Point de vue: L’ex Président Ould Abdel Aziz sera-t-il jugé ?

Le retour précipité de l’ex président Mohamed Ould Abdel Aziz et sa tentative désespérée de faire main basse sur l’UPR en disent long sur les intentions de l’homme qui avait apparemment cru aux rumeurs persistantes selon lesquelles il serait toujours le maître du pays et que son ami et successeur ne serait qu’une marionnette.

 

Il pensait rééditer le coup de 2008 

L’ex Général et ancien chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz pensait ainsi rééditer le coup de force de 2008 contre le président démocratiquement élu, Mr Sidi Ould Cheikh Abdallahi, qu’il déposa manu-militari, sans autre forme de procès.

Cette fois-ci la manœuvre n’a pas marché et ce fut un échec cuisant. Pourtant Ould Abdel Aziz avait bien préparé le terrain en plaçant ses hommes de confiance au niveau de l’appareil militaro-politique.

Mais le président Ghazwani avait bien flairé le piège et s’était très vite attelé à démêler l’écheveau, d’abord en éloignant les éléments suspects au sein de l’appareil sécuritaire, ensuite en s’assurant le soutien des pontes du parti, coupant ainsi l’herbe sous les pieds de Aziz, qui s’est jeté dans la gueule du loup.

Ainsi, l’UPR qu’il ambitionnait de diriger pour en faire un tremplin pour la reconquête du pouvoir, lui a tourné le dos. Tout son plan était du coup tombé à l’eau.

il a affirmé qu’une commission d’enquête parlementaire est une menace contre la stabilité du pays

Et ses déclarations à l’emporte pièce au cours de sa fameuse conférence de presse n’ont fait que l’enfoncer davantage. En déclarant qu’il était riche Ould Abdel Aziz donne le flanc à tous ceux, et ils sont nombreux, qui exigent son jugement pour enrichissement illicite.

Et croyant bien dire, Ould Abdel Aziz a affirmé qu’une commission d’enquête, comme celle exigée par les parlementaires, constituerait une menace contre la stabilité du pays, une manière pour lui de dire que de hauts responsables et même des membres de l’actuel gouvernement sont impliqués, au même titre que lui. Il compte ainsi les prendre comme un bouclier humain pour échapper à la justice.

Seulement, à en croire les ONG et les personnalités indépendantes qui suivent de près ce dossier, l’ampleur de la gabegie donne le tournis, notamment en ce qui concerne les marchés douteux passés dans les domaines de l’électricité, de l’approvisionnement en eau et de l’agriculture.

La balle est maintenant dans le camp du pouvoir qui gagnerait beaucoup à récupérer tous les biens mal acquis, et il pourrait pour se faire, s’inspirer du modèle algérien, avec le démantèlement en cours de l’empire économique du clan Bouteflika.

 Bakari Guèye

gueyebakary22@yahoo.com

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