Par Bakary Tandia, Human Rights Advocate
C’est avec un sentiment de devoir que je fais écho de l’article intitulé, « Maitre Mahamadou Seta Diagana : Unelégende du barreau mauritanien, une conscience du droit, » par Khalilou Youssouf Tandia (CRIDEM le 30 Juillet 2025).Considérant les liens solides et multidimensionnels qui lient Maitre Mahamadou Diagana et Juge Youssouf Khalilou Tandia (Ex- président de plusieurs juridictions et membre du conseil constitutionnel), l’auteur est investi de toute autorité morale pour faire un tel témoignage. C’est un hommage bien mérité á ces deux figures charismatiques du système judiciaire de la Mauritanie qui ont honoré avec dignité leurs serments de servir la justice, rien que la justice.
Je souscris totalement au ton et à la teneur de l’article mettant en exergue le rôle pionnier que Maitre Diagana joua dans le domaine des droits de l’homme en Mauritanie. En effet, outre ses compétences professionnelles en tant qu’avocat internationalement reconnu, il fut un visionnaire en matière de droits de l’homme et de justice sociale. En tant que membre fondateur et premier président de l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH), il laissa un héritage historique qui fit de lui une figure emblématique de la lutte pour la protection de la dignité et de la promotion des droits fondamentaux sans aucune forme de distinction en Mauritanie. Présider une telle organisation– dans les années 1990 durant le régime dictatorial du Président Taya, sous des risques réels, relevait d’un courage exceptionnel qui mérite d’être reconnu.8
La volonté de l’histoire m’avait donné gracieusement l’opportunité d’assister à la première conférence marquant la création de l’organisation. Malgré les risques réels durant cette période marquée par une répression aveugle et sanglante, Maitre Diagana décrivit avec une sérénité impressionnante, le tableau sombre des crimes odieux commis contre des milliers d’innocents citoyens á cause de leur race. L’enthousiasme qui caractérisa sa présentation si bien articulée montra d’une manière claire son courage pour la vérité et sa passion pour la justice. C’est pourquoi Maya Angelou a bien eu raison de dire que « le courage est la plus importante de toutes les vertus, car sans courage, vous ne pouvez pratiquer aucune des autres vertus de manière cohérente. » En fait, sans courage les vertus deviennent creuses et dénudées de toute substance. Alors, ayons le courage de nos convictions.
Il est important de rappeler que les crimes graves dénoncés pendant la conférence, et qui avaient motivé la création de l’organisation, restent impunis. Alors que leurs présumés auteurs continuent de jouir de la protection d’État censé être le garant de la justice.
C’est un grand honneur pour sa MEMOIRE de voir l’organisation devenir une référence sur le plan international sous le leadership successif de Professeur Cheikh Saadbou Kamara (paix á son âme) et de Maitre Fatimata Mbaye. Déterminés á promouvoir cet héritage précieux, ils n’ont ménagé aucun effort pour élever le statu de l’organisation au plus haut niveau comme l’attestent leurs nominations au poste de Vice-président de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, ainsi que les prix prestigieux qu’ils ont reçus en appréciation leur dédication.
Bien que mon engagement dans le domaine des droits de l’homme soit attribuable á des sources multiples, force est de reconnaitre que ma participation á cette conférence historique fut un point tournant en la matière. Et je ne peux qu’être fier d’avoir choisi cette voie de la dignité et de l’honneur.
C’est avec une grande fierté nous allons continuer de célébrer cet héritage si remarquable pendant que nous prions pour le repos éternel de son âme.
Bakary Tandia, Human Rights Advocate
New York City, August 01, 2025.
