Une grosse affaire de détournements de fonds publics défraie une fois de plus la chronique en Mauritanie où le pillage des ressources de l’Etat se poursuit dans l’impunité la plus totale.
Cette nouvelle affaire qui fait la une de la presse porte sur un détournement estimé à près d’un million de dollars. Certaines sources font état de la disparition des caisses d’une somme beaucoup plus importante.
Une enquête interne serait en cours pour situer les responsabilités. La somme en question est libellée en dollars car elle provient des réserves du pays en devises. Quand on sait que le système mis en place par l’administration de la banque implique plusieurs personnes on ne peut que soupçonner une complicité qui aura permis de faire main basse sur ce gros pactole.
Ce méga détournement n’est malheureusement pas le premier du genre en Mauritanie. L’on se rappelle qu’à l’été 2009 deux responsables du projet national de lutte contre le sida financé par la Banque Mondiale (BM), en l’occurrence le coordinateur du projet et sa directrice exécutive des proches du régime d’alors avaient détourné la bagatelle de 1,7 million de dollars. Mais la principale responsable n’avait passé que quelques mois en prison.
Et pour revenir au détournement de la BCM, le ministre de l’économie et de l’industrie Mr Aziz Ould Dahi qui a dirigé la BCM de janvier 2015 à janvier 2020 est le mieux placé pour résoudre l’énigme.
Quoiqu’il en soit, ce détournement peu commun devrait mettre la puce à l’oreille du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazwani dont le pouvoir est profondément miné par les hommes de l’ex président Ould Abdel Aziz auquel le pouvoir actuel a déclaré une guerre ouverte.
Le président Ghazwani n’est pas du tout à l’abri de mauvaises surprises comme celle là qui seraient exécutés par des hommes de l’ombre pour nuire à son régime.
Par ailleurs il est grand temps de mettre fin à l’hémorragie et de mettre en œuvre un mécanisme à l’algérienne pour éviter le pillage systématique des biens publics qui mine toutes les actions de développement.
Bakari Guèye