Nous connaissons, ces derniers temps, sur l’espace politique, un débat très agité. La sempiternelle question de l’usage et de l’officialisation de nos langues nationales refait surface.
Il n’est point question de revenir sur le sujet. Car, pour nous, le débat de fond se réserve de traiter cette problématique avec beaucoup de pragmatisme, loin de tout à priori idéologique, comme vaine tentative de domination d’une composante sur une autre.
Toutefois, ce débat doit faire l’objet d’une étude très sérieuse avec des projetions très lucides, afin de permettre aux citoyens des générations à venir d’être mieux outillés, dans cet air contemporain devenu de plus en plus complexe.
En réalité, le problème ici n’est pas les oppositions entre les différentes appartenances. Quoi de plus normal dans un pays, qu’un débat contradictoire ? Ne dit-on pas que des discussions jaillit la lumière ? Donc, c’est même un signe de vitalité démocratique.
Cependant, ce débat a pris des proportions inconsidérées, aux allures d’une bataille non soldée des ramifications sur fond idéologique. Au demeurant, un débat qui tourne à la diabolisation, aux invectives et calomnies, au manque de respect des uns vis-à-vis des autres et vice versa. Ce qui transforme le débat politique en un champ de bataille, car dépouillé de tout aspect fraternel.
Aussi, sommes-nous dans deux pays différents au regard de nos oppositions ? La sagesse de nos valeurs ancestrales et culturelles ne doit-elle pas nous renvoyer à un apaisement de nos attitudes et comportements, dans le respect des ressentis des uns et des autres ? Ne dit-on pas, pour paraphraser une pensée philosophique que, « Tout peut se dire et se contredire dans le respect de l’autre ? »
En somme, chers citoyens et citoyennes de la même nation Mauritanienne, prenons nos responsabilités, afin de léguer un héritage sociopolitique digne aux futures générations de ce pays, tel que nous l’avons reçu également de nos prédécesseurs.
En d’autres termes, nous avons besoin d’un débat serein et dépassionné pour aboutir à la paix et nous unir autour de l’essentiel, à savoir la paix sociale et le développement de notre pays.
Parallèlement, accepter que la Mauritanie soit une et indivisible doit être pour chacun de nous un impératif moral à honorer. C’est la seule voie possible pour nous sortir de cette crise. A la veille de ce dialogue national tant attendu, que nous espérons sincère.
Loin de céder à un certain pessimisme ambiant, à un angélisme béat, nous attendons que ce dialogue soit la base et l’expression d’assises démocratiques, basées sur une consultation populaire, dans l’optique de favoriser un diagnostic sans complaisance de notre démocratie et du fonctionnement de nos institutions, sursaut d’orgueil indispensable pour l’éveil de la Mauritanie.
En outre, ce dialogue national est une formidable occasion pour mettre ce pays sur la voie de la réconciliation et du développement. Par conséquent, aujourd’hui, notre vraie bataille, c’est d’obtenir dans l’unité et la détermination, le respect des principes républicains d’une loi exprimant réellement la volonté générale. C’est pourquoi, nous avons un combat à mener, main dans la main sans aucune considération régionaliste, ni Ethnique.
Mansour LY