Dans le cadre de l’atelier de sensibilisation sur les enjeux des industries extractives en Mauritanie organisé du 30 Mai au 1er Juin par l’Observatoire Mauritanien de Lutte Contre la Corruption (OMLC), une communication sur « la Responsabilité Sociale ou Sociétale des Entreprises (RSE): Principes, critères et normes » a été présentée par Mohamed Yahya EBA Consultant en Management Organisationnel à FEED-Consulting.
La responsabilité sociale ou sociétale des entreprises(RSE) permet la réalisation du développement durable, c’est la contribution des entreprises au développement durable.
La RSE est « l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes ». L’entreprise qui déploie une démarche de RSE va donc chercher à développer des pratiques plus éthiques et plus durables dans son mode de fonctionnement de façon à contribuer aux enjeux de développement durable. »
Derrière la RSE se cachent des es enjeux économiques, sociaux et environnementaux.
Sur le plan économique, la démarche RSE impacte la stratégie managériale puisqu’elle participe à l’anticipation des risques, l’amélioration de l’efficacité et l’optimisation des coûts..
Elle est un vecteur de pérennisation de l’activité de l’entreprise, sur le moyen et long terme.
Cette assertion de la revue Harvard Business Review met en exergue l’importance de la RSE pour les entreprises : « Les décideurs connaissent l’importance de la réputation de leur entreprise.
Celles qui ont une très bonne réputation attirent les meilleurs candidats .Elles sont perçues comme générant plus de valeur, ce qui leur permet d’augmenter leur prix. Leurs clients et leurs partenaires sont loyaux et achètent une large gamme de produits et services. Elles ont aussi une meilleure valorisation boursière .Par ailleurs dans une économie où 70 à 80 % de la valeur marchande vient de facteurs intangibles comme l’image de marque, le capital intellectuel et le goodwill, les organisations sont particulièrement vulnérables à tout ce qui peut nuire à leur réputation. »
Les actions menées dans le cadre d’une politique RSE, notamment en matière d’achats responsables, participent également à la construction d’une relation saine et équilibrée avec les fournisseurs et les sous-traitants de l’entreprise.
S’agissant des enjeux sociaux la RSE comporte un volet social important qui se traduit par des objectifs en matière de conditions de travail, de bien-être et de motivation des collaborateurs.
Les actions mises en place visent à favoriser la qualité de vie au travail, à encourager le dialogue dans un cadre de travail serein.
La RSE intègre également des valeurs en matière d’égalité, de non-discrimination et de juste rémunération au sein de l’entreprise.
Pour les enjeux environnementaux, il s’agit de déployer une politique RSE, c’est également l’opportunité pour l’entreprise de s’intéresser à tout l’écosystème dans lequel elle évolue et aux conséquences de ses activités sur l’environnement.
Elle identifie ses principaux impacts en termes d’émissions de gaz à effet de serre, de consommation de ressources, de production de déchets, pollutions…) et de définition et de mise en œuvre d’un plan d’action pour les réduire et mesurer ses résultats.
Sur le plan de la gouvernance l’entreprise qui souhaite engager des actions en matière de RSE doit avoir une gouvernance qui permette d’appliquer sa démarche à la stratégie globale de son organisation.
Cela implique la création d’un comité dédié, la mise en place d’indicateurs extra-financiers et d’outils pour mesurer la performance et l’atteinte des objectifs RSE.
Le travail avec les parties prenantes est un autre volet important. En effet, pour mener à bien une politique RSE, l’entreprise doit prendre en compte tout son environnement et identifier ses parties prenantes, c’est-à-dire toute entité (individu ou groupe) ayant un intérêt dans ses décisions ou ses activités (clients, fournisseurs, citoyens, riverains, pouvoirs publics ou encore associations, ONG…)
L’enjeu est ensuite de mettre en place et d’entretenir un dialogue avec l’ensemble de ses acteurs pour les intégrer à sa démarche RSE.
Le Rôle fondamental de la RSE est de contribue à la réalisation du Développement Durable, de créer les Changements Sociaux attendus et de travailler à l’amélioration de l’Environnement Social.
Il convient de souligner que les 3 piliers de la RSE sont l’économie, l’environnement et la société.
Par ailleurs, la norme ISO 26000donne aux entreprises et aux organisations les lignes directrices pour agir de manière socialement responsable.
En d’autres termes, il s’agit de travailler de manière plus éthique et transparente en vue d’améliorer la bonne santé et le bien-être au travail. La norme ISO 26000a défini 7 axes de travail à savoir la gouvernance et l’organisation, les droits de l’Homme, les relations et les conditions de travail, l’environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs enfin les communautés et le développement local.
Si la RSE se développe partout dans le monde, elle n’est cependant pas appréhendée de la même manière en Europe, aux États-Unis, en Afrique ou en Asie.
La RSE en Mauritanie
Sur un plan national, des bribes de la démarche RSE se trouvent appliquées par la SNIM à travers la politique de qualité totale, mais également à travers la responsabilité bienveillante de sa fondation.
Les entreprises multinationales qui opèrent dans le secteur extractif mauritanien tentent de développer de timides initiatives pouvant être assimilées à un embryon de mini-projets RSE dont on peut citer les efforts déployés pour encourager certains achats de Micros , petites et moyennes entreprises de commerce et de services sociaux .
Le Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime (MPEM) entreprend actuellement une démarche de promulgation sous peu d’une loi relative à une stratégie nationale visant à promouvoir le contenu local qu’on espère optimale.
Le tissu industriel privé mauritanien, encore embryonnaire, ne se démarque pas des autres entreprises de services qui ne daignent même pas prendre en main leurs responsabilités juridiques pour innover en matière de qualité de vie au travail et réduire les risques de conflits sociaux .
La mise en œuvre d’une démarche RSE pour les PME nationales suppose l’atteinte d’un ensemble de mesures pré requises dont on peut énumérer la prise en main de leur responsabilité juridique, améliorer les conditions de la qualité de vie au travail, insuffler une dose de transparence dans le Management, évaluer les risques prévisibles de leur procès, identifier de façon exhaustive les parties prenante de leur organisation ; instaurer un dialogue avec celles-ci dans la perspective de rendre résilientes leurs entreprises, etc…
Ce n’ est donc pas imminent de voir l’éclosion d’une entreprise privée nationale citoyenne qui commence son chemin par le Développement d’un investissement social par le biais d’une Démarche RSE, note le consultant, mais il est indéniable que les patrons et les syndicalistes mauritaniens doivent s’y mettre pour bénéficier des avantages de la RSE.
La responsabilité sociale ou sociétale des entreprises est une question par nature internationale car elle est liée au modèle de la mondialisation qui a éclaté les chaînes de production à travers le monde. La RSE s’est développée parallèlement à la montée en puissance des multinationales.
Elle propose des garde-fous face au pouvoir de ces organisations devenues aussi, voire plus, puissantes que certains États.
Elle constitue en cela un outil de régulation de la mondialisation.
Et pour conclure, les 4 clés du succès d’une communication responsable selon Gildas Bonnel DG de l’Agence de communication SIDIESE sont : Répondre aux attentes, la co-construction, la sincérité et la transparence du message et la diffusion de l’information.
Le droit et le devoir des journalistes est d’informer les entreprises et les inciter à suivre une démarche RSE. Ces entreprises sont en effet tenues de faire du reporting extrafinancier en diffusant tout ce qu’elles font.
Bakari Gueye