Deux cent familles de jeunes leaders des établissements secondaires ayant été encadrées par l’ONG ABEPAD ont bénéficié à partir du 16 juin 2020 d’une opération de distributions de vivres et de produits d’hygiène. Cette opération de distribution a été rendue possible selon Madame Yande Sall, présidente de l’ONG ABEPAD grâce à l’appui de son partenaire Global Fund for Women.
« Face à la situation critique et difficile amplifiée par une absence de mobilité née des mesures de confinement relative à la pandémie de Covid, il a été nécessaire d’appuyer les familles des jeunes filles leaders engagées et mobilisées pour lutter contre la pratique des MGF et des mariages précoces. » A souligné Yande Sall.
L’approche de l’ABEPAD a par ailleurs consisté à cibler et à former un ensemble de personnes relais dont des enseignants, des Imams, des membres d’associations féminines et des élus locaux. « Il fallait s’appuyer sur ces personnes ressources qui sont influentes dans l’esprit de casser la chaine de transmission de la pratique des MGF par la déconstruction des arguments culturels qui justifient et légitiment ces pratiques dans l’imaginaire des populations mauritaniennes. » A expliqué la présidente de l’ABEPAD qui a insisté par la suite sur la mise à disposition des kits alimentaires, des kits hygiéniques, des citernes d’eau et des masques dans le cadre des séances de sensibilisation sur la COVID 19.
L’intérêt de l’aide selon Madame Yande Sall
L’autre aspect saillant de l’approche a porté sur le volet communication. Des flyers comme support en français, en arabe, en Pulaar et en Wolof ont été produits et remis aux jeunes filles leaders qui sont venues au siège de l’ONG accompagnées de leurs mamans.
« Nous remercions l’ABEPAD et son partenaire pour cette aide qui va renforcer la promotion et la défense des droits de la femme. » A déclaré une parente d’élève.
Pour sa part, une jeune fille leader s’est dite satisfaite que le combat pour la promotion de l’abandon de la pratique des Mutilations Génitales Féminines et des mariages précoces soit compris par les parents. « Nos mamans deviennent de plus en plus conscientes des dangers des pratiques culturelles nuisibles à la santé de la jeune fille et elles nous soutiennent.» A-t-elle dit.
ABEPAD est un organisation de la société civile mauritanienne qui se préoccupe du bien être des personnes âgées et déficientes. Elle s’active davantage dans la lutte contre les pratiques culturelles néfastes dont les MGF et les mariages d’enfants.
Avec le soutien de partenaires comme Global Fund for Women, ABEPAD mobilise et forme les populations concernées. Cette année, ABEPAD a analysé la situation de pandémie ayant entrainé difficultés, précarité, détérioration des conditions de vie, pertes de revenus pour toutes les familles et plus particulièrement les ménages pauvres dirigés par des femmes qui sont surtout dans le secteur informel et chez les travailleurs journaliers. Ainsi, elle choisi de cibler les jeunes filles leaders pour redistribuer à travers elles une aide afin de maintenir les liens sociaux et affermir les relations établies avec « les mères de famille dont l’adhésion à notre combat constitue une vraie victoire. » Dira Madame Yande Sall pour qui « il ne faut pas perdre de vue que les femmes en tant que piliers de nos communautés et de nos familles sont les premières à se lever quand l’un des membres de la famille est atteint par la COVID 19. »
Tegue Mbodj