Alioune ould Youssouf dit Maham est un grand militant des causes justes. Natif de Tekane l’homme a un parcours exceptionnel. Après de brillantes études en Mauritanie et au Sénégal où il a décroché son master II en Audit et contrôle de gestion science il rentre au bercail et poursuit ses activités politiques et professionnelles. Dans cet entretien exclusif, il revient sur ses débuts dans l’espace politique et raconte toute sa trajectoire empreinte de succès. Il invite les autorités à la retenue et au discernement sur toutes les questions d’intérêt national dont la lancinante équation de la problématique sur les droits humains. Alioune ould Youssouf, cadre à l’assemblée nationale dresse dans cet entretien le bilan de son parcours et adhère à la vison du Président de la république pour une Mauritanie résolument engagée sur la voie de l’ancrage de la démocratie, du développement économique et social dans l’équité et du respect scrupuleux des droits fondamentaux consacrés dans la constitution.
Pouvez vous nous retracer votre parcours politique?
Merci pour la question, c’est prétentieux de parler de soi.
Mon parcours politique a commencé à Rosso à la fin des années 89 comme membre fondateur de la ligue des jeunes pour l’émancipation des hratins du sud, 1990 adhésion au mouvement Elhor cellule Trarza ,d’abord ensuite 1992 comme militant au Parti UFD, puis avec la création de AC je suis devenu militant tout en étant président de la commission de sensibilisation du mouvement section de l’universite de Nouakchoot
Après la dissolution du parti Ac et la tentative de création de CC, j’ai adhéré au projet qui malheureusement n’a pas vu le jour.
Après la fusion avec APP, je suis devenu un militant, jouant les premiers rôles dans ce parti.
En 2008, j’étais parmi les 7 membres fondateurs d’IRA, puis en 2009 membre fondateur du parti MPR, où j’ai été dans toutes les instances et je suis parmi ceux qui ont rédigé sa DPG( déclaration de politique générale).
Quelle évaluation faites vous de la démocratie en Mauritanie?
En Mauritanie comme d’ailleurs la majorité des pays francophones, cette démocratie est arrivée au début des années 90, cette époque d’alors fut caractérisée par la fin de la guerre froide, la dislocation du bloc de l’Est et l’écroulement du mur de Berlin, le monde ainsi était en décomposition et ses lignes bougeaient.
Dans ce contexte trouble la France soucieuse de la préservation de ses intérêts en Afrique s’est vue obligée d’imposer une démocratie taillée sur mesure en Afrique, et c’est ainsi que le président français de l’époque, François Mitterrand avait déclaré dans son fameux discours de la Baule , que désormais l’aide publique au développement serait lié au degré de libéralisation politique ( démocratique), alors la Mauritanie y entre au mois d’Avril 1991 , car elle fut envahie par ce vent qui s’est déclenché en Afrique notamment francophone . Cependant le régime de Taya avait instauré une libéralisation politique de façade répondant plus au besoin d’echaper aux menaces de déstabilisation du régime affaibli par (les séquelles de la crise Mauritano-Senegalaise, les basculement politiques survenus en Europ centrale , la guerre du Golf etc..) qu’à une évolution véritable vers une vraie démocratie.
Tout de même et à mon humble avis le processus démocratique a sensiblement évolué et ce, depuis 1992,date des premières élections présidentielles à nos jours.
Quelle appréciation faites de la situation des droits de l’homme en Mauritanie?
La situation des droits de l’homme doit toujours être prise au sérieux car il y va de notre cohésion sociale et de notre quiétude également.
Vous savez, la Mauritanie est traversée par des arcs d’instabilité d’Ouest en Est et tout ceci dans une zonne géostratégique tourmentée, au plan interne nous avons des plaies cicatrisées certes mais pas oubliées, donc en somme nous vivons une fragilité qui comme une corde rouillée ils y’a une manière de la faire tirée d’un côté comme de l’autre qui peut la faire éclater, donc prudence!
Beaucoup de dysfonctionnements ont existé et demeurent, et il est de notre devoir religieux, moral et intellectuel d’envisager des solutions pérennes.
En réalité sur le plan juridique et institutionnel ( lois édictées et conventions signées) , il y’a une avancée notoire mais qui reste à parachever.
Je ne saurais finir sur cette question sans revenir sur l’assassinat odieux du militant Souvi Ould Cheibanie, un homme que j’ai connu depuis 2000, très remarqué pour son courage pour avoir mené plusieurs combats pour une Mauritanie juste et unie.
Aussi je salue la prise en charge de ce dossier par le président de la république lui même, qui a donné des directives claires à ce que ce dossier soit traité avec rapidité et transparence ce qui fut fait jusqu’à présent et pou la suite nous y portons une grande attention.
Qu’il repose en paix.
Beaucoup de langues se délient ces moments ci et disent , nous ne sentons plus ce Maham que nous connaissons au front par le verbe, l’action et la plume certains même vont plus loin en disant que vous êtes entièrement avec le pouvoir. Que répondez vous?.
La maturité dénote une certaine prise de conscience et le dogmatisme n’est point salutaire, c’est Remon Arron qui disait : » Le choix en politique n’est pas entre le bien et le mal, mais entre le préférable et le détestable ».
Quant on décide de faire la politique, il faut avoir le courage et la lucidité de ses idées et de ses prises de positions.
C’est vrai que depuis certains temps j’ai engagé une profonde réflexion avec des personnes de confiance du pouvoir notamment de ma nouvelle Moughataa de Tekane sur la nécessité de les regagner afin de porter ma voix auprès d’eux. que j’essaye de le nous avons eu à plusieurs reprises des discussions fructueuses ayant eu pour résultat mon repositionnement nouveau. parmi les personnes avec j’ai eu à travailler dans ce cadre , il me plaît de citer Madame Maïmoune Mint Ahmed Salim actuelle Directrice de l’Agence de Développement Urbain.
J’ajoute à celà que depuis l’avènement de l’actuel président de la république, son excellence Mohamed Ould Cheikh Elghoiani , un climat d’apaisement a été constaté, finissant avec la diabolisation et l’instumentalisation sans oublier les projets de développement d’envergure malgré un contexte mondiale difficile.
Cependant ce repositionnement ne m’empêchera pas de continuer à entretenir de bonnes relations avec mes compagnons d’hier tout en leurs souhaitant bon vent.
Notre souhait est d’oeuvrer pour l’avènement d’une Mauritanie juste, unie et réconciliée avec elle même résolument engagée sur la voie de la justice de l »équité, bref d’un État de droit.
Félix.houphouët Bogny disait: » Le vrai bonheur on l’apprécie que l’orsqu’on l’a perdu. faisons en sorte que nous n’ayons jamais à le perdre; mais au contraire à y croire sans cesse par le travail dans la légalité, la justice, la discipline, la solidarité et la fraternité ».
Propos recueillis par MATAKA