Samedi, 28 septembre s’est tenu à Nouakchott un atelier de formation et de sensibilisation sur la vulgarisation de la stratégie nationale pour la promotion de l’abandon des (MGF/E) et pour la lutte contre le mariage d’enfants.
« Aucune culture ne peut se prévaloir de la défense et de la prévention de son identité culturelle en se livrant à des pratiques attentatoires à la dignité humaine. » a dit Abdoulaye Doro Sow, sociologue qui intervenait au cours de cet atelier sur les pratiques traditionnelles néfastes (PTN) organisé par L’ONG Agir Pour Le Bien-être Des Enfants Personnes Agées Déficientes (ABEPAD).
Selon Abdoulaye Doro Sow, ces PTN constituent de graves violences de droit des fillettes et de la femme.
« Les MGF sont une pratique attentatoire à la dignité de la femme, une violation des droits de la femme. » A –t-il poursuivi.
« Selon la charia tous qui nuit à la santé est prohibé »
Présent à l’atelier, l’Imam Ould Boyya est intervenu après l’ouverture de l’atelier sur la vision islamique des PTN. « Selon la charia tous qui nuit à la santé est prohibé. »A-t-il dit dés le début de son intervention. Ould Boyya a souligné que les hadiths cités pour justifier l’excision n’ont pas un degré solide d’authenticité.
Le prophète aurait été témoin d’une scène d’excision et aurait dit à l’exciseuse de ne pas exagérer en mutilant la jeune fille. A rappelé Ould Boyya qui a insisté sur le fait qu’aucune des filles du prophète ni celles des khalifes qui lui ont succédé n’ont été l’objet d’excision.
Autre intervenant, Dr Abdellahi Dieng, gynécologue et expert santé maternelle, a indiqué qu’en Mauritanie 626 femmes meurent en donnant la vie sur 100milles naissance vivantes. « Sur 1000 accouchements, 2/3 des femmes souffriront de la fistule obstétricale et seront exclues de leur société. » A dit Dr. Dieng avant de rajouter en parlant de mortalité infantile que sur 1000 naissances, 46 enfants n’auront jamais l’occasion de fêter leur 1er anniversaire.
Dans son exposé, l’expert en santé maternelle a indiqué que beaucoup de femmes souffrent silencieusement de la fistule obstétricale consécutive aux mariages précoces.
« Les mariages forcés et précoces maintiennent les jeunes filles dans des conditions de pauvreté. »
Il est également ressorti de la communication du gynécologue que chaque année plus de 12millions de filles sont mariées de force avant l’âge de 18 ans. « Ces filles voient alors leur droit à l’enfance et à l’éducation volé et leurs perspectives d’avenir et d’évolution limitées. » A-t-il souligné. « Les mariages forcés et précoces maintiennent les jeunes filles dans des conditions de pauvreté et d’impuissances de génération en génération en plus de cela d’autres subiront des mutilations génitales tout au long de leur développement. » A déploré Dr. Dieng qui a rappelé que les conséquences immédiates de l excision sont les décès, l’hémorragie, le choc, la lésion des organes, la rétention urinaire et l’infection ou le tétanos.
Les mécanismes et sources juridiques liées à la prise en charge des pratiques traditionnelles néfastes (PTN) ont fait l’objet d’une présentation effectuée. Le Consultant qui en a fait la présentation a rappelé les différents textes et les structures existant en Mauritanie. Parmi ces mécanismes, il a cité la CEDEF, la CDE, entre autres textes protecteurs des femmes et des enfants.
L’ABEPAD qui a organisé cette rencontre grâce au financement de son partenaire SHIRAKA des Pays Bas, est une organisation de la société civile mauritanienne dirigée par Madame Yandé Sall, militante active pour les droits des femmes et des enfants. Selon elle, il est important que les jeunes soient suffisamment sensibilisés pour mieux porter la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes.
TEGUE MBODJ (stagiaire)