La pratique des mutilations génitales féminines (MGF) atteint 66% en Mauritanie. C’est le chiffre qu’a révélé Madame Yande Sall, présidente de l’ONG ABEPAD au cours de la cérémonie de clôture du projet de formation et sensibilisation en milieu scolaire sur la promotion de l’abandon de mutilations génitales féminines.
Cette cérémonie qui le 31 mars 2018, a fait l’objet de remise des attestations aux filles-leaders dans les locaux du musée national à Nouakchott, plusieurs invités sont intervenus pour souligner l’urgence de renforcer la lutte contre cette pratique « d’un autre âge, nuisible pour la santé de la femme et freinant ses droits à la dignité. »
Madame YANDE SALL, présidente de l’ONG Agir pour le Bien Être des Personnes Âgées et Déficientes (ABEPAD) s’est dite honorée de la présence du public venu assister à cette cérémonie…Elle a rendu un vibrant hommage à Madame AISSATA KANE, première femme mauritanienne à avoir assumé les responsabilités de ministre dans le pays.
« Nous avons conduit une série de formation sur les M.G.F dans les deux commune de Riyad et Arafat. Cette formation était axée sur la stratégie de lutte contre les mutilations génitales féminines qui constituent une pratique attentatoire a la dignité de la femme et qui porte préjudice à la santé de la femme. » A rappelé Madame Sall qui a poursuivi son propos en rappelant que « selon les résultats de l’enquête MICS menée en 2015, 66,6%des femmes âgées de 15 à 49 ans ont déjà subi la pratique de MGF et que 53,2% des filles de moins de 15 ont été excisées. »
Ces taux atteignent des records au Tagant avec 81% et au Guidimakha avec 96% de cas. A conclut Madame Yande Sall qui en a appelé à l’urgence de combattre le phénomène en le dénonçant avec l’appui des autorités et des défenseurs des droits des femmes.
Pour sa part Dr. RAKI MAMADOU KANE, a fait une présentation sur les MGF qui a porté sur les définitions liées à cette pratiques, ses principes et ses conséquences. Cette présentation a fait l’objet d’un débat au cours du quel, l’anthropologue SOW ABDOULAYE est revenu sur les aspects culturels de la MGF et sa signification dans la communauté halpularen.
Il a notamment expliqué que selon un préjugé social « haddinde » qui signifie exciser est liée à la préservation de la virginité de la fille jusqu’au mariage et que selon une certaine mentalité il est question de garder la dignité. M. SOW a tenu à préciser que la pratique est quasi méconnue ailleurs comme le Maroc, l’Algérie, etc.
Quant à Mme AISSATA KANE elle a souligné que c’est une pratique antéislamique et que les oulémas n’ont pas dit que pour se marier il faut que la fille soit excisée. « Personne n’a le droit de faire souffrir une femme et j’encourage ses jeune fille leaders merci. » A dit Madame Kane.
Présent à la cérémonie SAO IBRAHIM, coordinateur du Fonds Canadien, partenaire de l’ABEPAD, a félicité l’ONG tout en encourageant ses responsables à continuer la lutte et à poursuivre la sensibilisation.
Autre intervenante, Mme AICHETOU CAMARA militante des droit des femmes a félicité Yande pour cette « cérémonie de clôture enrichissante et intéressante. « On doit toujours lutter contre la M.G.F et faire des chansons de poésie pour sensibiliser ». A-t-elle suggéré. .
ASMAA MINT SALEM, une jeune fille leader, élève en terminale a souligné pour sa part, que les MGF ont causé beaucoup de problèmes pour la femme et que pour éviter cette pratique et ses conséquences il faut sensibiliser de façon soutenue.
Compte rendu Hawa Bâ