Errare humanum est, perseverare diabolicum» est une locution latine qui signifie « L’erreur est humaine, persévérer dans son erreur est diabolique ».
La crise mondiale du coronavirus de 2020 restera dans nos agendas comme un tournant dans l’Histoire.
L’engorgement des systèmes sanitaires effraye, le manque de matériel pour les soignants interroge et la perspective de difficultés économiques imminentes accable, je dirais notre monde est conscient que nous nous sommes trompés de modèle depuis belle lurette (paradigme, style de management, stratégie, etc.).
L’après crise sera normalement une phase décisive afin que notre monde puisse changer de regard c’est ce que Jacques ATTALI appelle « l’économie de la vie », il poursuit en disant « l’ensemble des secteurs doit être pris comme priorité : la santé, l’éducation, la culture, l’hygiène, la recherche, la technologie, la gestion des déchets, le climat, l’alimentation, les logements, l’hydraulique, le digital, l’agriculture, l’écologie, l’énergie renouvelable, la formation etc… »
Au-delà de l’horreur qu’a connue l’humanité, il y a une lueur d’espoir, car la crise donnera à l’humanité d’importantes leçons qui contribueront à façonner un avenir meilleur.
Le monde s’est confiné durant plusieurs mois, mais certains secteurs continuent leurs activités via le télétravail, la visioconférence, le webinaire, le monde tend vers la digitalisation.
Certains parlent d’un nouvel ordre mondial après cette crise mondiale, un nouveau changement organisationnel, un nouveau paradigme, corriger les erreurs du passé pour un développement durable
Si le monde du football a mis en œuvre un outil qu’est l’assistance vidéo à l’arbitrage pour régler certaines failles dans le milieu footballisque, diminuer des erreurs d’arbitrage et les comportements pour améliorer les choses, c’est dans cette direction que notre monde devrait aller en post-covid ( le changement de comportement, le changement de mentalité, le changement de modèle de développement, etc..), Dr CheikhTidiane GADIO dis »ait « notre monde s’est trompée de modèle de développement depuis très longtemps, et particulièrement le continent Africain » .
L’Afrique sera prête pour ce nouveau monde ?
Notre monde est conscient de ses failles, cependant nous ne devons pas revenir au monde d’avant. La pandémie nous aura appris qu’il faut apprendre de ces erreurs et de bâtir un développement social inclusif.
L’ère est au déconfinement, donc plus de prudence afin de, ralentir, combattre cette pandémie et en même temps trouver une alternative crédible (stratégie) pour faire bouger les choses (l’économie, l’éducation, etc..).
Pour certains pays africains ce moment difficile n’est pas un prétexte pour baisser les bras, sauver la scolarité est l’une des priorités, l’apprentissage en ligne, la télé-école et tout ce qui va avec, nos gouvernements doivent veiller à ce qu’il y ait moins d’interruptions dans nos conférences, séminaires, cours, etc..,.
La logique voudrait que nos Etats accompagnent (plus de volonté) ces apprentissages en ligne par une connexion de qualité, par des infrastructures modernes, finalement l’Afrique a un grand défi à relever.
Quel changement organisationnel pour L’Afrique l’après covid ?
Le changement de paradigme s’impose petit à petit dans le continent, nos dirigeants devront tendre l’oreille à nos experts, nos intellectuels, nos guides religieux, la diaspora africaine, les sociétés civiles pour le bien du continent, ils devront lire nos auteurs qui connaissent mieux nos réalités.
Cheikh Tidiane Gadio disait «. L’Afrique n’a aucun avenir si, avec ce qui se passe avec le Covid-19, nos leaders continuent de prêcher « l’intégration lente au rythme d’une tortue avec des freins » et s’ils continuent de refuser l’unité politique ou le fédéralisme ».
Et si nous capitalisions tous ces enseignements tirés de ces visioconférences en ce moment du covid pour un bon modèle de développement endogène ?
Cinquante penseurs, activistes, artistes et décideurs africains, réunis par l’économiste togolais, Kako Nubukpo, et le sociologue sénégalais, Alioune Sall, ont signé un texte appelant à la mobilisation des « forces vives » contre la pandémie.
Un appel à mettre en commun leurs réflexions pour repenser l’Afrique et contrer les récits prédisant la « fatalité » d’une catastrophe, l’analyste Politique et critique d’art ivoirien, Franck Hermann Ekra disait à ce niveau que : « le Covid-19 peut être l’opportunité de penser « l’Afrique d’après ».
Les potentialités de l’Afrique ne sont plus démontrées, et les propositions ne manquent pas sur tous les domaines (santé, éducation, emploi, environnement, TIC, etc.., ce qui manque c’est le manque de volonté, de stratégie, de la vision, je dirais toujours maintenir le statu quo pour reprendre le même Cheikh Tidiane Gadio : « Il faut critiquer et se démarquer de ce que j’appelle « les chevauchées solitaires de nos États ». Si, après le Covid-19, nos États maintiennent le statu quo, retournent à la situation antérieure, cela ne sera plus une chevauchée solitaire, mais une chevauchée suicidaire. Le monde va se reconfigurer, nous laisser sur le quai et continuer de jouir de nos faiblesses auto-infligées et de nos richesses ».
Il faut enfin cette solidarité entre les pays Africains pour épouser cette émancipation tant attendu, ce développement digne de son nom.
Le leadership africain doit voir le jour.
L’Afrique est à la croisée des chemins. Elle est désormais au cœur des préoccupations de développement dans lesquelles sont engagés ses dirigeants depuis plusieurs décennies. Ces derniers peinent à trouver une issue heureuse à partir de laquelle l’Afrique pourrait jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale.
Il est nécessaire de réfléchir à une nouvelle génération de leaders, capables de relever plusieurs défis.
Ensemble bâtissons une nouvelle Afrique, oui pour une Afrique solidaire et prospère.
SOULEYMANE MANGASSOUBA dit Jules