Dans un courrier daté du 6 mai 2019, l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME) a invité les candidats à la présidentielle à pendre en compte la question des violences sexuelles dans leurs programmes. Rappelant la grande recrudescence des violences sexuelles qui sévissent en Mauritanie ces dernières années, Madame Zeinabou Mint Taleb Moussa, la présidente de cette ONG a souligné que selon les données du Centre El Wafa de l’ONG/AMSME spécialisée dans l’accompagnement et la prise en charge des violences sexuelles, entre 2000 et 2019, « 3.120 femmes, filles et garçons ont été violés uniquement à Nouakchott ».
A ce courrier adressé aux six candidats à la Présidentielle, seul Mohamed Lemine Mourteji El Wafi a répondu.
Ci-dessous l’intégralité de la lettre :
Monsieur le Candidat aux Présidentielles de 2019
Monsieur le Candidat,
Nous observons une grande recrudescence des violences sexuelles en Mauritanie ces dernières années.
Entre 2000 et 2019 3.120 femmes, filles et garçons ont été violés uniquement à Nouakchott selon les données du Centre El Wafa de l’ONG/AMSME qui est spécialisée dans l’accompagnement et la prise en charge des violences sexuelles.
Les principales causes majeures sont l’impunité des auteurs et l’insuffisance des lois qui les criminalisent, s’ajoute à cela la difficulté de preuves dû au manque de l’examen de l’ADN et la défaillance de la médecine légale.
Monsieur le Candidat,
Devant cette situation des violences sexuelles aucune stratégie ni politique ne sont déjà prise en compte par les pouvoirs publics.
Nous venons auprès de vous pour insérer la lutte contre ces violences barbares dans votre programme présidentiel.
En attente d’une réponse favorable de votre part, nous vous demandons de nous accorder une audience pour plus d’éclaircissement.
Veuillez, agréer, Monsieur le Candidat, nos salutations distinguées.
N°42/AMSME/2019
Nouakchott, le 6 mai 2019
LA PRÉSIDENTE
Zeïnebou Taleb MOUSSA