La composition du nouveau gouvernement du premier ministre Mohamed Ould Bilal a été rendue publique dimanche après midi à Nouakchott au cours d’une cérémonie solennelle au Palais présidentiel, à laquelle ont été conviés les journalistes de la presse nationale et internationale. Il s’agit d’une nouvelle approche a souligné le Ministre secrétaire général de la Présidence de la République, M. Adama Bocar Soko nommé un peu plus tôt dans la matinée et qui a eu la charge de décliner l’identité des membres du nouveau gouvernement.
On note un léger changement dans l’organigramme avec notamment la fusion des départements de l’enseignement primaire et secondaire.
C’est une équipe remaniée qui a vu le départ des ministres cités dans le rapport de la Commission d’enquête Parlementaire (CEP), une grande victoire pour l’opinion publique mauritanienne qui demandait leur limogeage avec insistance. A ce sujet, Mr Soko a réitéré l’engagement du président à respecter la séparation des pouvoirs. Et l’autre bonne nouvelle c’est l’intérêt accordé par le président Ghazwani à la CEP dont le Porte-Parole, Mr Lemrabott Ould Bennahi qui a été promu dans la nouvelle équipe gouvernementale au poste de ministre de la Culture qui a sous sa tutelle le département de la Communication. C’est une preuve si besoin en est que le procès en vue des gabégistes ira jusqu’au bout. C’est dans ce cadre également qu’il convient d’inscrire la nomination d’un nouveau ministre de la justice qui n’est pas un inconnu. En effet, MohamedMahmoudh Ould Abdallahi Ould Boyé est un vieux commis de l’Etat qui a roulé sa bosse un peu partout en qualité d’ambassadeur. Il fut également Ministre chargé de la Lutte contre l`analphabétisme, de l`Orientation islamique et de l`Enseignement originel dans le gouvernement de Me Sghair Ould M’Barek de juillet 2004. C’est un grand Cheikh pétri de droit musulman, une expertise dont on aura besoin pour ledit procès.
Trois ministres qui figurent parmi les meilleurs de l’ancienne équipe ont perdu leurs postes du fait apparemment des dosages éthniques. Il s’agit de Haimoud Ramdane, Sidi Mohamed Ould Ghaber et Néné Kane qui occupaient respectivement les départements de la justice, de la culture et des Affaires sociales.
Sept nouveaux ministres -dont celui de l’économie qui aura la lourde tâche de piloter la relance de l’après Covid- ont fait leur entrée au gouvernement et trois ministres ont changé de portefeuille dont l’inamovible Naha Mint Mouknass qui a retrouvé le ministère du commerce, un département qu’elle connait bien.
Et parmi les rescapés il y a Sidi Ould Salem du département de l’Enseignement Supérieur et Porte-parole du gouvernement, un cadre de haut calibre avec un doctorat en Physique mais un ministre qui est constamment sous les feux des critiques malgré la réforme intéressante pilotée avec succès dans son secteur.
Ainsi donc, le président et son premier ministre n’ont pas tenu compte de la campagne acharnée orchestré contre lui par une certaine presse, un véritable lynchage médiatique. Certains lui reprochent sa formation en France et une prétendue francophilie.
Ainsi donc avec les nouveaux venus et le sang neuf qu’ils vont insuffler à l’action gouvernementale, c’est à nouveau l’espoir qui renaît, en espérant que cette fois-ci sera la bonne.
Bakari Guèye