Après le deuxième tour des élections générales en Mauritanie, les contours de la carte politique se précisent. Parmi la centaine de partis-98 plus précisément-qui s’étaient présentés aux différents scrutins, seule une trentaine a prouvé sa relative viabilité en assurant sa survie dans le champ politique.
Pour tout le reste du peloton, le droit à la guillotine sera irrévocable en vertu de la loi qui stipule que tout parti n’ayant pas pu obtenir 1% au cours de deux élections municipales successives, pour une raison ou une autre doit être automatiquement dissous.
appliquer la loi, surtout aux partis à coloration ethnique, tribale, régionale, confessionnelle, voire raciste
Cette fameuse loi date de 2013, année au cours de laquelle il y avait eu des élections. De ce fait, tous les partis-et ils sont légion- qui avaient manqué à l’appel, devraient le regretter aujourd’hui.
Ainsi, la mise à mort de ces partis bizarroïdes, dont certains ne disposent même pas d’un siège, ne doit plus être qu’une question de jours, malgré les gesticulations de leurs propriétaires de présidents qui ont déjà commencé à faire les couloirs, espérant du coup surseoir à l’exécution de la sentence susmentionnée.
Ces élections auront de ce fait eu pour premier résultat positif de contribuer à l’assainissement des partis politiques, un assainissement qui devrait d’ailleurs se poursuivre au sein des partis qui ont réussi à sauver leurs têtes.
En effet, il est grand temps d’appliquer la loi dans toute sa plénitude en interdisant systématiquement les partis à coloration ethnique, tribale, régionale, confessionnelle, voire raciste.
Malheureusement ces critères, on les retrouve toujours dans plusieurs partis, pour ne pas dire tous, mais à des degrés divers.
Seulement, la coupe sèche qui va être opérée dans les rangs des formations politiques devrait contribuer à plus d’unité, de rapprochement entre citoyens d’origines diverses et partant à une plus grande mixité au sein des partis politiques.
Ce n’est en effet qu’à ce prix, qu’il sera possible pour les mauritaniens de réinventer le règles du jeu démocratique, un gage pour la paix sociale, pour la stabilité et pour le développement.
Bakari Guèye