Bogota au rythme de l’équité et de l’action : la voix francophone africaine à l’honneur à la 7ᵉ Conférence internationale sur la planification familiale.

Bogota,3–6 novembre 2025 – Accueillie pour la première fois en Amérique latine, la 7ᵉ Conférence internationale sur la planification familiale (ICFP 2025) a réuni des milliers d’acteurs mondiaux à Bogota autour d’un objectif commun : faire de l’équité une réalité par l’action. La voix francophone africaine y a particulièrement brillé, portée par l’engagement du Partenariat de Ouagadougou et de jeunes leaders venus du continent.

Organisée par l’Institut William H. Gates Sr. de l’Université Johns Hopkins, en partenariat avec le Gouvernement colombien, Profamilia et la Fondation Valle del Lili, la conférence a rassemblé plus de 8 000 délégués issus de 120 pays, dont 50 ministres de la santé, des parlementaires, des chercheurs, des jeunes activistes et des agences onusiennes.

Placée sous le thème « L’équité par l’action : promouvoir la santé et les droits sexuels et reproductifs de chaque personne », cette édition intervient dans un contexte mondial marqué par un recul des droits sexuels et reproductifs et un déficit de financement estimé à 1,5 milliard de dollars d’ici 2030.

« La contraception sauve des vies. Elle constitue la première ligne de défense contre la mortalité maternelle », a rappelé Diene Keita, directrice exécutive de l’UNFPA, appelant à transformer les données en politiques publiques concrètes.

Pour Marta Royo, directrice exécutive de Profamilia, l’accueil de la conférence en Colombie représente « une reconnaissance des progrès de la région en matière d’innovation et de résilience ».

« Nous ne nous contentons pas de répondre aux défis mondiaux, nous façonnons des solutions », a-t-elle souligné.

Avec plus de 2 000 présentations scientifiques, l’ICFP 2025 a mis en avant l’innovation, la recherche et les données probantes comme leviers du changement.

discussions se sont articulées autour de cinq grands axes :

Innovation et technologie,et les outils numériques révolutionnent l’accès aux services de santé reproductive, notamment dans les zones isolées.

Financement durable – De nouvelles analyses démontrent la rentabilité économique des investissements dans la planification familiale.

Égalité de genre – Des études sur la contraception masculine ouvrent de nouvelles perspectives d’implication des hommes.

Jeunesse et inclusion – Les jeunes, y compris ceux vivant avec un handicap, utilisent les médias numériques pour transformer les discours sur la santé sexuelle et reproductive.

Le Sommet de la jeunesse, organisé en amont de la conférence, a donné le ton : des centaines de jeunes leaders du monde entier ont échangé sur les défis liés à l’accès à l’information, l’équité et la participation intergénérationnelle.

Ces espaces de dialogue illustrent une réalité nouvelle : les jeunes ne sont plus des bénéficiaires, mais des acteurs de changement porteurs de solutions locales et innovantes.

La participation francophone africaine a été particulièrement remarquée à Bogota.

Selon Djenebou Diallo, membre du comité scientifique de l’ICFP et représentante du Partenariat de Ouagadougou (PO) :

« Près de 617 résumés francophones ont été soumis pour l’ICFP 2025, presque le double par rapport à 2022. »

Ce record témoigne de la montée en puissance des acteurs d’Afrique de l’Ouest et du Centre dans la production de connaissances et le plaidoyer pour les droits reproductifs.

Le jeune leader guinéen Apolinaire Loua a d’ailleurs remporté la 3ᵉ place du concours international de posters grâce à son approche novatrice sur la participation communautaire.

Le 4 novembre, le Side Event du Partenariat de Ouagadougou intitulé « Les domaines négligés de la santé reproductive et de la planification familiale » a été l’un des temps forts de la conférence.

Le troisième jour, le PO a pris part à une séance spéciale célébrant l’impact mondial de l’USAID sur la santé sexuelle et reproductive, rappelant l’importance de ce partenaire historique.

Le partenariat a également participé à une discussion avec Afrobarometer et le Population Institute sur les perceptions citoyennes liées à l’autonomie des femmes et à la contraception, à laquelle le Dr Ben Moulaye Idriss, Directeur général de la santé et de la reproduction du Mali, a partagé sa vision du futur démographique du Sahel.

«Les jeunes leaders du PO ont brillé à travers leurs présentations d’affiches, certains ayant été récompensées parmi les meilleures de la conférence  une belle reconnaissance du leadership ouest-africain », a déclaré Marie Ba, directrice du Partenariat de Ouagadougou.

Grâce à ses sessions thématiques et son accompagnement des jeunes, le PO a renforcé la visibilité des initiatives africaines et la coordination francophone à l’échelle mondiale.

À moins de cinq ans de l’échéance 2030, l’ICFP 2025 appelle à transformer les données en actions concrètes afin de garantir que chaque personne puisse exercer pleinement ses droits reproductifs.

« Les données probantes doivent aller plus vite que l’idéologie. À Bogota, science, communauté et leadership politique s’unissent pour protéger les droits et reconstruire la dynamique mondiale », a déclaré le Dr Philip Anglewicz, président du Comité de pilotage de l’ICFP.

L’aventure se poursuivra à Lomé (Togo), qui accueillera la 14ᵉ Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou, du 16 au 18 décembre 2025.

Cette édition rassemblera près de 500 participants autour d’un thème stratégique :

« Accélérer le financement domestique des DSSR : quelles stratégies pour un engagement durable »

                                                                                                                  Hawa Bâ

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