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Célébration de la Première édition de la journée mondiale de la langue Soninké à Nouakchott

L’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la Science et la Culture) a choisi le 25 septembre, journée mondiale de la langue Soninké. La communauté Soninké partout, dans son ensemble, a tenu à imprimer à cette journée un cachet particulier.

 Dans la configuration actuelle des Etats Africains hérités de la colonisation, la langue Soninké est identifiée principalement dans les pays suivants : la Mauritanie, le Sénégal, le Mali et la Gambie. Cette communauté est présente également de manière secondaire dans d’autres pays de l’Afrique. Il s’agit de : La Guinée Conakry, la Guinée Bissau, la Cote d’Ivoire…  Sans oublier la diaspora. Il est difficile d’avancer un chiffre exact sur le nombre de cette communauté. Cependant, font  un lien entre les Soninkés d’aujourd’hui et l’Egypte antique ; et le règne des Soninkés sur l’empire de Wagadu ou encore empire du Ghana.  

A l’image d’autres villes, A Nouakchott, capitale politique de la Mauritanie, la communauté Soninké s’est mobilisée pour jouer sa partition. Toutes les activités de la journée ont été organisées dans l’enceinte de la Région de Nouakchott, alors qu’une soirée culturelle a été programmée à la salle de cérémonie de la case.

« Cette journée est non seulement un hommage à la langue soninké, mais aussi une commémoration et une préservation d’un authentique patrimoine national » a déclaré .le ministre mauritanien de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, M. HousseinOuldMedou, a l’ouverture des festivités.

La journée a été marquée aussi par le mot du Professeur Mbouh Seta Diagana,  Directeur de l’Institut pour la promotion et l’enseignement des Langues Nationales (IPELAN). Entre autres, il a remercié tous les participants pour leur enthousiasme et leur élan d’important pour l’événement. 

Des objets culturels et artistiques soninkés ont été exposés avec des livres à proximité du lieu des conférences. 

Une journée marquée aussi par des conférences sur l’histoire et la culture soninké. 

Le premier conférencier Mr Suraqe Jara , cadre et membre de AMPLCS (l’Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture Soninké), appelé en Soninké Wagadu Saane, a noté le développement de l’écriture des langues africaines en caractères latins depuis 1963. Il a exposé l’écriture actuelle de la langue avec une très bonne élaboration morpho syntaxique et phonétique. Il finit par plaider l’harmonisation de l’écriture de la langue Soninké et de la promouvoir dans les nouvelles technologies. A titre d’information, l’AMPLCS cette association a édité le guide manuel d’alphabétisation en Soninké (Digangemunen Kitaabe, 2013). 

 Le deuxième conférencier Mr Abdoulaye Waiga, a rendu hommage à ses prédécesseurs, notamment, l’égyptologue Mr Adama Dramé. Ensuite il a indiqué  que la civilisation égyptienne est fondée par les anciens Soninkés. Il s’est appuyé surtout sur la méthode philologique (science et études des langues) pour illustrer ses postulats. 

 Quant au  Dr Haya Kane, ancien directeur du musée national de Nouakchott, il  a plaidé la   création d’un centre international de civilisation Soninké, suivant l’exemple de l’ex président gabonais Omar Bongo pour  les langues Bantou. Ce Centre, a noté Monsieur Kane, fera ressortir toute la richesse du soninké dans tous les domaines.

Kane Hadya a parlé de la parenté culturelle à travers la langue soninké. Il a donné l’exemple de beaucoup de mots soninké empruntés à la  langue arabe. Ceci, explique-t-il, vient du fait que les Soninkés  étaient les premiers islamisés de leur zone.

Ensuite, ajoute Monsieur Kane, d’autres populations, islamisées a leur tour par les soninké, ont, elles, également, emprunté des mots soninké et arabe. D’où « l’unité culturelle dans la sous régions. »

Monsieur Kane, a par ailleurs, rappelé que « toutes les langues africaines étaient écrites avec leurs propres alphabets. » Apres ce rappel, il a lancé un défi aux intellectuels africains: « faire des recherches sur cet alphabet pour le faire renaitre et s’en servir pour la transcription de nos langues. » L’avantage, indique monsieur Kane, est que « c’est cet alphabet qui peut faire ressortir la richesse de ces langues, leur fécondité. » La langue, en effet, note-t-il  « n’est pas simplement un moyen de communication. Elle permet d’avoir une vision particulière. Chaque langue véhicule une vision particulière de l’humanité, de l’univers. »

C’est pourquoi, souligne monsieur Kane, les Allemand comparent les langues aux lunettes. Ainsi « avec des lunettes bleues, on voit le monde en bleue…Quand on parle français, inconsciemment, on voit le monde comme un français, quand on parle soninké, on voit le monde comme un soninké le voit…. »

Mme Hana Tandia Mbaba a, elle,  déclamé un poème sur l’identité soninké  

 Ce poème est suivi par des démonstrations folkloriques colorées et rythmées par la musique Soninké avec les tenues traditionnelles teintées, les calebasses, les chaussures et les Kharkhamés (Xarxammu). Cette présentation était réalisée par les deux sœurs artistes respective Djedja et Tabara Camara. Les détentrices de la maison de la marque ‘’ Camarni’’.     

 La session de l’après-midi a été marquée par des conférences sur l’impact positif et négatif des réseaux sociaux actuels sur la langue et la communauté Soninké.

Mr Khalil Guidado Koita, Psychologue au Centre Hospitalier des Spécialités au CHS.  

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