Politique :  Le dilemme du FNDU face aux échéances futures

 Il y eut le Front des Partis d’Opposition (FPO), puis la coalition des forces du changement démocratique (CFCD), puis la Coalition de l’Opposition Démocratique (COD) et enfin le Front national pour la démocratie et l’unité (FNDU). Tous ces regroupements ont rassemblé les partis d’opposition décidés à en découdre avec le pouvoir en place. Mais chaque fois, ces regroupements n’ont pas survécu aux échéances électorales.

Aujourd’hui encore le FNDU tente d’envisager les échéances prochaines dans la perspective d’une alliance. Mais comment et sur quelle base ?

Le FNDU qui rassemble des partis et des organisations de la société civile, semble s’acheminer vers une coordination de ses actions. Le plus grand de ses composantes est sans doute Tawassoul qui est déjà présent sur l’échiquier institutionnel avec 16 députés et quelques mairies.

La participation de ce parti est déjà assurée pour les élections locales et les législatives prévues pour 2018. Cependant, dans l’une des déclarations, de son ancienne direction, il a été affirmé qu’il ne sera pas sur la ligne de départ de la présidentielle. A-t-il intérêt à ce que ses partenaires participent ? Et dans quelles conditions, il le souhaite ?

Pour sa part, l’Union des forces du progrès (UFP) a déjà, par la voie de son président Mohamed Ould Maouloud, déclaré sa volonté d’y aller. L’homme qui préside aux destinées du FNDU actuellement a même affirmé qu’ils sont prêts à soutenir toute candidature consensuelle, même si elle vient du dehors.

Entendez par là, «même si le candidat n’appartient pas aux partis du FNDU». On peut aller plus loin pour dire «surtout si le candidat n’appartient pas aux composantes du FNDU», tellement l’accord semble impossible entre eux.

Cette disponibilité à vouloir soutenir un candidat extérieur, si elle l’emporte, voudra dire que ce conglomérat a été incapable de trouver une personnalité consensuelle en son sein.

Ce qui est grave pour des formations politiques dont certaines ont existé depuis des décennies.

On se rappelle qu’en 2007, deux personnalités sont sorties du lot pour s’affronter au deuxième tour : Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et Ahmed Ould Daddah. Tous deux furent les plus jeunes ministres du gouvernement de feu Moktar Ould Daddah renversé le 10 juillet 1978. Le passage des deux hommes signifiait obligatoirement la faillite des groupuscules politiques, les deux hommes n’ayant de passé politique autre que celui d’avoir été ministre au moment de leur engagement (Ould Daddah en 1991 et Ould Cheikh Abdallahi en 2007).

Au sein du FNDU, les débats auraient déjà commencé. Parmi les personnalités «candidatées » à la candidature, on peut compter : Cheikh Sid’Ahmed Ould Babamine, ancien président de la CENI de la période de transition, membre du groupe des personnalités indépendantes et bénéficiant d’une aura indiscutable ; Me Ahmed Salem Ould Bouhoubeyni, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats, ancien président du FNDU, un moment candidat à la présidentielle de 2014, membre lui aussi du groupe des personnalités indépendantes ; Mohamed Ould Maouloud, président de l’UFP et, en exercice du FNDU, leader incontesté du Mouvement national démocratique ; Saleh Ould Hanenna, président du parti Hatem, proche des Islamistes qui l’avaient soutenu en 2007…

En dehors du FNDU, la commission désignée pour réfléchir à la question aurait pensé à Cheikh Ould Hanenna, membre de l’ancien Sénat, chef de file des frondeurs qui ont constitué un bureau du Sénat qu’ils estiment légitime. Il a été question pour eux de prendre langue avec des personnalités comme Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, Mohamed Salek Ould Heyine, Ahmedou Ould Abdalla…

Toutes les démarches et les débats actuels semblent occulter un fait simple : l’année 2018 et ses défis déterminent nécessairement ce qui va suivre. Donc…

 

 

La Tribune (Nouakchott)

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