Je voudrais rendre hommage à mon frère et ami Mohamed Vall ould Oumeir décédé à l’âge de 63 ans, jeudi après-midi à l’hôpital de cardiologie de Nouakchott. Ould Oumeir fut le directeur de l’Agence mauritanienne d’information pendant quatre ans, avant de prendre sa retraite au début de cette année. Il venait d’être nommé, il y a environ deux mois, membre de l’Observatoire national des élections. Mohamed Vall ould Oumeir fut un des fondateurs de la presse privée.
Il était célèbre pour ses articles contre l’ex-président Maaouya ould Taya au début des années 1990, aux côtés de son ami feu Habib Ould Mahfoud. Brillant journaliste, il fut rédacteur en chef de plusieurs journaux francophones, notamment « Le Calame », avant de fonder et diriger « La Tribune ». Il a également exercé l’enseignement en tant que professeur d’Histoire.
Lecteur assidu, journaliste passionné, observateur hors pair de notre vie politique nationale, l’homme aura consacré toute sa vie à l’épanouissement de la Mauritanie. Son talent, son intégrité et sa générosité ont été appréciés de tous. Sa disparition est une perte immense pour toute la communauté des media en Afrique. Son héritage et son influence dans le domaine de l’information inspireront longtemps les futures générations.
Plus que par sa plume créative, c’est en tant qu’intellectuel libre, indépendant et crédible, homme de ferme position, que Mohamed Vall s’est surtout distingué. Avec tout un éventail de qualités : noblesse, honneur, compétence, professionnalisme, rigueur et persévérance – caractéristiques de sa personnalité. C’était un journaliste unique, exceptionnel, atypique et l’unité de son discours, sa cohérence jamais prise en faille, auront été ses plus fidèles atouts.
Il avait des principes auxquels il n’a cessé de croire. En partant de l’étude des faits et des situations, il a cultivé l’ouverture au monde et suivi toutes les fluctuations politiques qui modèlent celui-ci. Grâce à sa formidable analyse et à sa perspicacité sur de nombreuses questions, notre maître a su toujours garder ses distances avec les événements et transcender la subjectivité. Servi par une plume rare, le regretté défunt avait une opinion franche sur tout ce qui concernait les affaires du pays et de notre peuple. Il était toujours capable de dire la vérité avec compétence, finesse et habileté.
Lorsque je l’ai rencontré en 2003, il m’avait impressionné par ses compétences, son professionnalisme et sa respectabilité. Journaliste distingué dont les expériences de vie lui ont appris à triompher de la réalité et de l’opinion, il a toujours honoré sa parole et son engagement envers la Nation.
Avec son décès, la Mauritanie a perdu un grand homme, un grand journaliste, une plume créative et un patriote de cœur, d’âme et d’actes. Je présente mes sincères condoléances à son épouse, à ses filles, à ses parents, au peuple mauritanien et à l’ensemble de notre presse. Je garde de lui le souvenir d’un grand homme généreux, intègre et talentueux. Je demande au Dieu Tout-Puissant de lui pardonner toutes ses éventuelles fautes et de faire de sa tombe un jardin de paradis. Nous appartenons à Allah et c’est à Lui que nous retournerons.
Adieu, Grand Mohamed Vall ould Oumeir, ton sourire va nous manquer !
CHEIKH AHMED OULD MOHAMED INGÉNIEUR CHEF DU SERVICE « ÉTUDES ET DÉVELOPPEMENT » ÉTABLISSEMENT PORTUAIRE DE LA BAIE DU REPOS (NOUADHIBOU)