujours sa ligne de défense en refusant de coopérer avec les enquêteurs.

Et maintenant on en est arrivé à la phase cruciale des confrontations. En effet l’ancien président devrait être face à face avec ses anciens collaborateurs (Premiers ministres, ministres, etc) qui lui ont tous jusque là fait porter le chapeau. Quelle va être sa réaction, nous le saurons très rapidement.

Quoiqu’il en soit les le rapport de la Commission d’Enquête Parlementaire fait état d’une gabegie de grande ampleur et les supputations évoquent un véritable butin de guerre.

Aujourd’hui alors qu’on s’approche à grands pas du début effectif de ce procès rocambolesque, des informations font état du gel de près d’une vingtainede comptes bancaires  avec la bagatelle de 34 milliards d’ouguiyas appartenant à l’ancien président et à ses proches.

Et on n’est pas semble-t-il au bout de nos surprises. Les limiers de la police des crimes économiques continuent leurs investigations qui se sont concentrées ces derniers temps sur de gros morceaux tels que la ferme de l’ex président qui se trouve à Bénichab qui a été perquisitionnée et passée au peigne fin ; des rizières, des décortiqueuses de riz et autres biens à Rosso ; et au niveau de Nouadhibou où les enquêteurs sont allés pour voir de près les lotissements et les sociétés de pêche notamment la fameuse société IPR avec sa plate-forme offshore.

L’ancien président est donc comme on le voit dans de mauvais draps et sa défense qui semble totalement désarçonnée par l’ampleur de la tâche n’a jusque là pas trouvé mieux que de crier au scandale en tentant de jeter le discrédit sur le système judiciaire qui a jusque là su tirer son épingle du jeu en respectant à la lettre toutes les procédures édictées par la loi.

Les avocats de l’ancien président feront mieux de changer de tactique et de se retrousser les manches car les choses sérieuses vont bientôt commencer.

Bakari Guèye

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