Par Bakary Seta Wagué
Le retour de Biram Dah Abeid en Mauritanie le 11 juin 2025 a une nouvelle fois mis en lumière la tension persistante entre le pouvoir en place et l’une des figures les plus emblématiques de l’opposition mauritanienne. À son arrivée à l’aéroport de Nouakchott, l’activiste et député a été retenu par les autorités, tandis que ses partisans étaient dispersés ou empêchés d’accéder au site. Cet épisode illustre la nervosité d’un régime confronté à une contestation populaire croissante.
Un opposant devenu symbole
Biram Dah Abeid, leader de l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA), est reconnu pour son combat inlassable contre l’esclavage et les discriminations en Mauritanie. Trois fois candidat à l’élection présidentielle (2014, 2019 et 2024), il a obtenu 22,10 % des voix lors du scrutin de 2024, se classant en deuxième position derrière le président sortant Mohamed Ould Ghazouani, dont la réélection a été contestée par l’opposition.
Son engagement lui a valu une reconnaissance internationale, mais également des représailles de la part des autorités mauritaniennes, incluant des arrestations et des emprisonnements.
Une popularité qui trouble le sommeil du pouvoir
Le traitement réservé à Biram Dah Abeid à son retour des États-Unis reflète l’inquiétude du régime face à son influence grandissante. Le gouvernement semble craindre que sa présence ne ravive les tensions sociales et politiques, d’autant plus que l’opposant n’a jamais cessé de dénoncer la corruption et les injustices systémiques.
Une situation de défis à laquelle est confrontée la Mauritanie en matière de démocratie et de respect des droits de l’homme. Le pouvoir en place a tout intérêt à engager un dialogue sincère et constructif avec l’opposition et à garantir les libertés fondamentales pour assurer la stabilité et le développement du pays; Autrement, cette vague naissante qui soutient Biram, si elle continue à se gonfler, risque de faire basculer le pays vers une instabilité incontrôlable.