Mr Hamedine Moctar Kane, candidat à l’élection présidentielle de juin 2024 a tenu cet après-midi à Nouakchott une conférence de presse au cours de laquelle il est longuement revenu sur son projet de société qui dit-il est le fruit de plusieurs décennies de réflexion et dont les priorités sont le règlement des problèmes sociétaux aigus d’abord puis des questions de développement auxquelles fait face la Mauritanie.
Pour lui, les questions de la jeunesse et celles concernant la femme sont des pistes à explorer et sans le règlement desquelles le pays ne pourrait pas avancer.
Règlement du passif humanitaire et du mal vivre des priorités
Et il va falloir pour ce faire affirme Mr Kane mettre en place les infrastructures de base nécessaires et c’est possible car « Nous en avons la volonté, les moyens et l’ambition ».
Ces infrastructures concerneront les routes, les chemins de fer, les ports…
La Mauritanie avec ses capacités ne doit pas être à la traîne et devrait estime-t-il jouer un rôle de jonction et de point d’ouverture au profit des pays non atlantiques.
Grâce à sa vision prospective, il compte régler les problèmes jugés urgents liés au passif humanitaire, au mal vivre, à la discrimination et à l’injustice sociale qui à son avis sévit en Mauritanie.
Il promet ainsi de régler le passif humanitaire en 6 mois après son élection à la magistrature suprême.
Et pour y arriver il faut dit-il s’assoir autour d’une table comme ce fut le cas au Rwanda, en Afrique du Sud et au Maroc. Et c’est du règlement de ce problème que dépendra l’avenir de la Mauritanie selon le candidat. C’est dit-il nécessaire pour éviter une déflagration incontrôlée. Mais assure-t-il cela doit se faire sans un esprit de revanche. Il faut dit-il pardonner mais pas oublier. Il faut consigner ce qui s’est passé dans les livres d’histoire et l’enseigner à l’école. Il faut cartographier les lieux et en faire des lieux de mémoire.
Il faut aussi des indemnisations correctes et appropriées pour les victimes, au prorata des dommages subis.
Le retour de tous les réfugiés, au Sénégal et au Mali sera nécessaire et l’Etat devra demander pardon à la nation et au monde entier car les crimes commis sont abominables, note Mr Kane.
Et le candidat de conclure cette question en affirmant que la Mauritanie est un pays de métissage et plus ce métissage sera renforcé mieux ce sera.
La Mauritanie qui fait face à de grands défis sécuritaires, doit dit-il avoir une armée républicaine et multiethnique pour plus d’efficacité.
S’agissant de ce qu’il a appelé le mal vivre il affirme que les mauritaniens se côtoient mais ne vivent pas ensemble. Il y a dit-il des quartiers de riches et des quartiers de pauvres, ce qui est à combattre.
La plupart des mauritaniens vivent dans des taudis note le candidat d’où dit-il la nécessité de créer une agence qui va s’occuper des logements sociaux.
Et d’ajouter que plus de 90% des mauritaniens vivent mal ce qui affirme-t-il n’est pas normal pour une population d’environ 5 millions. Selon ses estimations les mauritaniens qui vivent bien ne dépassent pas 100.000 personnes.
La Mauritanie pourrait dépasser les pays du Golfe
Et pourtant souligne Mr Kane la Mauritanie est plus grande que l’Egypte un des berceaux de la civilisation et en plus elle regorge de richesse, « un scandale géologique ».
Pourquoi alors s’interroge-t-il la plupart des mauritaniens souffrent et certains vivent avec moins de 100 ouguiyas par jour ?
C’est le travail qui fait défaut. La Mauritanie dit-il aurait pu être plus nantie que les pays du Golfe.
Et il promet de combattre la pauvreté et la misère. Et la résolution de ces problèmes sera couronnée par la réalisation de programmes sociaux.
Au sujet de l’éducation le candidat affirme que l’école mauritanienne est dans l’agonie et que sans école il n’y aura point de développement.
Il promet de régler le problème des langues nationales et d’en faire des langues officielles, d’enseignement et de travail. Car dit-il chaque langue est porteuse de connaissance et de science. Il n’y a pas de langue supérieure aux autres dit-il.
Pour Mr Kane il faut comprendre l’histoire du pays pour envisager l’avenir. Aucun mauritanien ne doit se sentir opprimé, poursuit-il. La création d’un institut pour promouvoir les langues est à l’ordre du jour.
L’école est dit-il le début de la citoyenneté.
La Mauritanie ne doit pas être le gendarme de l’Europe
Le candidat a aussi déployé sa vision sur des questions cruciales liées à la promotion de la condition féminine et à l’émigration, notant à ce sujet que la Mauritanie ne doit pas être le gendarme de l’Europe. Les européens doivent eux-mêmes gérer les problèmes liés à la migration illégale quant à la Mauritanie dit-il elle doit s’atteler à la sécurisation de ses frontières, une tâche qui n’est pas aisé car fait-il observer même les Etats-Unis, pays le plus puissant du monde n’y arrive pas.
Avec l’exploitation de ses richesses gazières, la Mauritanie doit dit le candidat être vigilante car les lobbies gaziers et pétroliers sont un facteur certain d’instabilité.
Le candidat a aussi abordé les questions de la gabegie et de l’esclavage qui regrette-t-il ternit l’image du pays et met mal à l’aise tout citoyen mauritanien.
Les victimes de l’esclavage doivent de son point de vue être indemnisés et bénéficier de la gratuité des logements, de l’électricité et des besoins essentiels.
Quant aux gabégistes, ils doivent être audités et jugés.
Autre promesse du candidat, la révision des salaires au niveau de la fonction publique et leur plafonnage et leur majoration.
A la question d’une probable candidature suscitée par le pouvoir, Mr Kane affirme qu’il n’a jamais eu d’accointance avec les pouvoirs.
Le candidat promet aussi d’investir dans le développement technologique avec la création d’une académie des sciences et d’une agence spatiale. Il compte pour cela s’appuyer sur les experts mauritaniens de haut niveau qui travaillent un peu partout dans les grands centres téchnologiques à travers le monde.
Notons que Mr Hamedine Moctar kane, spécialiste en intelligence économique fait partie de la diaspora mauritanienne basée à l’extérieur du pays. Il vit à l’étranger depuis 30 ans. Il est installé actuellement en France. Il fut cadre au niveau des FLAM dont il a dirigé la section en France.
Il fait partie du groupe ayant décidé de rentrer au pays en 2007.
Après Mamadou Bocar Bâ, Président de l’AJD, c’est le deuxième cadre des ex FLAM qui annonce sa candidature à l’élection présidentielle de juin prochain.
Bakari Gueye