Éditorial : Conseil des ministres : Retour en force des hommes de Aziz

Les nominations intervenues aujourd’hui en conseil des ministres ont consacré le retour en force des hommes de Aziz.

D’anciens ministres dont des inconditionnels de l’ex président ont été en effet nommés à des postes stratégiques (direction de ports et de grandes sociétés d’État).

Et en dehors du fait que les heureux élus n’ont rien prouvé d’exceptionnel lors de leurs précédentes mises à l’épreuve, certains d’entre eux ont été catapultés à des postes totalement en porte-à-faux avec leurs cursus académiques.

Comment des littéraires purs et durs ne comprenant absolument rien à la gestion financière et administrative peuvent-ils se retrouver à la tête de grandes entreprises publiques?

Parmi cette nouvelle vague de promus il y en a qui étaient passés maîtres dans l’art du panégyrique et y en a même un qui avait franchit le Rubicon en déifiant l’ancien président Aziz. 

Et comment peut-on s’attendre dans ces conditions et suivant cette approche désinvolte, à une amélioration de la gestion des deniers publics et de la bonne gouvernance si par ailleurs le principal critère de nomination aux fonctions étatiques, tout degrés confondus, demeure le critère d’appartenance politique, ethnique ou tribal ?

En misant sur le tout politique et en faisant fi du respect des critères objectifs de nomination aux postes administratifs, le président Ghazouani perpétue ainsi une tradition qui a fait jurisprudence depuis la succession au pouvoir, de 1978 à nos jours des hommes en treillis reconvertis en présidents civils ayant troqués l’uniforme militaire contre le costume-cravate.

Cette approche qui cautionne la médiocratie exclut de fait des milliers de cadres compétents et empêche le pays de profiter de toutes ses expertises-et Dieu sait qu’il en a cruellement besoin- et d’évoluer sur le chemin du développement.

L’équipe dirigeante restreinte mue par un instinct grégaire et évoluant en vase clos manque cruellement d’initiative et s’évertue continuellement à reproduire les mêmes clichés qui mènent inexorablement au fiasco.

De ce fait tant que ce modèle inique et obsolète n’a pas été remis en cause et tant que les cadres mauritaniens n’ont pas été sollicités pour leur expertise et non pour leurs capacités laudatives, le pays ne s’en sortira pas.

Bakari Gueye

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