Tribune: Avec Trump, rien n’est plus vrai et tout est permis.

Avec un micro et un stylo, vautré autour de son bureau ovale, en face des caméras, il biffe des pays sur la carte, d’un trait de plume. Le monde est tétanisé et n’a pas le temps de prendre la mesure de ses annonces fantaisistes et dramatiques, qui se suivent à une cadence infernale. Sa stratégie est de submerger l’actualité avec ses fameux décrets exécutifs. Son arrogance est sans limites. Il ne se pose même pas la question de la justification de ses actes et ne s’embarrasse pas d’essayer d’avancer les raisons de ses décisions.

Je le veux, je le prends. Tel est son credo.

On est dans une situation surréaliste et on peine à croire ce qu’on entend et ce qu’on voit.

Ses interventions intempestives favorisent le désordre international et menacent l’État de droit, la paix mondiale et l’ordre international hérité de la seconde guerre mondiale.Il a une interprétation personnelle du droit interne et international. Il piétine le droit des peuples à disposer d’eux même, le principe de l’intangibilité des frontières et l’interdiction de déportation forcée d’une population. Pour lui, il existe une norme au-dessus du droit international qui est l’intérêt des USA interprété par lui même. Le paradoxe est qu’il est en guerre ouverte avec ses adversaires et ses alliés qu’il accule, sans leur laisser de marge. Et personne dans son cabinet n’est capable de le contredire ou de le « raisonner ». Aux affaires étrangères, il a mis un sioniste intégriste et à la défense un croisé fasciste, sans parler de la clique des évangéliques messianiques qu’il a installés autour de lui. Il a réussi à reléguer George Bush et Condoleezza Rice au rang de piètres modérés.

Pour mémoire, Hitler avait commencé exactement de la même manière, en testant les capacités des alliés, par rapport à ses revendications. Quand il s’est aperçu qu’il n’y avait pas un front commun en face de lui, il en a profité pour exiger plus et il a perdu le sens de la réalité. Les alliés pensaient que Hitler était juste un trublion. Il fallait le prendre au mot, tout comme aujourd’hui, il faut prendre Trump au mot.

Si jamais il arrive à réaliser son plan à Gaza, le monde comprendra trop tard que Trump pourra appliquer le même scénario à tout autre État. Quand il franchit les lignes rouges et que le monde l’accepte sans réagir, il ne s’arrêtera plus et le reste du monde ne pourra plus l’arrêter.

Aujourd’hui, Trump constitue une véritable menace existentielle pour la communauté internationale.A ce titre, un impeachment mondial s’impose.

Mohamed El Mounir

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