Comment peut-on passer d’agent de police à Officier de la gendarmerie, chômeur, journaliste, commercent, gérant de pharmacie, candidat a une élection municipale, employé au parlement… ? «Bribes de vie » du Capitaine Leytou Said Abdi Salem, paru aux Edition Joussour Abdel Aziz, est le récit autobiographique d’un parcours d’une rare intensité.
Le Capitaine Leytou, à travers son parcours, revient aussi sur certains évènements de l’histoire récente de la Mauritanie : le début de la guerre du Sahara en 1975, le coup d’état manqué du 16 mars 1981, le coup d’état du 12 décembre 1984, les évènements de 1989…
Apres une longue carrière dans la gendarmerie, capitaine Leytou est mis à la retraite d’office, après passage devant une commission d’enquête. Son retour à la vile civile a aussi été mouvementé.
Sami 21 juin, le centre culturel de la Région de Nouakchott, abritera une cérémonie de dédicace de «Bribes de vie.»
Extrait :
Réussite d’un défilé
« 1975 suivait son cours à grands pas avec son lot d’imprévus et de surprises. L’année devait finir en apothéose car une grande parade était prévue le 28 Novembre, date du quinzième anniversaire de la fête nationale.
Pour la circonstance deux gendarmes élancés et de bonne prestance avaient été prélevés de chaque brigade pour former les éléments du défilé, en plus de l’escadron hors rang. J’avais été choisi par mon unité. Nos journées étaient rythmées par les exercices de parade. Ceux-ci se font d’abord déroulés à l’Etat-major de la Gendarmerie Nationale. Ils se poursuivirent avec le reste des troupes sur la route qui longe la plage et mène au wharf de Nouakchott. Pour ces répétitions générales toutes les formations devant y participer étaient là, fanfare en tête. Le Colonel Mohamed Ould Bah Ould Abdel Khader, connu sous le nom de Colonel Kader, chef charismatique et emblématique du GARIM (groupement aérien de la République Islamique de Mauritanie) commandait le défilé. Il s’évertua à le préparer avec la minutie et la rigueur qui le caractérisent.
Arriva enfin le jour tant attendu. En ce vendredi 28 Novembre 1975 la population Nouakchottoise participe avec ferveur aux festivités dont le clou est naturellement le défilé des troupes. Avec le recul on se rend compte que ce n’est peut-être pas sans raison que les autorités Nationales avaient tenu à lui donner un éclat particulier. Au cours des semaines qui suivront, certains observateurs avertis en percevront les causes.
Après la revue des troupes à pied et motorisées faite par le président de la République, maître Mokhtar Ould Daddah aux abords de l’hôpital national, le cortège s’ébranla. Une foule nombreuse et joyeuse s’était massée tout au long de l’avenue de la dune, qui deviendra plus tard Gamal Abdel Nacer avant d’être baptisée avenue de l’indépendance.»
