(Le Monde.fr avec AFP) Le correspondant de RFI en langue haoussa au Cameroun, Ahmed Abba, est sorti de prison vendredi 22 décembre, après vingt-neuf mois de détention, a-t-on appris auprès de son avocat. « Ahmed Abba a quitté la prison de Yaoundé vers 21 h 15. Il est avec moi depuis sa sortie, il se porte bien », a déclaré Me Charles Tchoungang. L’information a été confirmée par la rédaction de RFI.
Condamné en 2016 à dix ans de prison pour « blanchiment d’actes de terrorisme », M. Abba a été acquitté jeudi de cette accusation par le tribunal militaire de Yaoundé, mais condamné à vingt-quatre mois de prison pour « non-dénonciation ». Il était donc, de fait, libérable, après avoir passé vingt-neuf mois en préventive.
Jeudi soir, la direction de RFI s’était dite « soulagée à la perspective de cette libération imminente permise par la justice camerounaise ». Soulignant la « vacuité du dossier d’accusation », RFI avait réaffirmé « qu’en dépit de cette condamnation déjà soldée par les années passées en détention, Ahmed Abba n’a fait que son travail de journaliste ».
Boko Haram
Correspondant de RFI dans le nord du Cameroun, le journaliste avait été arrêté en juillet 2015 à Maroua (nord), où il couvrait la crise liée au groupe djihadiste nigérian Boko Haram. Il était soupçonné par les autorités d’avoir collaboré avec les terroristes et de ne pas avoir partagé les informations qu’il détenait.
Son procès en appel a connu de multiples reports ces derniers mois. Son procès en première instance avait été reporté à 18 reprises pendant deux ans.