En Mauritanie, la désertification touche près de 87 % du territoire.En effet, le désert progresse inexorablement vers le sud. De ce fait, le gouvernement accorde un grand intérêt à l’environnement à travers l’exécution du programme « Ewlewiyati » élargi du Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani visant, entre autres choses, à lutter contre le phénomène de la désertification avec la dégradation des terres et la réhabilitation des équilibres du fait des changements climatiques.
Ainsi, l’orientation vers l’éducation environnementale au profit des enfants et des jeunes est une matérialisation de cet intérêt qui vise à inculquer une culture environnementale au sein des membres de la société.
Un programme dans ce sens couvre la période 2021-2024. Ce programme devrait toucher 60 écoles pilotes de l’enseignement fondamental et secondaire déjà déterminées par le ministère de l’Education nationale et de la réforme du système de l’enseignement.
La perte de la biodiversité s’accélère et il est loin le temps, dans les années 70 du siècle dernier, où on pouvait voir des éléphants se balader au Sud du pays.
Aujourd’hui, plus que jamais, la Mauritanie fait face à l’impact du changement climatique-les amplitudes thermiques vécus d’une semaine à l’autre, les inondations destructrices répétées-sont une réalité.
Près de 200.000 ha de terres sont dégradées chaque année.Les forêts, qui offraient environs 80 % des besoins en énergie domestique et en pâturage pour le cheptel ne représentent désormais que 3,3 % de la superficie du pays. La Mauritanie fait face à une grave dégradation de l’environnement. La dégradation des terres y affecte 1,28 million d’habitants sur une population totale de 4,3 millions, sur 60 % de sa superficie totale.
Les scientifiques tirent chaque jour la sonnette d’alarme et de plus en plus fortement.
Mais la coupe d’arbre continue, la carbonisation des maigres ressources en arbres s’accentue.
Dans ces conditions, la préservation de l’environnement est un engagement fort du président mauritanien.
Il aeffet, inscrit cette problématique parmi les axes prioritaires de son programme électoral de juin 2019 « mes engagements » et son programme prioritaire élargi intitulé « PROPEP», à travers son axe 5, consacré à la préservation de l’environnement et la création d’emplois verts pour la réduction de la déforestation, la restauration des terres dégradées, le renforcement de la Grande Muraille Verte et la lutte contre les pollutions.
La grande muraille n’a été réalisée qu’à hauteur de 4 % reste à mobiliser 43 milliards de dollars pour boucler l’ensemble du projet. L’objectif du projet de la Grande Muraille d’ici à 2030 est de restaurer environ 100 millions d’hectares de terres dégradées. Il est mis en œuvre dans 20 pays.
Par ailleurs, les projets, les programmes ainsi que les politiques ne pourront venir à bout du triptyque perte de la biodiversité, impact du changement climatique et lutte contre les pollutions sans un changement urgent des habitudes de vie, un changement culturel du rapport des populations à la nature et à leurs environnements immédiats.
Après avoir ratifié la CNULCD en juin 2001, la Mauritanie a lancé le Plan d’action national de lutte contre la désertification (PAN-LCD), qui adopte une approche intégrée et participative. Ce plan a joué un rôle déterminant dans l’intégration de la réduction de la pauvreté dans les programmes de lutte contre la désertification, en collaboration avec les communautés de base, les autorités locales et les organisations non gouvernementales.
Donc, la prise de conscience existe et les politiques publiques intègrent mieux la question de la lutte contre la désertification.
Bakari Gueye