Le responsable de la Cellule de Coordination et de Suivi Evaluation des Projets et Programmes de développement du Hodh Charghi : «L’approche suivie est en fait la première stratégie régionale et une déclinaison de la SCRAPP au niveau local »

Au cours d’une interview accordée au Magazine Spécial Horizons édité par l’Agence Mauritanienne d’Information, Cheikh Abdallahi Ewah Coordinateur de la Cellule de Coordination et de Suivi Evaluation des Projets et Programmes de développement du Hodh Charghi, fait le point sur les objectifs et le Plan d’Actions de cette structure créée en Mars 2021.

Parlez-nous du contexte dans lequel a été créée cette cellule et le rôle qui lui est dévolue ?

Elle entre dans le cadre d’une approche alliant sécurité et développement. Il s’agit d’une approche particulière et novatrice qui s’intègre parfaitement avec le programme du gouvernement. C’est en fait la première stratégie régionale et une déclinaison de la SCRAPP au niveau local.

Il s’agit d’un programme spécial destiné à cette région frontalière avec le Mali et située donc dans une zone marquée par l’insécurité. Il  y a ici un grand nombre de réfugiés maliens, 80.000 au total.

C’est donc sur cette base là et en concertation avec l’Alliance Sahel qu’un diagnostic participatif a été fait en collaboration avec tous les partenaires. Ensuite un Plan d’Actions de développement a été élaboré. C’est une déclinaison de la SCRAPP au niveau régional. Une première stratégie régionale a été faite partant de ce diagnostic.

Nous avons des outils de suivi pour les 29 projets identifiés en coordination avec les partenaires. 

La Table Ronde organisée le 27 Novembre 2021 à Néma, de concert avec les partenaires fut une réussite. Elle s’est traduite par un engagement de 118.584.153 millions de dollars (environ 48 Milliards d’ouguiyas) de la part des partenaires au développement soit 18 millions de plus que ce que l’objectif préalablement fixé.

Comment se déroule l’exécution de tous ces projets et qu’est ce que la cellule compte faire pour en assurer le meilleur suivi ?

Avant la création de cette cellule il y avait toujours eu un problème de suivi et il n’y avait pas d’outils pour assurer la coordination et le Suivi-évaluation d’où la création en mars 2021 de cette cellule. Au 31 décembre 2022, 31,3% des montants promis ont été mobilisés, soit une valeur de 37.214.312 millions de dollars. On considère que c’est une réussite.

Il s’agit là d’un résultat excellent. En effet, 6 projets sur les 29 prévus dans le cadre du programme quinquennal initial, ont été lancés. Un 7ème projet d’une valeur de 6 millions d’euros a été lancé au début de l’année 2023 et un 8ème l’a été à la mi-mars en partenariat avec l’Union Européenne, avec une enveloppe de 2 millions d’euros.

Au niveau de la cellule, nous avons déjà établi une base de données pour tous les intervenants dans la région.

Quels sont les partenaires déjà engagés ?

Il y a la France qui a promis 57 millions 181.386 euros. Elle a déjà engagé 10 millions 511.364 dollars dans 3 projets (PIVRE pour l’eau ; le projet TIK et le projet Islah dans le domaine de la justice.)

Pour sa part, le gouvernement allemand a promis 6 millions d’euros pour le projet Achemime ; 10 communes en profiteront dans le cadre d’un appui au développement local.

L’ONU a promis 7 millions 300.000 dollars. Elle en a déjà engagé 4 millions 700.000 dollars.

L’Union Européenne a promis 14 millions 400.000 Euros. Elle a déjà engagé 10 millions d’Euros.

Au niveau de la cellule, nous avons élaboré un dispositif de suivi des projets.

Donc vous avez un droit de regard sur le choix des projets ?

Nous sommes partis d’une stratégie claire. C’est bien nous qui concevons les projets. Nous décidons de la nature et du lieu d’exécution des projets. Au départ 29 projets ont été identifiés dont 3 projets pour l’AFD dans le domaine du Développement Local.

Tout se fait par concertation car on ne peut pas imposer aux populations des projets qu’ils ne souhaitent pas. Notre orientation est basée sur des projets productifs dans des domaines tels que l’emploi.

Les priorités de la Wilaya c’est d’abord l’agriculture et l’élevage. On doit donner la priorité à la construction des barrages et à l’aménagement des terres. La majorité des projets tendent ainsi vers l’agriculture et l’élevage. 80% de nos interventions concernent ces secteurs productifs. Notre objectif est que le citoyen soit résilient en étant indépendant économiquement.

Nous faisons avec rigueur le suivi évaluation des projets et apportons un appui technique grâce à des experts nationaux et internationaux.

Nous appuyons les projets dans tous les secteurs mais nous avons aussi nos propres projets.

Au départ nous avions 6 partenaires dans le cadre de l’Alliance Sahel. Certains vont augmenter leurs enveloppes.

Comment vous assurez concrètement l’évaluation de tous ces projets ?

L’évaluation que nous faisons est continue. Elle est basée sur des outils scientifiques. Nous évaluons le projet à tous les stades. Nous n’attendons pas la fin du processus pour le faire. Nous avons des indicateurs précis.

Quel message souhaiterez-vous passer concernant la cellule ?

Cette cellule est la première du genre en Mauritanie. C’est le début d’une nouvelle expérience. Le plus grand problème auquel nous avons été confrontés jusque-là c’est la concrétisation des promesses.

Mais, déjà dès la première année, nous avons obtenu d’excellents résultats et les perspectives sont prometteuses. Et le Conseil des ministres qui vient de se tenir ici dans la région exprime une forte volonté de l’orientation de l’Etat qui se traduit par la mise en œuvre d’une politique de décentralisation.

Propos recueillis à Néma Par Bakari Gueye

Source : Mensuel HORIZONS N°033/Avril 2023

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