Du 10 au 14 décembre, l’Ecole Diamly de Nouakchott a abrité une formation au profit «d’éducateurs d’enfants déficients intellectuels. » Cinq éducateurs mauritaniens venant de Nouakchott et de l’intérieur du pays ont bénéficié de cette formation animée par Boris Christmann de l’Association « solidarité plurielle et Issa Ndiaye du centre national des travailleurs spécialisés –ENTSS). Le module dispensé s’intitule « approche théorique de la déficience intellectuelle. » L’idée est de « professionnaliser cette activité. »
Victimes de rejet social
Les enfants déficients intellectuels, comme expliqué par Boris Christman, regroupent des situations très diverses. Mais « leur caractéristique commune est qu’ils sont victimes de rejet social» qui se manifeste par « la non scolarisation, le déficit de soins… »
Il existe, a ajouté Monsieur Christmann, « des structures qui veulent prendre en charge ces enfants, les soigner…car, bien pris en charge, ils peuvent faire d’énormes progrès et réussir leur intégration sociale. »
Parmi les profils d’enfants déficients intellectuels, le formateur a cité la trisomie 21 (appelée couramment mongolisme), « une maladie génétique qui se manifeste par des retards dans le développement. » les enfants atteint de trisomie 21, « bien pris en charge peuvent réussir socialement. »
Par contre ajoute, le formateur, « c’est beaucoup plus difficile pour les enfants autistes qui, eux, ont des problèmes relationnels qui les isolent. » Espoir : « il existe aujourd’hui des méthodes pour améliorer la communication des enfants autistes par l’image pour les intégrer, voire même les scolariser et en faire des adultes épanouis professionnellement et qui vont se marier et avoir des enfants. »
Exclus du droit à l’éducation
Khalilou Koita, Psychologue en service au centre hospitalier de spécialités de Nouakchott, a pris part à cette session de formation. Il est aussi membre de l’association mauritanienne pour l’intégration et la réhabilitation des enfants et adolescents déficients intellectuels.
Il note que l’un des principaux problèmes de ces enfants, c’est leur exclusion scolaire. « Ces enfants ne bénéficient pas de la scolarisation comme les autres, ils ne sont pas acceptés dans les écoles dites normales » constate Monsieur Koita. La raison : « les carences en ressources humaines et le manque de volonté des pouvoirs publiques. » les parent, ajoute-t-il « se promènent d’école en école avec leurs enfants déficients intellectuels, ils sont rejetés et, ne sachant plus quoi faire, certains en viennent à attacher ces petits à domicile. »
Ces déficiences se présentent sous « des formes légères, moyennes et profondes » explique le psychologue. Et, « leur non prise en charge les transforme en troubles plus graves avec perte d’estime de soi. »
Ces enfants, pris en charge, peuvent réussir. Monsieur Koita donne l’exemple d’une personne atteinte de trisomie 21 qui présente la météo dans une télévision étrangère. « Il faut donner à ces enfants la chance d’évoluer comme tout le monde » conseille le psychologue qui pose le problème en termes de droits à respecter. « Les enfants atteints de déficiences intellectuelles représentent 1% de la population mondiale » Et, « comme tous les enfants atteints de troubles du développement, ils sont souvent exclus, notamment du droit à l’éducation. »
KH. D