Le puissant sélectionneur national, Amir Abdou vient de rendre publique la liste des Mourabitounes pour un stage à Rabat dans le cadre de la journée FIFA du mois de septembre 2022. Si l’on note avec satisfaction le retour parmi le groupe d’Ismail Diakité (qui cartonne avec son équipe) et l’on déplore l’absence d’Adama Ba, on note l’arrivée de nouveaux joueurs comme Khadim Diaw, qui dit « avoir attendu en vain trois pour être convoqué par l’équipe du Sénégal pour enfin accepter de jouer pour la Mauritanie ».
Déjà il y a eu le cas de Pape Ibnou Ba, qui était dans la même situation et qui a finalement rejoint les Mourabitounes sans un grand apport jusqu’à présent.
Visiblement, Amir Abdou, qui était sélectionneur du Comores à la tête d’une équipe formé de joueurs pratiquement tous binationaux, « sympatisants » du Comores ou même à la recherche d’une nationalité, veut perpétuer la même chose dans notre pays au risque de frustrer nos joueurs locaux qui commencent à quitter le championnat pour chercher une étiquette de « professionnels » dans des championnats pas vraiment terribles. Une situation qui les expose à des départs précipités et à des agents véreux et tout cela par amour pour l’équipe nationale. « Je veux être professionnel pour que l’on m’appelle en équipe nationale », se disent-ils.
Malheureusement tout cela se passe au vu et au su de tout le monde parce que tant que l’équipe nationale gagne c’est bon. Et pendant ce temps qu’est ce qui se passe dans notre championnat qui regorge de très bons joueurs mais qui ne sont même pas supervisés par le sélectionneur. Ce dernier passe son temps entre les divisons d’honneur françaises et européennes et à la recherche de joueurs pas « retenus » par une autre sélection pour lui trouver une connexion avec la Mauritanie et lui donner une étiquette d’international valorisante pour son CV.
C’est dommage parce que notre football ne pourra progresser réellement qu’à partir de notre championnat avec nos joueurs locaux que nous avons sous la main. Il est bien vrai que l’apport des joueurs professionnels confirmés est important mais il ne doit pas occulter le reste: l’amour du drapeau et l’attachement au pays. Deux valeurs essentielles qui exigent de leur porteur de « mouiller réellement le maillot.
Il revient donc aux dirigeants de notre football de prendre le taureau par les cornes et éviter de tomber dans le piège de la gagne coûte que coûte en oubliant l’essence même d’une équipe nationale.
M.F