Natif de Boghé, dans le sud de la Mauritanie, Djibril Diaw, cinéaste passionné, a découvert sa passion pour le septième art à Nouakchott. Malgré des études en informatique et gestion à l’Université Gaston Berger de Saint Louis au Sénégal, sa véritable vocation s’est ancrée dans le domaine cinématographique.
Grâce à Abderrahmane Ahmed Salem, pionnier cinéaste réalisateur, il a intégré la maison des cinéastes de Mauritanie. Son parcours a débuté en 2009 avec la réalisation de son premier documentaire « 1989 », plongeant ainsi dans la documentation d’une période sombre de l’histoire mauritanienne. En tant qu’assistant réalisateur sur deux documentaires d’Ousmane Diagana tournés en Mauritanie, il a également contribué au cinéma local. En 2013, son documentaire « Retour sans cimetière », faisant partie de la collection Lumière d’Afrique, l’a contraint à s’exiler en France pendant quelques années en raison de sa sensibilité.
Ses œuvres cinématographiques, par leur esthétique visuelle soignée, explorent de manière profonde et unique les thèmes sociaux et culturels mauritaniens, offrant des perspectives captivantes et des récits authentiques.
Djibril Diaw a étendu sa carrière au-delà des frontières, récoltant des distinctions telles que le prix du Meilleur Documentaire au Festival International du Film des Lacs et Lagunes à Abidjan en 2017 et au Nouakshortfilm à Nouakchott en 2015.
Résidant actuellement en France, Djibril s’engage pour revitaliser l’écosystème cinématographique mauritanien avec une initiative remarquable : le festival du fleuve à Boghé. Pour cette troisième édition, le thème central est celui du « vivre ensemble », rassemblant les artisans des récits visuels et sonores pour démontrer que cette idée n’est pas une utopie, mais une histoire mauritanienne bien réelle.
Houleye Kane