
Notre dette extérieure est relativement stable. Son encours est estimé à 48%, un niveau historiquement bas. De manière générale, on parle d’endettement significatif quand le ratio dépasse 50% du PIB du pays. Or, nous sommes à un peu plus de 47%.
Une telle performance a été possible grâce entre autres à la renégociation de la dette koweïtie, dont la comptabilisation plombait nos comptes publics, alors qu’il s’agissait d’une dette gelée et qu’il était acquis que notre pays n’allait pas rembourser les intérêts cumulés qui en constituent 90%.
L’annulation des intérêts de la dette koweïtie, avec la restructuration de la dette de l’Arabie Saoudite, devenue consessionnelle en 2022, a permis d’améliorer sensiblement notre situation financière. Notre pays devient ainsi automatiquement éligible sur le marché mondial de la dette, y compris privée. Par ailleurs, il semble que nous ayons recours à des bailleurs non traditionnels (dont l’Inde…) mais à des conditions moins favorables.
Nous pouvons désormais emprunter sur le marché mondial, mais le risque est de retomber dans le surendettement. Même si nos principaux créanciers sont l’Arabie Saoudite et les fonds multilatéraux arabes, nous devons faire preuve de prudence, car la dette privée n’est pas comme la dette multilatérale. Ses conditions ne sont pas les mêmes et il est impossible qu’elle soit effacée.
Nous devons emprunter avec parcimonie et de manière étudiée, surtout pour un pays qui vient de sortir du rouge et ne s’endetter que pour des projets dont la rentabilité est assurée, en évitant les projets pharaoniques, comme ceux lancés par Mohamed Ould Abd EL Aziz, par exemple le port de Njagou, dont on va commencer à rembourser bientôt, sans qu’il génère de recettes quelconques (éléphants blancs).
Mohamed Mounir