Tribune: Mon avis sur l’appel de Djewol

Depuis, son arrivée au pouvoir, le président de la république, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a privilégié l’apaisement, le dialogue, la concertation : une gouvernance horizontale.

Seulement, le Mauritanien sans généraliser s’accommodent mal avec ce style plein d’élégance et de considération pour les autres, où le président de la république négocie et appelle ses concitoyens à la responsabilité.

Ould Ghazouani est partisan de la gouvernance par la pédagogie qui contraste avec celle de la brutalité et de l’humiliation: la force comme réponse à tout.

Chez nous, lorsqu’un chef est réservé, respectueux et gouverne par délégation ou pédagogie, – soit les meilleures qualités d’un dirigeants-, on ne trouve pas un mot plus reconnaissant pour le remercier qui n’est pas : »mahou endu chakhsiyah » (pour dire qu’il n’a pas de personnalité ou d’autorité) » en Hassaniya.

Cela m’amène à parler de l’appel de Djewol,
du vendredi 17 mars 2023, en marge du festival de Djewol pour la culture, qui est en soi une bonne initiative. Seulement, les Mauritaniens sont plus la majorité réfractaires au changement de comportement par la communication et l’éducation.

L’exemple le plus illustratif est le téléphone au volant. Les campagnes de sensibilisation des GGSR n’ont pas véritablement changé grand-chose.
En revanche, aux premières heures du déploiement de ce corps dans les carrefours de Nouakchott, avec une nouvelle mentalité de tolérance zéro, les résultats étaient probants.
A l’incivisme ambiant des Mauritaniens, la sanction semble être la réponse la plus efficace, surtout lorsqu’elle commence par les plus forts, ceux qui se croient au dessus de la république et de ses lois.

C’est dire que le président de la République a tout essayé par des methodes soft – discours de Ouadane, discours de Tichitt et désormais, l’appel de Djewol – pour amener les Mauritaniens à se départir des idées surannées et anachroniques, en contradiction avec la république, la démocratie et la citoyenneté.

Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a convié tous les citoyens:  » à surmonter les séquelles de l’injustice et de l’iniquité qui teintent notre patrimoine culturel, à extirper de nos discours et comportements les préjugés et les stéréotypes, et à faire face à l’esprit tribal croissant qui est en porte-à-faux de la logique de l’État moderne ».

Cet appel est clair et ne porte pas à équivoque.
Mais, comme dit l’adage, « il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ».

Ces comportements, perceptions et idées d’un autre âge constituent dès lors une menace à l’éclosion d’une unite nationale véritable où la différence n’est pas perçue comme une provocation ou un casus belli, mais plutôt une identitaire complémentaire.

L’appel de Djewol, beaucoup y vont adhérer non pas par conviction, mais juste par mimétisme ou par opportunisme, pour emboîter le pas au président de la République.

D’autres, signeront cet appel en tentant de le réduire seulement à la question du racisme, la difficile cohabitation entre les communautes Noires et Arabes.
Or, l’appel de Djewol, nous interpelle sur toutes les formes de discriminations, d’exclusion et de marginalisation liées à la langue, la culture, la région, la tribu, la race et l’origine sociale etc.

En clair, si l’on est raciste, féodal, esclavagiste, misogyne, et partisan de l’inégalité des hommes à la naissance, on peut se garder de signer l’appel de Djewol en toute honnêteté.

A moins, qu’on accepte de se repentir, en effet, l’appel Djewol est une invite à renoncement à toutes nos tares sociales, des « idéologies » du mal, qui freinent la marche du monde vers une fraternité humaine.

Seyré SIDIBE, OndeInfo

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