3e édition de la Conférence africaine pour la promotion de la Paix : Le vivre ensemble pour un monde apaisé

Du 17 au 19 janvier 2023, le centre international des conférences « Al Mourabitoune » de Nouakchott » a abrité la 3eme Edition de la Conférence africaine pour la promotion de la Paix. Cette rencontre, organisée par le Forum d’Abu Dhabi en partenariat avec la Mauritanie, a choisi comme thème « adhérez tous à la Paix » inspiré d’une injonction divine. Heureuse coïncidence : cette édition a eu lieu au moment où Nouakchott célèbre son statut de « capitale de la culture dans le monde islamique pour l’année 2023. » Des chefs d’Etat et de gouvernement, des représentants de la société civile, des oulémas… y ont pris part. On y a noté aussi une forte présence des femmes et des jeunes. Comme la précédente, pendant cette 3eme Edition, il a été prêché la culture du dialogue, de la tolérance, de la résolution pacifique des conflits…

Au menu de cette 3eme Edition, plusieurs sujets liés à a consolidation de la paix. Il s’agit, entre autres, « de la géographie des foyers de tension en Afrique, de dialogue et réconciliation, de précisions sur les concepts dévoyés de l’Islam (Jihad, Takfir, etc.), de paix et développement et du rôle de la jeunesse dans la promotion de la paix. »

Au cours du sommet tous les discours et déclaration sont donc allés dans le sens de la culture de la paix, de plus de tolérance, de moins d’extrémisme.

« La défense de la paix, de la sécurité et de la stabilité ne peut être effective et efficace qu’en immunisant l’esprit des individus et la conscience des sociétés contre les discours qui glorifient la violence sous toutes ses formes » a déclaré Son Excellence Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie.

Il a precisé « qu’il faut   une action inlassable pour consolider les valeurs de tolérance, d’ouverture, de justice et de fraternité, qui sont à la base de notre religion islamique et l’essence de toutes les religions monothéistes.»

Il a enfin cité l’exemple de la Mauritanie ou a été menée un travail concluant de radicalisation et de lutte contre l’extrémisme : « Nous, en République islamique de Mauritanie, nous nous sommes rendus compte très tôt de la nécessité de faire de la dimension intellectuelle une composante essentielle de notre approche intégrée de la sécurité. Nos penseurs, universitaires et leaders d’opinion ont fait un excellent travail dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme, avec des arguments et des preuves, et dans la diffusion des valeurs de tolérance et de modération, en s’inspirant de la longue histoire de notre pays, dans la paix et la coexistence pacifique. »

Son Excellence le Président de la République Fédérale du Nigéria, Mohammad Buhari, a appelé l’Union Africaine à travailler étroitement avec le Forum d’Abu Dhabi pour promouvoir la culture de la paix dans le continent   du fait de l’existence de foyer d’extrémisme et de guerre dans certaines de ses régions.

Son Excellence, Paul Kagamé, a abondé dans le même sens en appelant à une  volonté politique africaine pour la coordination de  efforts afin de faire face aux multiples défis, dont le terrorisme car la paix,  épine dorsale du développement,  nécessite une action unifiée à travers le continent. »

Le Président du Niger, Son Excellence, Mohamed Bazoum, a salué les efforts des Oulémas dans la lutte contre l’introduction de l’extrémisme dans les sociétés africaines. Il a ensuite indiqué que deux batailles doivent être menées par ces États qui subissent les conséquences de l’extrémisme, l’une au niveau armé,  l’autre, d’ordre intellectuel et culturel, reposant sur le rôle des leaders religieux et culturels pour assoir les bases d’une société solide pouvant faire face aux dangers de l’extrémisme, en s’investissant massivement dans l’éducation. »

Adhérer tous à la paix

Le président du Forum d’Abu Dhabi pour la paix, Cheikh Abdoullah Bin Boya, a déclaré que toute l’humanité est invitée à prendre part à la paix, sans laquelle ni stabilité ni développement ne peuvent être atteints.

Le Cheikh Bin Boya a mis l’accent sur la signification du thème de la manifestation, « Adhérer tous à la paix « . Il a aussi rappelé le rôle que les Ulémas jouent, au sein du Forum d’Abu Dhabi pour la consolidation de la paix, par la sensibilisation, les rappels et l’organisation de dialogues religieux pour dissiper les fausses idées et corriger certains concepts.

Au cours de la conférence, Muhammadu Buhari, Président de la République fédérale du Nigeria, a reçu, des mains de son homologue Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le Prix pour la promotion de la paix en Afrique.

Ce prix, adopté par les participants à la deuxième édition de la Conférence africaine pour la Paix 2022, est décerné aux universitaires, penseurs, jeunes et décideurs du continent africain qui ont contribué à la paix et à la réconciliation.

Femmes et jeunes artisans de la paix

 Autre activité au cours de cette troisième Edition : « la rencontre des Jeunes et des Femmes «Artisans de la paix en Afrique.» cette rencontre, présidée par La Première Dame de Mauritanie, Dr Mariem Mohamed Fadel Dah, a enregistré la présence de jeunes leaders africains, d’universitaires et autres acteurs de la société civile.

Durant cette rencontre, il a été mis en exergue, l’importance de l’implication des jeunes et des femmes dans la consolidation de la paix. »

Parmi les recommandations de cette troisième édition figurent la création d’une université de la Charia et d’une radio émettant, notamment, dans les langues locales pour propager les valeurs de paix. Les conférenciers ont aussi recommandé la mise en place d’un conseil des femmes leaders de paix et un autre conseil de jeunes.

Le communiqué final a insisté sur la nécessité d’adopter le dialogue comme outil unique pour régler les conflits, d’organiser des caravanes de paix dirigées par des oulémas et des notables.

Dans l’esprit des précédentes éditions

L’esprit de la 3e Edition de «la Conférence africaine pour la Paix » et des éditions précédentes apparait clairement dans les thèmes choisis.

A travers, le troisième thème, « Précisions sur les concepts dévoyés de l’Islam », il est question de rétablir la vérité islamique du Coran et des hadiths en déconstruisant certaines lectures extrémistes erronées. En Mauritanie, par exemple, le succès de la lutte contre le terrorisme, est, en partie, du a un travail de déradicalisation, de déconstruction pédagogique de certains discours auprès des jeunes notamment.

Autre thème de la conférence : « La promotion de la paix dans le patrimoine culturel africain.» Au-delà des conventions internationales, le continent africain a une tradition de dialogue, de tolérances, d’acceptation de l’autre, de cohabitation, d’hospitalité…qui peut aider à résoudre ou prévenir les conflits. C’est l’esprit de l’arbre à palabre pour résorber les tensions et réconcilier les communautés.

Il a aussi été débattu « Le rôle des femmes africaines dans la préservation et la promotion de la paix.» Dans le continent comme ailleurs, elles sont les principales victimes innocentes des tensions. Pour prévenir les conflits, pour plus de vivre ensemble, il est nécessaire de leur donner la parole, de les impliquer car elles sont les premières éducatrices.

Khalilou Diagana (ANEJ)

Quotidien National Horizons 8466 du lundi 23 janvier 202

Cheikh Abdoullah Ould Boya : Le savoir au service de la paix

Issu d’une lignée de grands savants qui ont fondé l’une des plus prestigieuses mahadras en Mauritanie, Son Eminence Cheikh Abdoullah Bin Boya est l’un des plus grand érudit de ce siècle et du siècle dernier par l’immensité de son savoir et le foisonnement de sa production théologique. Affable de caractère et ouvert d’esprit, il reste sans compromis sur les questions de la foi.

Sans jamais se départir de sa bonhomie innée et de sa bienveillance naturelle, il sait garder en tout temps une profonde sérénité et un recul par rapport à toute chose, lui conférant ainsi une force inégalée d’observation et d’analyse.

Cheikh Abdoullah Bin Boya a très tôt maitrisé les sciences coraniques, la prosodie du Saint Coran, la Sïra, les Hadiths, le fiqh, la jurisprudence islamique, la langue arabe et ses subtilités, la rhétorique, la littérature arabo-musulmane, les grands courants de pensée. Que dire ? Il est, machaallah, une encyclopédie vivante, pluridisciplinaire, qui s’alimente de tous les affluents culturels et que favorise sa sagesse circonspecte, son intelligence lucide, sa forte capacité de mémorisation et d’interprétation.

Intellectuel de renommée internationale, son aura est établie non seulement dans le monde arabo-islamique mais partout ailleurs où il est cité comme la référence en matière de sciences islamiques.

Bin Boya a l’avantage de cerner les grands défis de l’humanité, les menaces qui pèsent sur l’Homme, les risques auxquels sont confrontées les sociétés. Il sait lire dans les décrépitudes du moment et trouver la lueur de l’espoir. Bien plus, en humaniste éclairé, en théologien hors pair et en jurisconsulte avisé, il apporte des solutions aux grands maux de notre temps.

Sa prolifique production porte sur de nombreux domaines, notamment les transactions financières, la jurisprudence islamique en matière de traitement des minorités, la preuve en matière de droit, en plus de nombreux recueils de ses fatwas. La lutte contre l’extrémisme religieux de quelque nature que ce soit a fait l’objet d’une profonde analyse de l’érudit Bin Boya. Parmi les nombreux ouvrages qu’il lui a consacrés, on compte, notamment, « Dialogue à distance sur les droits de l’homme en islam », « Discours sur la sécurité en islam et la culture de la tolérance et de l’harmonie », «Terrorisme, Diagnostic et Solutions» dans lesquels il développe une vision claire, sans passion et solidement argumentée.

Dans ces ouvrages et dans les nombreuses conférences qu’il donne à travers le monde, il détricote le discours de l’extrémisme et fustige la haine et la violence, prêchant l’amour et la tolérance conformément aux préceptes de l’Islam et aux enseignements du Prophète (PSL).

Il promeut l’ouverture, la tolérance, l’acceptation de l’autre, le vivre-ensemble, l’harmonie et la cohésion sociale. Il invite à la connaissance de l’autre, au dialogue, à l’écoute.

Cheikh Abdoullah Bin Boya est président du Conseil des Émirats pour la fatwa islamique, président du Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes et de la Fondation Al-Muwatta à Abu Dhabi, et président de la Conférence africaine pour la promotion de la paix.

Il a été choisi par l’Université de Georgetown comme l’une des cinquante personnalités islamiques les plus influentes au monde pour les années 2009- 2016, et sa présence et son influence dans le monde n’ont fait que croître depuis cette période.

Son action en faveur de la paix dans le monde et son rôle dans le rapprochement des civilisations et le dialogue des cultures est unanimement reconnu et salué partout dans le monde, et les plus grandes sommités le citent comme une référence dans ce domaine.

Il est sur la ligne de front du combat des idées contre les déviances, contre l’extrémisme, contre l’obscurantisme, du combat aussi pour cultiver les valeurs de tolérance et de fraternité entre tous les hommes et relever le véritable défi auquel l’humanité toute entière est confrontée : Celui de vivre en harmonie et dans la paix. Challenge bien ardu mais pour lequel l’éminent Cheikh s’emploie au quotidien sans désemparer. Son arme dans ce combat consiste à mettre son savoir au service de la paix dans le monde.

Hamada (ANEJ)

Quotidien National Horizons 8466 du lundi 23 janvier 2023

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