Santé néonatale, partogramme et protocoles de réanimation du nouveau-né

Les activités de la première conférence scientifique de la Fédération des associations de sages-femmes d’Afrique francophone se poursuivent à Nouakchott pour la 3ème journée consécutive.

Les participants alternent visites de terrain, rencontres avec les autorités gouvernementales, les partenaires au développement et ateliers.

Les visites de terrain ont concerné entre autres l’Ecole Nationale Supérieure des Sciences de la Santé où sont formées les Sages-femmes et le Centre de l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME) situé dans la moughattaa d’El Mina.

Cet après-midi une visite est programmée à l’hôpital Cheikh Zayed située à Dar Naim où les visiteurs vont s’enquérir de l’expérience mauritanienne dans le domaine du traitement des fistules obstétricales.

Dans la matinée de ce jeudi, les ateliers se sont poursuivis au Palais des Congrès où les panélistes ont traité des thématiques concernant la régulation de la profession de Sage-femme.

L’allaitement exclusif, un grand défi

Au cours de sa communication sur la prise en charge du nouveau-né, Dr Mouna, Professeur de Pédiatrie a présenté l’expérience mauritanienne dans ce domaine, affirmant que : « Notre plus grand défi au niveau des maternités  c’est l’infection avec les risques de décès néonataux et maternels. »

Mais selon elle le taux de prématurité est faible. Il est plus important en été qu’en hiver. Et le Pr d’ajouter  que le grand défi pour tous les pays en développement c’est l’allaitement exclusif dont le taux n’est pas satisfaisant, contrairement aux pays développés où le taux atteint 80%. Elle déplore le fait que toutes les femmes ayant subi une césarienne fassent recours à l’allaitement artificiel. Elle a souligné l’importance de la PEC précoce des nouveau-nées et des mères et préconise la création d’unités spécialisées de pédiatrie.

La seconde présentation de la journée faîte par le Niger a porté sur les résultats d’une étude intitulée : « Connaissances, attitudes et pratiques de réanimation néonatale par le personnel paramédical de la Communauté Urbaine de Niamey ».

Nécessité de maîtriser de la réanimation néonatale

Il s’agit d’une étude faîte en 2022. L’intervenante a affirmé que 10% des nouveau-nés ont besoin d’une assistance à la naissance. 3% des 120 millions d’enfants nés dans les pays en développement ont besoin d’une assistance à la naissance car ils présentent une détresse respiratoire nécessitant une intervention.

Au Niger, le taux de mortalité maternelle est passé de 24/1000 en 2015 à 43/1000 aujourd’hui.

Cette étude a concerné les 6 plus grandes maternités de Niamey et s’est étalée sur 6 mois ; d’Avril à Septembre.

Pour les résultats ils ont montré un manque réel de maîtrise de la réanimation néonatale. Ainsi, 63% des personnes interrogées (Infirmiers, Sages-femmes) n’avaient pas connaissance du score d’AFGAR et 16% ne connaissaient pas le temps nécessaire pour la réanimation d’un nouveau-né.

68% de ces personnes n’avaient jamais bénéficié d’une remise à niveau dans ce domaine. Cependant 73,3% maîtrisent les fréquences respiratoires mais seuls 31% savent comment chercher le tonus du nouveau-né et 80% ne maîtrisent pas la pratique de l’aspiration.

Donc selon cette étude il n’y a qu’une connaissance approximative de la réanimation du nouveau-né d’où la recommandation concernant la mise en œuvre d’un plan de renforcement de capacités du personnel médical concerné.

Dans sa présentation, Awa Diallo, de l’Association des Sages femmes de Côte d’Ivoire a rappelé que son association créée le 05 février 1995 comprend 74 sections et 4000 membres.

Selon Mme Diallo dont l’intervention a porté sur le partogramme a affirmé d’emblée que 830 femmes meurent chaque jour dans le monde du fait de problèmes liés à la santé maternelle. En Côte d’Ivoire le taux de mortalité maternelle est passé de 614 à 385/100.000 naissances vivantes.

L’accouchement assisté concerne 84% des femmes. Elle a rappelé qu’en février 2018, l’OMS a publié un ensemble de recommandations sur les soins intrapartum et c’est en décembre 2023 que la Côte d’Ivoire a adopté ce nouveau guide.

Intervenant pour apporter une contribution sur le sujet, la présidente de l’Association des Sages-femmes de Mauritanie a affirmé que le partogramme est un outil indispensable, un tableau de bord que toute sage-femme doit connaître par cœur et appliquer. Elle a plaidé pour la création d’un protocole national en la matière afin que chaque sage-femme puisse savoir ce qu’elle va faire. Les sages-femmes doivent dit-elle être toutes au même niveau d’information.

D’autres intervenantes ont insisté sur l’importance du Guide de Gestion du Travail d’Accouchement (GGTA), une nouvelle version du partogramme.

En effet, les 20 premières minutes du nouveau-né sont cruciales et en réanimation on parle de la fameuse minute d’or.

Le temps de réanimation est fixé à un minimum de 20 mn mais selon le Pr Mouna il peut aller jusqu’à 40 mn d’où la prudence qu’elle prône pour les sages-femmes.

Selon elle les protocoles de réanimation sont régulièrement mis à jour par l’académie américaine de pédiatrie, un protocole copié par les européens et tous les autres continents.

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