Editorial : L’ex président Aziz face à l’amère réalité

Malgré un bilan jugé désastreux après plus d’une décennie de gestion qualifiée chaotique et népotique par beaucoup d’observateurs avisés de la scène politique mauritanienne, Aziz ne s’avoue pas encore vaincu et semble décidé à jouer son va-tout pour réussir son come-back en vue d’une reconquête du pouvoir.

Pourtant même si cette mission paraît impossible, l’homme connu pour son caractère coriace et pour la chance qui lui a souvent souri ne se privera certainement pas d’un ultime baroud d’honneur.

Mais il va falloir pour lui déployer des trésors d’imagination et d’efforts pour y arriver.

Seulement le temps lui est compté vu qu’il est présenté comme le principal responsable des affaires sulfureuses de gabegie actuellement pendantes devant la justice.

Et vu la gravité des actes incriminés, les chances de s’en sortir indemnes sont quasi nulles.

C’est donc à une véritable course contre la montre que se livre l’ancien président qui s’emploie à desserrer l’étau qui se resserre inexorablement autour de lui.

Le retour précipité de l’ancien président au devant de la scène, quelques semaines à peine après la prise de fonction de son successeur et sa fameuse opération kamikaze pour faire main basse sur l’UPR, le plus grand parti du pays qui a contribué grandement à élire le président Ghazwani , qui détient la majorité au parlement et règne en maître incontesté sur les collectivités locales et régionales.

Cette  tentative avortée a eu le mérite d’éclairer les choses : Ghazwani a été plébiscité par toutes les instances de l’UPR et son vieil ami considéré comme un usurpateur voué aux gémonies par ses anciens soutiens.

Depuis lors Aziz est surveillé de près par le pouvoir qui a commencé à hausser le ton pour le contrer.

Seulement, l’homme croit toujours à sa bonne étoile et continue son offensive. Le dernier épisode en date qui défraie actuellement la chronique c’est sa tentative d’annexer le parti PUDS qui devait servir de tremplin pour une nouvelle aventure et pour inscrire son action dans la légalité. Mais c’était compter sans la vigilance du ministère de l’intérieur qui a invoqué les textes en vigueur pour faire avorter cette énième tentative.

Aujourd’hui qu’il n’est plus aux commandes et qu’il est face à ses déboires, l’ancien homme fort du pays est face à l’amère réalité : ce n’est plus lui qui dicte les lois et les décisions mais il doit les subir comme tout bon citoyen, le pouvoir pouvant toujours faire prévaloir le terrible couperet de « la raison d’Etat » pour étouffer dans l’œuf toutes ses tentatives et autres guet-apens destinés à jeter des peaux de banane sur son chemin.

Bakari Guèye

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