Le 27 avril dernier, par visioconférence, s’est tenue une session extraordinaire des chefs d’Etat du G5 Sahel. A l’issue de cette session présidée par Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président en exercice du G 5 Sahel, les chefs d’Etat ont attiré l’attention de la communauté internationale sur « les tensions sociales sans précédent qui résultent de la pandémie du Covid19. Ainsi, « la récession pourrait faire basculer des populations entières dans une grande précarité, ouvrir la voie à une crise alimentaire aigue, anéantir tous les espoirs de voir se concrétiser les Objectifs de Développement Durable et servir de terreau à l’expansion du terrorisme et de l’insécurité.»
Les Chef d’Etat du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad ont lancé un appel à la communauté internationale « pour que soit prise la mesure du péril qui menace aujourd’hui leurs pays regroupés au sein du G5 Sahel. » Ils ont noté, « qu’au-delà du drame humain causé par cette tragédie, la pandémie du COVID-19 a fait entrer l’Afrique et le monde dans une récession d’une ampleur jamais égalée qui se traduira, en Afrique, en 2020, par une récession comprise entre 2 et 5,% et qui pourrait atteindre 8% pour certains des Etats membres. »
Pas de trêve pour les groupes armés
Les pays du G5 Sahel, confronté au terrorisme chronique, a une fragilité écologique très marquée, semble encore plus vulnérables à la pandémie du COVID-19. Les groupes armés, eux, n’observent guère de trêve COVID. Ils continuent de sévir, de tuer, de déplacer les populations…Sans un soutien de grande ampleur, les pays du G5 Sahel auront du mal à concilier efforts de guerre pour la sécurité et effort contre le COVID 19.
Le ministre mauritanien des affaires étrangères, dans une déclaration à la télévision nationale, a insisté sur un autre aspect de la fragilité des pays du Sahel. Ismail Ould Cheikh a noté qu les fermetures des frontières, les confinements et autres mesures anti-Covid19 précarisent encore plus des millions de sahélien vivant au jour le jour dans l’informel.
Les Chefs d’Etat en ont appelé, « à une réaction internationale énergique face à l’ampleur de la pandémie du COVID-19 qui prenne en compte les spécificités des pays du G5 Sahel, déjà profondément impactés par la lutte contre le terrorisme et les effets dévastateurs de la sécheresse. »
En plus des efforts consentis par le G20, le FMI, la Banque Mondiale, l’UE, la BAD et salué par les chefs d’Etat, les pays du G5, confrontés au terrorisme et a la sècheresse ont besoin d’un effort supplémentaire. L’annulation de la dette demandée par la France est encore beaucoup plus pertinente pour ces Etats. . Tout en accueillant favorablement le moratoire sur la dette initié par le G20 et le Club de Paris, « les Chefs d’Etat du G5 considèrent que seule l’annulation pure et simple de la dette extérieure des Etats constitue la solution. »
Les Chef d’Etat ont enfin
invité «l’ensemble des partenaires à prendre des mesures concrètes et urgentes
en vue de mobiliser des ressources supplémentaires pour soutenir les plans
nationaux de relance économique qui permettront aux Etats du G5 Sahel de jeter
les bases d’un développement durable. »
Visioconférence G5 Sahel-Union européenne
Le 28 avril, le Président en exercice du G5 Sahel, Mohamed Cheikh El Ghazouani et le Président du Conseil européen, Charles Michel, ont co-présidé, une visioconférence avec l’ensemble des Chefs d’État du G5 Sahel, en présence de la Vice-Secrétaire Générale des Nations unies et du Président de la Commission de l’Union africaine.
Lors de cette visioconférence, « les dirigeants ont adopté une Déclaration conjointe des membres du Conseil européen avec les États membres du G5 Sahel. Les dirigeants ont convenu de poursuivre les efforts conjoints afin d’élargir la Coalition pour le Sahel à d’autres partenaires internationaux. »
« Au vu de la gravité de la situation dans les pays du G5 Sahel ainsi que leur vulnérabilité face à la propagation du COVID-19, les co-Présidents ont souligné l’urgence d’une solidarité effective de la communauté internationale afin d’apporter une réponse efficace et durable à la pandémie du COVID-19 dans le monde, en Afrique et dans le Sahel en particulier, notamment pour limiter l’impact sanitaire et économique de cette crise. »
Les co-Présidents ont salué la Déclaration du Sommet extraordinaire du G5 Sahel tenu le 27 avril 2020, consacré à la pandémie de COVID-19 dans l’espace du G5 Sahel. Ils ont pris note de la sollicitation par le G5 Sahel de la communauté internationale à prendre en compte les demandes du G5 Sahel pour faire face à la crise du COVID-19. Ils se sont engagés à en informer les membres du Conseil européen, ainsi que les partenaires internationaux, en vue de d’examiner les demandes des pays africains pour l’annulation pure et simple de la dette africaine, en réponse aux conséquences de cette pandémie sens précédent.
Les co-Présidents appellent la communauté internationale à poursuivre les efforts afin soutenir les pays du G5 Sahel dans leurs efforts afin de combattre les conséquences du COVID-19.